Repères
Georges Deherme, d'une grande vivacité d'esprit, au caractère ombrageux, toujours disponible pour la bataille d'idées, sereine ou polémique, avait une belle agilité de plume.
Écrire des lettres faisait partie de son quotidien, parfois une dizaine par jour. Il en reste cependant bien peu. Dans ses archives, moins de 2000 lettres ou assimilés. Sa correspondance, conservée dans une maison familiale à Mainvilliers en Eure-et-Loir a été partiellement détruite par un incendie en 1940.
Dans un ensemble de correspondants très divers, une dominante : les échanges réguliers entre la famille Deherme (Georges et sa femme Henriette) et la famille Ravaté (Jules et sa femme Émilie ). Une correspondance de plus de 30 ans qui commence en 1897 entre deux militants de l'éducation ouvrière. Avec le temps, la vie familiale est très présente, tendance accentuée par la maladie de Jules en 1915-1916. Les échanges continueront, après son décès, jusqu'au milieu des années 20.
Une autre dominante sont les lettres reçues au moment de la crise de mai 1904 et l'éviction de G. Deherme de l'Université populaire du 157, Fg Saint-Antoine.
Beaucoup de lettres familiales entre Henriette Deherme et sa famille (Gueldry, Mauclère).
Au temps de la guerre, les initiatives de Georges Deherme, pour créer un journal, fonder une Ligue, réveiller l'esprit public, sont l'occasion de nombreux échanges.
Méthodologie
Correspondance envoyée ou reçue par Georges Deherme.
Correspondance envoyée ou reçue par des tiers mais présente dans les archives Deherme.
Base de données. Georges DEHERME (1867-1937). Éduquer le peuple. Militer par la plume. Correspondance.
Année | Titre | VOIR | ÉCHOS |
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1872 | Eugène ROUGÉ - Anna ROUGÉ, 1er avril. | VOIR |
ÉCHOS
Eugène ROUGÉ - Anna ROUGÉ, 1er avril. Lettre d'Eugène Rougé (...-...), possible géniteur de Georges Deherme à Anna Rougé (Anne) (1832-1910), mère de Georges. |
1874 | RÉMY - Anna DEHERME, 17 septembre. | VOIR |
ÉCHOS
RÉMY - Anna DEHERME, 17 septembre. Tarascon le 17 septembre 1874 Ma chère Anna Je me fais un véritable plaisir de répondre à votre affectueuse lettre en date du 19 courant. Je prend toujours un nouveau plaisir à m’entretenir avec les personnes que j’ai aimé et vous êtes croyez le bien du nombre. Votre silence gene motorisais a croire que vous maviez tout a fais oublié et je devais malgré votre souvenir et ceux de vos pauvres enfans que j’ai toujours affectionné reporter mes pensees sur mon pauvre frère qui un jour je l’espère reconnaitra ses erreurs et reviendra près de vous pour ne plus vous quitter. Depuis la guerre j’ai reçu […] deux fois de ses nouvelles. Dans sa lettre il me disait qu’il avait quitté Mr Morel et qu’il voyageait pour un fabricant de chaines. Je n’ai jamais su ce qui s’etait passe avec madame Morel et je ne lui ai pas demandé. De même lorsque je lui parlai de vous il éludais toujours la question connaissant son caractere je n’insistais pas sachant que dans le fond malgré son […] il y avait pour vous une plaie dans son coeur Je n’aurais jamais pensé à une rupture de neuf années et je le regrette bien vivement cependant tout espoir n’est pas encore perdu ces amourettes ne seront que passagères et il se degoutera de cette femme pour revenir à vous qu’il a bien aime et qu’il aime encore j en suis persuadé ? Soyez courageuse et resignee tout va bien pour celui qui sait attendre. Quand à votre projet de quitter Paris je ne le prends pas au serieux je suis convaincu qu’apres neuf mois d’absence l’envie vous prendrais et vous aurez hâte de retourner à paris. Dureste il me serais difficile quand à présens de vous préciser la place que vous solicitez le peu de monde riche que je connaisse n’ayant que des femmes de chambre emploi qui ne peut vous aller d'aucune façon Venir vous établir comme modiste a Tarascon serais peut être une bonne idée et le succès ne serais pas douteux une ouvrière venant de la capitale a toujours chance de travailler Pour moi je serais tres content de vous voir nous aurions beaucoup à nous raconter Vous ne me parlez pas d’Anna que fait elle est-t elle heureuse en ménage. Son père m’a dit qu’elle était mariée à un employé du chemin de fer à [Cha…] que fait Louis Jules ils doivent être bien grand à présent et gagner de l’argent j’aime à croire que ces enfans n’ons pas oublié leur mère et qu’ils leur viennent en aide au besoin que mon frère de son côté ne vous laisse pas manquer du nécessaire. De mon côté je m en suis tiré avec beaucoup de difficulté j’ai levé boutique et je tiens quelques mil francs de marchandises j’ai ma femme qui m’a donné trois jolis enfans deux filles et un garçon qui aiment autant leur pere qu’ils sont aimées par lui mon ainée à 10 ans le cadet 6 ans et la plus jeune 2 ans ½ tout mon personnel jouissans d’un bon temperament et d’un excellent appetit Voyez vous marie merplie depuis mon départ de paris elle ne m’a donne de ses nouvelles et mm Lussiez et auguste pecqueur aucune nouvelle je n’ai pas l’adresse de mon frère et lui a oublie la mienne Quoi qu’il en soit profitez dun train de plaisir il y an a un cette semaine de Toulouse à Paris aller et retour 32f. beaucoup de personne vont vendre leur billet de retour venez nous voir j’ai une chambre à votre disposition et un bon cœur pour vous recevoir. Des nouvelles d’Anna je vous en prie je voudrais la revoir et de tous mes neveux Dites leur que leur vieux oncle pense à eux il n’a qu’un seul regret c’est de n’avoir pas avoir vingt mille francs à leur laisser a chacun ah s’il en était ainsi que j’aurais souvent de leur nouvelles ses pauvres enfans l’amitié remplacera la fortune embrassé les bien pour moi et assurez les que dans deux ans au plus tard j’irai les voir En attendant votre réponse qui je l’espère ne se fera pas attendre recevez ma chère belle sœur l’assurance de ma haute considération et croyez moi votre très dévoué beau frere Rémy Ma femme mes enfans, et ma belle sœur se joignent a moi pour vous prier d’embrasser toute la petite famille En attendant le plaisir de vous lire bientôt je vous embrasse tous d’amitie Madame Etienne était de passage à Tarascon allant prendre les Bains a Ax elle m’a appris la mort de son mari savez vous si Mr Dufour est encore en vie.
Lettre de Rémy (Rougé ?), frère d'Eugène Rougé possible géniteur de Georges Deherme, à Anna Deherme (Anne), Anna Rougé (1832-1910), mère de Georges.
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1875 | Eugène ROUGÉ - Anna ROUGÉ, 14 janvier. | VOIR |
ÉCHOS
Eugène ROUGÉ - Anna ROUGÉ, 14 janvier. Lettre d'Eugène Rougé (...-...), possible géniteur de Georges Deherme à Anna Deherme (Anne) (1832-1910), mère de Georges. |
1876 | Louis-Gabriel DEHERME - Anna DEHERME, 4 mars. | VOIR |
ÉCHOS
Louis-Gabriel DEHERME - Anna DEHERME, 4 mars. Paris 4 mars 1876 Anna, En mémoire de ta mère, tu peux passer à la maison, je te remettrai, 20 francs pour ton déménagement, et pour t’aider au loyer de ton logement, tu pourras venir toucher à la maison 20 francs tous les trois mois. C’est tout ce que, en me privant, je peux faire pour toi. Courage, et fais en sorte de trouver un emploi quelqconque. De la sorte il ne te restra que 90 francs de loyer à payer. Que d’ouvrières à Paris voudraient trouver ce soulagement. Ton père Deherme Economise-toi en conséquence, et pas de rêves de grandeur. Lettre de Louis-Gabriel Deherme (1805-1880), père d'Anne Deherme, grand-père de G. Deherme)
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1880 | Louis Gabriel DEHERME - Anna DEHERME, 17 avril. | VOIR |
ÉCHOS
Louis Gabriel DEHERME - Anna DEHERME, 17 avril. Paris, 17 avril 1880 Anna je t’écris pour t’apprendre que je ne puis continuer à te donner ce que je faisais, je ne le peux plus. Cela est très facheux. Ainsi n’y compte plus dorénavant : cela m’est impossible. À dater de ce jour, cela m’est tout à fait impossible. Je te l’apprends avec peine. Ainsi prends tes mesures en conséquence. Je n’y puis rien faire. Ton père Deherme Lettre de Louis-Gabriel Deherme (1805-1880), père d'Anne Deherme, grand-père de G. Deherme) |
1888 | Ch. BOHÊME - Gabriel SÉAILLES, 29 août. | VOIR | |
1894 | E. V. - Mme MOREL, s.d. [1er janvier]. | VOIR |
ÉCHOS
E. V. - Mme MOREL, s.d. [1er janvier]. Madame Morel Normandie 14 E.V Voisin un petit bout a fumer s v p je craive de fumer je conte sur toi Emile de Montmartre fait le mois [red…ant] Arrive depuis le 15 novembre que je suis issi je me fait vieux enfin courage du 100 |
1895 | Georges DEHERME - X. s.d. [1895]. |
ÉCHOS
Georges DEHERME - X. s.d. [1895]. Il faudrait avant tout que vous nous expliquiez ce que vous entendez par sensibilité. Généralement on entend par là une faculté des cellules nerveuses de la périphérie de transmettre au centre nerveux les sensations. Et cette sensibilité, n’est pas exclusive à l’humanité puisqu’il n’est pas seule à posséder à système nerveux
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1895 | Georges DEHERME - X. s.d. [1er janvier 1895]. | ||
1895 | Herbert SPENCER - Lucio FIORENTINO, 12 juin. | VOIR | |
1895 | Anne DEHERME - Georges DEHERME, 18 septembre. | VOIR | |
1896 | Georges DEHERME - Cesare LOMBROSO, s.d. [1896]. | VOIR | |
1896 | Georges DEHERME - X. s.d. [1896]. | VOIR | |
1896 | GOUVERNEUR GÉNÉRAL DE L'ALGERIE - GOUVERNEUR GÉNÉRAL DE L'AFRIQUE OCCIDENTALE - SÉNÉGAL. 25 janvier. | VOIR | |
1896 | Albin VALABRÈGUE - Georges DEHERME, février. | VOIR |
ÉCHOS
Albin VALABRÈGUE - Georges DEHERME, février. Lettre publiée dans La Coopération des idées, n°1, février 1896. |
1897 | Jules RAVATÉ - GREBON, s.d. [1897]. | VOIR | |
1897 | Jules RAVATÉ - Mlle RAYMOND, s.d [1897]. | VOIR | |
1897 | RAVATÉ Jules - DEHERME Georges, s.d. (1897) | VOIR | |
1897 | Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, s.d. [1er janvier 1897]. | VOIR |
ÉCHOS
Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, s.d. [1er janvier 1897]. Lettre 1 (sd, 1897) (avant la publication de la réponse de Ravaté à l’enquête sur l’Idéal de Demain) En tête La Coopération des Idées, Revue mensuelle de Sociologie positive, 17, rue Paul Bert Paris Cher Monsieur, Il y a quelque temps que je désire vous remercier de votre gracieux concours. Mais comme vous sans doute, je suis ouvrier, et je ne fais pas toujours ce que je veux. Votre lettre et votre réponse éveillent en moi une sympathie bien vive pour celui qui les a écrites. Cependant, je vous avertis que, à votre réponse, je supprimerai les mots « anarchie », « anarchistes ». Je vais vous dire pourquoi. Personnellement, je n’ai rien à reprendre à ces mots, dans l’acception proudhonienne, absence de gouvernement. Je suis d’ailleurs moi-même, hélas ! un des initiateurs de 1884 à 1887, du mouvement anarchiste actuel. Combien depuis j’ai regretté l’enthousiasme irréfléchi de mes 20 ans ! Mais je me console en pensant que mon influence fut négligeable. Si je suis resté un libertaire irréductible n’attendant rien que de la volonté et de l’intelligence des individus, je me suis voué à la lutte contre les aberrations du communisme et les crimes, -excusables sans doute-, épouvantables de la propagande par le fait. Ceci pour vous dire que si je n’admets point l’anarchie, ce n’est pas par ignorance. Vous avez pu voir que je ne suis pas un sectaire, je publie des réponses manifestement contraires à toutes mes tendances, mais je ne puis faire croire que l’anarchisme est une idée alors qu’elle n’est qu’une impulsion morbide. Il est des anarchistes que j’aime, que j’admire même. Plus que tout autre j’apprécie la ferveur désintéressée de leurs convictions. Si leur système économique est absurde, leur idéal politique est admirable, et leur critique sociale souvent juste. Mais leurs moyens de propagande … détestables. Ils ont rendu impossible la discussion. Rien ne se fonde de durable par la force. C’est par la sympathie et la persuasion que se sèment les idées. Et ce sont les idées qui, en modifiant les mobiles d’action, modifient la société. Vous êtes, cher Monsieur, un studieux, un chercheur, un esprit large et sincère. Vous passerez par l’anarchie : vous n’y demeurerez pas. Je vous le souhaite de toute mon âme. Il y a beaucoup de misère en ce monde. J’en ai souffert et j’en souffre plus ou moins indirectement. L’autorité est un mal ; la guerre est un mal, la spoliation un mal ; mais la bombe est aussi un mal. La liberté est la négation de la violence. Elle n’émane ni de l’État, ni du bulletin de vote, ni du fusil : elle apparaît naturelle lorsque les hommes savent la mériter. Travaillons de toutes nos forces, à ce qu’ils la méritent de plus en plus et le plus tôt possible. La liberté est une résultante. J’aurais encore beaucoup de choses à vous dire ; mais les dimanches sont si courts, et j’ai tout à faire. Donc, je publierai votre réponse dans un prochain numéro, aussitôt que je serai un peu moins encombré de copie, mais en supprimant les deux mots dangereux. L’esprit, l’idée ne changeront point. Il ne faut pas attacher trop d’importance aux mots. L’essentiel est d’exprimer sa pensée et de la répandre.
Veuillez agréer, cher Monsieur, l’expression de mes sentiments les meilleurs. Signé G. Deherme, 17, rue Paul Bert
Il y a aussi un motif psychologique à ne pas user des mots impopulaires. Mais les anarchistes ne tiennent compte ni de la psychologie, ni de la biologie, ni de la sociologie : ils débrident leur Moi incohérents et exclusifs et cela leur suffit. Je fais exception pour les esprits réfléchis et non sectaire comme vous ; mais ceux-la trouvent leur voie scientifique, et s’ils gardent vivace leur foi libertaire, ils changent leur méthodes puérilement subjective. Je vous enverrai bientôt la 1ère série de la Coopération, où vous trouverez mes idées. Excusez-moi, il en reste très peu |
1897 | Jules RAVATÉ - Georges DEHERME, s.d. [1er février 1897]. | VOIR |
ÉCHOS
Jules RAVATÉ - Georges DEHERME, s.d. [1er février 1897]. Réponse à une lettre adressée par Mr. Gaston Deherme s.d. (1er février 1897). Cher Monsieur Je fais une petite réponse à la toute gracieuse lettre que vous m’avez adressée car vous ne sauriez croire le grand contentement qu’éprouve un jeune solitaire de 20 ans devant le précieux encouragement donné- sans flagornerie envers l’abonné- pour continuer de mieux faire ; alors que quantités de gens dominés dans leurs raisonnements par la vie dite pratique, s’écrient en des termes plus ou moins couverts des fleurs de la rhétorique. « Faut-il être bête de se casser ainsi la tête ? Qu’est-ce que ça rapporte ? La réponse de ces gens est la caractéristique de notre époque de Struggle for gold, aussi suis-je heureux de recevoir parfois des marques d’approbation. Assurément, il y a jusqu’à présent, quelque dvergence dans notre point de vue à chacun, mais cette divergence se comprendra facilement de ma part en examinant mon jeune âge et le peu de temps que je suis allé à l’école –jusqu’à treize ans-. Actuellement forcé par les lois de la faim à un travail consécutif de six jours par semaine et de 6 heures du matin à 7 heures du soir, il faut des prodiges de volonté pour arriver à quelque chose de passable. D’autre part les ouvrages de science pure, de sociologie sont d’un prix si exorbitant, que se les procurer est extrêmement difficile ; et puis il y en a tant qu’on ne sait lesquels prendre. Un guide sûr pour étudier les lois de sociologie, de psychologie, de biologie est nécessaire pour celui qui débute. Aussi, Monsieur, votre sympathique lettre m’autorise t-elle à vous demander d’être pour moi, ce guide et ce maître. Du peu que je suis arrivé à lire jusqu’à présent et de ma jeune expérience, j’en ai conclu que le bien-être, le bonheur ne s’acquéraient que par soi-même, dès lors, j’ai renié toute espèce de représentation de l’individu et j’en suis arrivé à la formule de l’anarchie, non prise dans le sens Proudhonien : Absence de gouvernement, mais dans son sens littéral : Absence d’autorité. Je conçois parfaitement que cette idée est éminemment destructible et ne reconstruit rien. Reconstruire, je ne l’ai jamais essayé, n’ayant ni le savoir, ni la compétence nécessaire. Puis d’ailleurs expectorer toutes mes idées m’est extrêmement difficile, sinon impossible. Excusez-moi, M, de ma demande si elle est incongrue et de l’abus de votre temps Et agréez mes affectueux remerciements. J.R.
Dans ma réponse à l’idéal de demain, supprimez, si vous le voulez les mots « anarchie » et « anarchistes », le mot importe peu si l’idée est la même, seulement pour mon compte personnel je ne regarde nullement si le mot est populaire ou impopulaire je regarde qu’une chose, s’il est logique et précis. |
1897 | J. NOVICOW - Georges DEHERME, 9 février. | VOIR | |
1897 | Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, 18 février. | VOIR |
ÉCHOS
Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, 18 février. s.d. (18 février 1897) Cher Monsieur Votre confiance m’honore infiniment ; mais, hélas ! je ne suis pas un Maître. Je suis comme vous un élève qui cherche à faire quelque clarté dans les contradictions et chaotiques brumes sociologiques. En prenant sur mon salaire infime de prolétaire de quoi publier ma petite revue, je n’ai nullement eu la prétention de révolutionner la sociologie. J’ai en vue surtout la diffusion, parmi l’élite ouvrière, des données, des lois de cette jeune science. Synthétiser les travaux épais parfois d’apparence contradictoires des savants trop analytiques, mettre cette synthèse en pleine lumière et en projeter les conséquences dans l’avenir, pour former notre Idéal, - c’est là le rôle que je me suis tracé.Il y a peu d’honneurs et peu de profits à le remplir ; mais il est utile, et cela me suffit. Malheureusement, les travailleurs ont l’âme simpliste. Ils sont loin d’être imbu de l’esprit scientifique de causalité. Les uns pensent qu’un décret peut créer une société parfaite avec des éléments mauvais, les autres attribuent ce providentiel pouvoir à la Révolution. Les phénomènes sociaux sont complexes infiniment, et ils ne s’en rendent pas compte. Pour faire un médecin médiocre, il faut dix ans d’étude assidue, et chacun se croit, sans préparation aucune, sans s’être donné même la peine d’y réfléchir, apte à traiter de la sociologie, cette science ardue qui touche à toutes les autres. C’est là un mal. C’est pourquoi, je m’adresse surtout à l’élite prolétarienne, celle qui étudie ou qui s’agite. Une étude plus sérieuse l’arrachera aux superstitions qui l’égare. Et connaissant les principales lois de la sociologie et de la psychologie collective, elle aura une puissance considérable de suggestion sur la masse moutonnière pour la mener vers la liberté et vers la justice. Mais avant tout, il faut faire des hommes, tremper les caractères et cuirasser les volontés. Voilà l’œuvre, voilà l’apostolat efficaces ! Il ne s’agit pas seulement d’élaborer pour soi un idéal, il faut que cet idéal se généralise et pour qu’il se généralise, il faut le répandre. C’est ce que j’essaie de faire. Hélas ! ma petite revue est lue surtout par des savants et des philosophes, auxquels elle n’apprend rien, et très peu connue, pour ne pas dire inconnue des ouvriers à qui elle ouvrirait, je crois, de nouveaux horizons. Vous avez raison de croire que le bien-être comme la liberté ne se peuvent acquérir que par soi-même. Il y a un précepte du Coran d’une profondeur infinie. Ce précepte ordonne au Maître d’affranchir l’esclave lorsque celui-ci le demande par écrit. C’est par l’effort personnel qu’on s’affranchit. Vous dîtes aussi que vous êtes arrivé à l’Anarchie, non dans le sens de Proudhon, mais dans le sens littéral : absence d’autorité. Avez-vous lu Proudhon ? Si oui, vous l’avez mal compris. C’est justement ce grand philosophe qui a rendu au mot an-archie son acceptation étymologique. Il est vrai que les anarchistes on tout fait pour discréditer ce mot auquel Proudhon avait refait une virginité. Quant au mot autorité, voilà encore un terme mal employé. Autorité veut dire accroître. Cela est presque synonyme de progrès. Il y a toujours une autorité : à l’atelier, c’est le plus habile. Dans la vie, c’est celui dont la volonté s’impose. Dans les idées, c’est le plus intelligent. Ce qui est mauvais, c’est l’autorité artificielle, le gouvernement, et l’autorité morbide, la foule ou la caste. Il y aurait, voyez-vous, à préciser tous les vocables avant de les employer. Et ce serait une bonne discipline mentale. Vous donnez à l’anarchie la plus forte objection qui puisse être. Vous dites qu’elle est essentiellement destructible. Or, la loi première, incontestable, c’est que rien ne se perd, rien ne se crée, rien ne se détruit ; cette vérité est une et indéfectible dans l’ordre des sociétés comme dan l’ordre de la nature. Lisez attentivement, plutôt dix fois qu’une, les articles de la 1ère série de la Coopération : les grands penseurs libertaires, surtout Spencer. Je pense que vous avez une bibliothèque publique à Roanne, car vous ne pouvez évidemment acheter tous les livres de sociologie et de psychologie. Je vous donnerais bien une liste de livres à consulter, mais ce serait une ironie puisque vous ne pourriez pas vous les procurer. Si vous étiez à Paris, je mettrais bien volontiers ma très modeste bibliothèque ainsi que mes notes et documents à votre entière disposition. Je ne voudrais pas que vous vous méprissiez sur ma pensée au sujet du mot « anarchie ». Je ne crois pas devoir employer ce mot, parce que, pour la grande majorité, il signifie toute autre chose que ce que nous entendons par là. Il ne faut pas faire comme les rapins : chercher à épater le bourgeois ; mais répandre le mieux possible les idées qu’on croit justes en les faisant comprendre et en les rendant sympathiques. Il y a là certaines précautions que la psychologie des foules indique. On peut être irréductible sur les idées, tout en n’étant pas sectaire, car les vérités les plus certaines ne sont que relatives ; mais il est permis, et même recommandé, si l’on met le triomphe de sa cause au-dessus des petites satisfactions d’amour–propre, d’être très coulant sur les mots. Voilà ce que j’ai voulu dire. Ne me prenez pas pour un politicien qui prostitue ses convictions à la popularité. Je suis à votre entière disposition pour tous les renseignements que vous auriez à me demander. Vous avez une bonne volonté qui m’enchante. Il faut continuer. Chercher, lire, observer, - et ne prononcer qu’après mûres réflexions. C’est une de mes douleurs morales que d’avoir à me reprocher la propagation de doctrines fausses et néfastes. Ne faites pas comme moi. Excusez ma longue lettre un peu incohérente ; et le ton pédant que j’ai pu prendre : j’ai cherché à vous satisfaire dans la mesure de mes forces. Votre tout dévoué G Deherme 17, rue Paul Bert
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1897 | Julien PEYROULX - Georges DEHERME, septembre. | ||
1897 | Jules RAVATÉ - Georges DEHERME, 15 septembre. | VOIR |
ÉCHOS
Jules RAVATÉ - Georges DEHERME, 15 septembre. s.d. (15 septembre 1897) Cher Monsieur (avant le 2 nov. 1897)
Permettez-moi tout d’abord de vous remercier – c’est peut-être un peu tard, mais mieux vaut tard que jamais – d’avoir prié dans le courant de cette année M. G. Séailles de m’adresser quelques brochures de l’Union pour l’action morale. Malgré l’aimable missive que m’adresse M. Séailles, je ne lui ai point répondu, son titre de professeur de philosophie a atténué sinon tué, l’effet de son envoi. J’ai toujours eu en horreur les professeurs, c’est un préjugé soit mais malgré moi, instinctivement, j’éprouve une répulsion pour eux. Ils s’objectivent à moi comme des automates forçant les enfants à savoir ce qu’ils ne peuvent comprendre, et cela avec des gestes mesurés, combinés avec les us et coutumes. Le titre de professeur me fait tout de suite penser à une sorte de Carnot toujours à cheval sur l’étiquette agissant comme un vrai pantin mécanique. Un jour à 17 ans ayant demandé à la bibliothèque de la ville le livre de Descartes : le discours sur la méthode, le professeur qui remplissait les fonctions de bibliothécaire dit avec un sourire de dédain après avoir regardé mon accoutrement d’ouvrier, à son subordonné : Qu’est-ce qu’il va bien pouvoir y comprendre c’est bon pour un professeur de philosophie. Depuis ce jour là, je n’ai pu arriver à estimer le professeur. Mais il est vrai que cela m’a nullement empêché de lire avec fruit les brochures de M. G. Séailles. Avec ma lettre, je vous envoie trois articles qui sont parus dans un journal populaire et comme c’est vous qui m’avez encouragé à écrire mes idées en insérant ma réponse à l’idéal de demain, vous me permettrez de vous les soumettre. Le premier paru fut : Caractéristiques sociales et le dernier : La Sociologie et l’on m’a fait comprendre ces derniers jours de cesser mes envois à la rédaction ; je me suis demandé si le dernier était plus mal écrit que le premier ou bien si cela provenait que la lutte électorale allait avoir lieu et ne voulant pas y prendre part l’on m’avait prié de cesser. Je me suis posé la question et je n’ai pas pu voir si j’avais gagné ou perdu. C’est encore pourquoi je vous les envoie. D’autre part avec quelques amis à Roanne nous avons résolu de créer une bibliothèque sociologique. Nous ne sommes pas riches mais enfin nous avons déjà fait venir L’individu contre l’État de Spencer, les gaspillages des sociétés modernes de Novicow ; Esquisse d’une morale sans obligation ni sanction de M. Guyau et Force et Matière de Büchner ; Le Congrès de Londres de Hamon. Nous allons faire un nouvel achat de 4 ou 5 volumes. Seriez-vous assez bon de vouloir nous en indiquer quelques uns dans ce même ordre d’idées.
Permettez-moi de vous remercier des dérangements que je vous occasionne et veillez agréer Monsieur, l’expression de mes sentiments les meilleurs.
signature |
1897 | Georges DEHERME - Monsieur le Directeur de la Revue, 21 octobre. | VOIR | |
1897 | Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, 2 novembre. | VOIR |
ÉCHOS
Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, 2 novembre. 2 nov 97
Cher Monsieur,
J’étais étonné de votre long silence. Vous avez très bien fait de m’écrire. Vous savez que je suis tout à votre disposition. Mais vous avez eu tort de ne pas répondre à M. Séailles. Bien qu’il occupe à bon droit une des plus hautes situations de l’Université étant Maître des conférences à la Faculté des Lettres, c’est l’homme le plus simple, le plus sincère que je connaisse. Et c’est l’un des meilleurs penseurs de notre temps. L’œuvre entreprise par l’Union pour l’action morale, dont il est l’âme est belle. Elle sera féconde, n’en doutez pas. C’est un groupement admirable de toutes les bonnes volontés réformatrices. Je tâcherai de vous faire envoyer le « Bulletin de l’Union » pour votre bibliothèque. Vous jugerez. Il n’y a pas de catégories sociales devant la bonne volonté. Il y a des professeurs pédants, il y a des riches impitoyables, il y a des prolétaires qui sont des brutes. Mais il y a aussi des professeurs, des riches et des prolétaires qui sont des hommes, comme M. Séailles, comme le Comte de Chambrun[1] qui fait un si noble usage de sa fortune, comme vous-même. Le temps est venu où toutes ces énergies éparses vont se concentrer et s’aimer. Il n’y aura plus de classes, plus de catégories, plus de parti, mais un immense effort pour arracher le mal dont nous souffrons. A notre prochaine entrevue, je montrerai peut-être votre belle lettre à M. Séailles. Et je suis certain qu’il ne s’arrêtera pas à ce qu’ont d’injustes vos suspicions. Il ne verra que le désir ardent que vous avez de vous instruire pour mieux servir votre idéal. Et comme moi, il éprouvera pour votre personne la plus vive sympathie. Vous me demandez mon avis sur vos articles. Je crois les derniers mieux écrits et pensés que le premier. J’avais lu également celui qui a paru dans les « Temps nouveaux ». Dans les uns et les autres, j’ai relevé quelques erreurs. La principale, c’est la confusion que vous faite du matérialisme et du positivisme. Celui-ci est un concept relativiste, celui-là absolutiste. Prendre la matière pour absolu est aussi erroné que de prendre l’esprit pour Dieu. Dans le matérialisme il y a du mysticisme. L’orgueil du savoir est limitatif de l’aspiration au bien. Pour l’écriture, il vous faut acquérir encore de la précision et de la concision. Supprimez sans regret tout mot superflu, toute phrase déclamatoire. Ne pas abuser des répétitions, mais ne pas les craindre lorsqu’elles sont nécessaires. Avoir toujours le mot propre. Le souvenir qu’il n’y a pas en fait, de synonyme. Les qualités les meilleures sont la clarté, la précision et la concision. Et tout le reste est littérature. Ne pas viser à du dire du neuf, mais du vrai. C’est là la réelle originalité, à laquelle n’atteindront jamais nos dilettantes de la phrase et de la pensée. Excusez-moi… J’ai voulu vous prouver qu’on n’a pas besoin d’être diplômé pour être cuistre. Et passons. La demande que vous me faîte au sujet de votre bibliothèque m’embarrasse fort. J’hésite à vous répondre. Ils sont trop ! Je crains aussi de ne répondre qu’à mes préoccupations personnelles, et ainsi de ne point vous satisfaire. Les quelques livres que je vais cependant vous désigner ne sont donc pas absolument ceux que je vous recommanderais, mais ce sont ceux qui, je le crois, répondront le mieux à votre but et à vos tendances. Voici, en tenant compte naturellement de votre caisse et du peu de temps dont vous disposez, car un résumé ne vaut pas l’œuvre intégrale : La morale, l’art et la religion, d’après Guyau, par M. Fouillée, pris fort 3,75 (Alcan)- C’est un résumé des œuvres de Guyau. Résumé de la philosophie de Spencer, par Collins, p. fort 10f. (Alcan) – Résumé magistral La Sociologie, par A Comte. Résumé par E. Rigolage prix fort 7,50 (Alcan) Vient de paraître. L’évolution des mondes et des sociétés, par Dreyfus, prix fort 6 (Alcan) Excellente compilation des principales données de l’évolutionisme. Le Bien et le Mal, le Psychisme social, par de Roberty, ch. vol. 2,50 (Alcan). C’est une révolution morale. Toutes les œuvres de cet auteur sont d’ailleurs à lire. Rien de plus substantiel. Je vous citerai encore, un peu au hasard (Le Mouvement idéaliste et le Mouvement positiviste par A Fouillée, ch. Vol. 7,50 (Alcan) p. fort. Les lois sociologiques, p. G. de Greef (Alcan) p. 2,50 La logique sociale par Tarde, p.5f (Alcan) Enfin, je vous recommanderai surtout dans la Bibliothèque utile à 0,60 (Alcan) Le Darwinisme par Ferrière Premières notions sur les sciences par Huxley L’origine du langage par Zaborovsky L’homme est-il libre ? par Renard La Philosophie positive par Robinet De l’Education par Spencer La Statistique humaine par Bertillon Economie politique par Stanley ? La Justice criminelle par Jourdan L’alcool par Serieux Etc, etc… Je vais vous faire envoyer une petite brochure très compacte sur la « Réforme électorale » puisque l’auteur m’a prié de lui désigner des personnes que cela peut intéresser. Cela fera nombre. D’ici quelque temps, je ferai mon possible pour vous envoyer aussi la « Revue Naturiste », revue littéraire, de nobles aspirations. C’est l’organe de la toute jeune génération intellectuelle. Ecrivez-moi souvent Signature GD 17, rue Paul Bert
Suivez-vous le mouvement syndical et coopératif à Roanne ? Quel en est l’esprit dominant ?
[1] Fondateur duMusée social |
1897 | Jules RAVATÉ - Georges DEHERME, s.d. (10 novembre) |
ÉCHOS
Jules RAVATÉ - Georges DEHERME, s.d. (10 novembre) Cher Monsieur Je vous remercie extrêmement des titres des volumes que vous m’avez envoyés car j’ignorais qu’il y eut des résumés des œuvres des philosophes que j’ai les mieux appréciées, par les extraits que j’ai lus d’eux. Vous me demandez quel est l’esprit dominant du mouvement coopératif et syndical à Roanne ? D’abord le double mouvement est presque nul et ne répond nullement au but que doit avoir la coopération savoir : le développement de l’initiative et de la solidarité. Le syndicat du tissage mécanique dont je suis membre est de tous le plus important et est inféodé au collectivisme régnant à la mairie de la ville. Toute idée nouvelle est impitoyablement rejetée si elle n’est pas apostillée par quelque manitou. Ainsi, ayant proposé dans le courant de l’hiver précédent de faire des cours théoriques et pratique de tissage mécanique. C’est tout ce que la loi sur les syndicats permet. Mais j’avais une pensée derrière la tête. Il est si facile à la fin d’un cours de revenir à des envolées plus riches en idées qui font réfléchir, que c’était la raison pour laquelle je voulais développer l’éducation manuelle de l’ouvrier. Mais voilà le malheur mon projet n’avait l’appui d’aucun personnage influent et il fut rejeté. L’on reçoit dans les syndicats 5 ou 6 journaux du « Bulletin de l’Office du Travail » et en le feuilletant j’avais aperçu qu’il avait une certaine valeur au point de vue de la statistique et j’avais demandé à ce qu’on me permettat de l’emporter pour le consulter chez moi. Les premiers mois tout alla bien mais en fin de compte l’on me dit que le syndicat le recevait plus irrégulièrement ; plus tard j’appris qu’il n’en était rien. J’ai préféré m’abonner au bulletin cela me coûtait bien moins de temps et de dérangement. On y reçoit aussi je crois le « Musée Social » » mais on le jette aussitôt reçu dans le panier papier sous prétexte que personne ne le lit. Somme toute j’ai constaté depuis trois années que je suis membre une volonté bien arrêtée de la part de gens en place, de ne rien faire, de ne rien laisser faire. Pour la coopération, il existe une société de consommation qui est encore importante. Elle marche d’après ce principe : d’abord faire un versement de 50fr pour avoir droit à la fin de l’année au bénéfice qui varie suivant la plus ou moins grande quantité de marchandises achetées par le porteur de l’action. Si l’on ne peut faire le versement de 50fr….
Transcription incomplète | |
1897 | Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, 16 novembre. | VOIR |
ÉCHOS
Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, 16 novembre. 16 novembre 1897 Cher Monsieur, On peut avoir des hallucinations de la vue, de l’ouie, du tact, de l’odorat, du goût, et en avoir conscience. Cela se produit parfois. Pour les hallucinations optiques, chez les myopes surtout. Mais il est évident qu’il suffit presque toujours d’avoir conscience qu’on est victime d’une hallucination pour que celle-ci s’évanouisse. Pour les « hallucinations mentales », il n’en est pas de même bien entendu. Elles ne peuvent se produire qu’à la suite d’un trouble de la conscience, puisque c’est là qu’elle prend naissance. Pour mieux me faire comprendre, j’appellerais les premières des hallucinations centripètes, et les secondes des hallucinations centrifuges. Les premières viennent du dehors, agissent sur la périphérie, mais peuvent fort bien ne point ne point parvenir jusqu’au centre et affecter la conscience. Les secondes, au contraire, partent du centre et doivent conséquemment toujours affecter la conscience. Dans la phrase citée le mot « inconsciemment » me paraîtrait donc une superfétation. D’ailleurs, les cas d’hallucinations sensorielles où la conscience […] doivent être excessivement rares, et il suffit, en général, que celle-ci persiste, même faiblement, pour voir se dissiper les hallucinations. Il est très facile d’en faire les expériences dans une semi-obscurité. À mon avis, la phrase est correcte. Votre tout dévoué. G. Deherme |
1897 | Jules RAVATÉ - Georges DEHERME, 5 décembre. | VOIR |
ÉCHOS
Jules RAVATÉ - Georges DEHERME, 5 décembre. s.d. (5 décembre 1897) Cher Monsieur Un de mes amis voulant faire imprimer un volume et n’ayant pas d’argent me demande quel est le prix d’impression d’un millier de volumes d’une grosseur et d’un format, approximativement égal aux volumes de 3fr50 tel « Le Socialisme et le Congrès de Londres » de M. Hamon. Il me demandait encore s’il y avait moyen de le faire imprimer sans avancer de l’argent ? Je lui ai dit que j’essayerais d’obtenir ces renseignements et c’est ce qui fait que je vous adresse la demande. J’accuse réception de la brochure de M. Passy et de la Revue Naturiste et je vous remercie bien cordialement de ne point m’avoir oublié. Agréez cher Monsieur, l’expression de mes affectueux sentiments. |
1897 | Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, 8 décembre. | VOIR |
ÉCHOS
Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, 8 décembre. Cher Monsieur, Le prix dépend beaucoup de l’imprimeur, de l’exécuteur de l’ouvrage et du papier. En province, c’est bien meilleur marché. Mais je crois que vous obtiendrez bien difficilement à moins de 800 f. Sans argent d’avance, il n’y faut pas penser. Moi-même, j’ai plusieurs ouvrages à publier qui n’attendent qu’un éditeur bénévole. Mais de cette espèce, il n’y en a plus. On n’édite plus que pour compte d’auteur, -sauf les romans de M. Morphy. Cordialités Signature G Deherme |
1898 | Georges DEHERME - X. s.d. [1898]. | VOIR | |
1898 | Georges DEHERME - X. s.d. [1898]. | VOIR |
ÉCHOS
Georges DEHERME - X. s.d. [1898]. Monsieur C’est là que git le vice fondamental de la doctrine colinsienne, une survi-vante, ni meilleur ni pire, des nombreuses utopies philosophiques et so-ciales que cette première moitié de siècle vit éclore et qui ne doit qu’à une poignée d’adeptes fervents, intelligents et aisés de n’être point comme les autres enseveli dans l’oubli. Autre feuillet difficile à relier au précédent. « La Société, c’est l’existence d’un rapport entre plusieurs êtres qui rai-sonnent, c’est l’existence d’un contact intellectuel entre plusieurs êtres susceptibles d’échanger des idées ». Si peu sociologue que l’on soit, il est évident que cette définition est vicieuse, incomplète. A la rigueur, il est vrai, on y peut faire entrer les sociétés animale, si bien analysées par Espinas ; mais en revanche, elle unifie des sociétés bien disparates. Entre la société slave et la société française, par exemple, il y a contact intellectuel, ce n’en est pas moins deux sociétés différentes, par la race, les traditions, les croyances, les mœurs et les lois, les intérêts. Frappés ou blessés, les animaux crient leur douleur, on en conclut jus-tement que comme nous ils la sentent et qu’ils ont, comme nous, bien qu’à un moindre degré, le sentiment de leur existence. Cette induction très légitime –est pour vous un sophisme. Il n’y a pas certitude absolue. C’est un raisonnement par analogie. Vous, vous prétendez ne raisonner
ne vaut ni moin[…] et c’est là un gra[..] je fais de lui - […] le fourierisme [ …] le fusionisme […] multiples écoles […] imaginées dans […] de ce siècle.
Observations Economie sociale. Il s’agit sans doute du livre publié par Agathon de Pot-ter (1827-1908) Le destinataire de la lettre ne peut être Louis-Jean-Baptiste de Tourreil (1799-1863) ou alors l’auteur de la lettre n’est pas Deherme ; Mais c’est bien son écriture dossier 292 |
1898 | Georges DEHERME - Gabriel SÉAILLES, s.d. [1898]. | VOIR |
ÉCHOS
Georges DEHERME - Gabriel SÉAILLES, s.d. [1898]. Monsieur, |
1898 | Marie JOUNOT - Georges DEHERME, s.d. [1898]. | VOIR | |
1898 | Marie JOUNOT - Georges DEHERME , s.d. [1898]. | VOIR | |
1898 | Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, s.d. [1er février 1898]. | VOIR |
ÉCHOS
Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, s.d. [1er février 1898]. Mon Cher ami, Merci ! Votre idée est excellente quoique pas toujours pratique. J’en prends bonne note. Il n’est pas besoin de vous dire que je ferai tout mon possible pour que des groupes analogues se fondent en province. J’admire vos efforts ; et vous savez que je vous suis tout dévoué. Tout ce que je pourrai faire pour vous seconder je le ferai. Je suis tout disposé à faire ce que vous me demandez, préface, ou autre…Disposez de moi. Mais quelle drôle d’idée avez-vous eu de parler de mon projet à Grave ?...La « Coopération des Idées » est une œuvre d’un esprit très large, très social, très humain, - toutes choses que ne comprendront jamais les sectaires, si estimables soient-ils à d’autres égards. Il y a des gens qui vivent dans le bocal d’une idée, qui ont mis une étiquette sur ce bocal, et qui n’en veulent sortir à aucun prix. À La « Coopération des Idées » aussi bien qu’à l’Union pour l’action morale nous essayons de comprendre toute l’humanité. Cela n’est pas commode. Nous nous trompons parfois ; mais cette recherche douloureuse, nous l’aimons. Elle trempe les caractères. Vous êtes jeune, je crois. Je ne vous dis pas : quittez vos formules, prenez les miennes, changez vos idées ! Au contraire, elles sont excellentes si elles vous aide à vivre bien. Gardez les. Fortifiez les, en les purifiant. Mais méfiez vous de l’esprit systématique et sectaire. Il rend sot les intelligents, et méchant les meilleurs. C’est égal, votre idée était bien drôle ! Toutefois l’intention m’a touché profondément. Merci !
Cordialement vôtre.
G Deherme |
1898 | Jules RAVATÉ - Georges DEHERME, s.d. [3 février1898]. | VOIR |
ÉCHOS
Jules RAVATÉ - Georges DEHERME, s.d. [3 février1898]. Cher Monsieur Je suis surpris à la lecture de votre lettre. Venant de lire votre lettre j’en suis tout surpris. Je crois avoir mal lu. J’ai jugé votre œuvre comme étant œuvre d’anarchiste sans le mot d’anarchiste. Ne tend t-elle donc pas à ce que le flambeau de la science qui devrait éclairer l’humanité soit dans toutes les consciences ? Ne tend t-elle donc pas à faire disparaître l’insincérité qui de tous côtés nous entoure ? La vie est un perpétuel mensonge envers nos semblables, envers nous-mêmes et l’œuvre que vous avez entreprise n’a t-elle pas pour but de faire naître une mentalité plus grande, la confiance et la sincérité entre nous ? Je crois que oui que tout cela tend à le faire vivre. Les anarchistes qui sont sincères ont-ils eu quelquefois un autre but ? Voilà comment je la jugeais anarchiste et comme telle j’ai voulu qu’on la connaisse et qu’on l’aime. Je pensais la faire aimer lorsque je demandais l’hospitalité à Grave directeur des Temps nouveaux, ç’eut été un autre que Grave que je l’aurais demandée quand même, pour insérer quelques lignes la faisant connaître. Une œuvre pareille existerait dans la ville que j’habite, je serais satisfait de le savoir puisque j’aurais la possibilité d’acquérir encore des connaissances et je serais reconnaissant à celui qui me la ferait connaître. Tel je me connais, alors, je pense les autres. Voilà. Il y a quelquefois des désillusions. Tant pis je continue quand même. Je cherche à répondre à ce que j’ai conçu comme vérité, à avoir beaucoup de connaissances pour que cette chose se réalise, soit humaine, sociale en un mot Vous faites de même. Voilà pourquoi je vous estime. Ravaté Jules |
1898 | Émile TROLLIET - Georges DEHERME, 7 février. | VOIR | |
1898 | Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, 21 février. | VOIR |
ÉCHOS
Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, 21 février. Mon Cher Ami, Il ne fallait pas prendre ce que je vous disais à la lettre. Je n’avais nullement l’intention de vous faire un reproche. Votre intention était excellente et elle m’a touché plus que je ne saurais le dire. Je voulais tout simplement vous dire que l’œuvre de la « Coopération des Idées » comme celle de l’Union pour l’Action morale étaient d’un esprit trop large, trop élevé pour ne pas soulever l’antipathie des sectaires. Avez-vous réfléchi parfois au mal que font les sectaires ? Ce qui est fâcheux pour ces gens-là, c’est que quel que soient leur dévouement, leur abnégation, la manière dont ils agissent est souvent semblable à celle des pires gredins. Vous avez des opinions que je ne veux pas discuter. Je les comprends. Et je dirais même : Malheur à qui n’a pas été anarchiste à 20 ans ! Mais, dieu merci, vous n’êtes pas un sectaire. Je vous en félicite sincèrement. Cependant, vous fûtes une fois influencé par cet esprit néfaste de sectarisme lorsque vous ne répondites pas à M. Gabriel Séailles. Et je peux vous prouver combien vos présomptions étaient fausses en vous envoyant l’admirable déposition qu’il vient de faire au procès Zola, après avoir été un des premiers universitaires qui signèrent la liste de protestation, et cela au risque de briser sa carrière ; c’est là un bel exemple de courage civique ! Ne jugeons personne ! Aimons ceux qui agissent pour le bien social, d’où qu’ils viennent. Au surplus, ne vous inquiétez pas, nous nous passerons fort bien de la sympathie de M. Grave et de la publicité de son journal. Les journaux quotidiens, des affiches, des prospectus, les syndicats, les coopératives, feront connaître notre œuvre. Nous allons à la vie, à la lumière, par la liberté et la justice. Nous ne sommes pas les esclaves des formules en istes. Nous rions de la férule des pions, et l’atmosphère suspecte des petites chapelles nous écoeure : nous voulons pénétrer l’humanité entière et la galvaniser de l’idéal puissant que nous sentons en nous.
Cordialement vôtre G. Deherme Oui l’esprit à répandre, c’est l’esprit de sincérité. |
1898 | Gustave FRANCOLIN - Georges DEHERME, mai. |
ÉCHOS
Gustave FRANCOLIN - Georges DEHERME, mai. sur G. Francolin cf Éric Lebouteiller, Gustave Francolin, « l’éminent éducateur », Chronique d’histoire maçonnique, n°72, 2013/2, pp. 68-78. | |
1898 | Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, 20 juin. | VOIR |
ÉCHOS
Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, 20 juin. 20 juin 1898. Mon Cher ami,
Votre idée est excellente. Avec de l’initiative et de la ténacité, elle réussira, soyez-en convaincu. Il faut d’abord s’entendre. Il y a un point de votre lettre que je ne comprends pas bien : venez vous de faire votre année de service ou allez-vous la faire ? Dans ce dernier cas, il faudrait différer jusqu’à votre retour. Quoi qu’il en soit, ne faîtes encore aucune démarche. Je vais aviser de mon côté, voir si je puis vous obtenir une recommandation auprès des professeurs de votre localité. Mais ne vous inquiétez pas de ce côté. Il est plus difficile de réunir quelques ouvriers intelligents que d’avoir des conférenciers. Commencez donc par vous grouper, tâchez d’avoir un petit local, faites de la publicité, le plus possible. Pour une œuvre qui s’annoncerait indépendante, les journaux ne vous refuseront pas leur concours. Pour commencer faîtes des lectures entre vous. Pour les professeurs du lycée, je vais m’en occuper. Nous arrangerons cela pour l’hiver. Mais il faut avant tout que je sache si vous partez au service ou si vous en revenez. Ne pourriez-vous vous faire aider par les syndicats, la bourse du travail, les coopératives ? L’avenir est là. Arracher l’ouvrier au cabaret, l’intéresser aux vraies joies du cœur et de la pensée, en faire un homme prêt à vivre toutes les libertés. Et cela en dehors de l’État. Il faut persister dans cette voie. Si je puis vous y aider ne craignez pas d’user et d’abuser de moi. En attendant, rédigez une petite note-appel pour les journaux de votre ville. Et cela aura aussi je le crois, son utilité. Recevez vous le petit Bulletin de l’Union pour l’Action morale qui paraît tous le 15 jours ? Si non, il faut vous y abonner. Il y a là-dedans des choses que vous pourriez lire et commenter en commun. Les hommes les plus éminents y écrivent. Le prix de l’abonnement est un peu élevé : 10 f. par an, mais en vous recommandant de moi, et en écrivant à M. Letellier, gérant de l’Union pour l’Action morale, 6, impasse Ronsin, 152, rue de Vaugirard, vous pourriez n’envoyer que 3 francs. L’année commence le 1er octobre. Un des derniers nos contient la lettre que vous m’aviez écrite au sujet de M. Gabriel Séailles. L’ayant montrée à celui-ci, il a tenu à ce qu’elle parût. Courage ! L’essentiel voyez-vous n’est pas d’acclamer la liberté et la justice, c’est de se préparer à les vivre. Affectueusement vôtre. G Deherme 17, rue Paul Bert
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1898 | Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, 6 juillet. | VOIR |
ÉCHOS
Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, 6 juillet.
Mon Cher ami,
Excusez-moi d’avoir tant tardé à vous répondre ; mais croyez que je n’ai point perdu de vue votre projet. Je m’en suis occupé, et j’ai écrit à M. Letellier en lui envoyant le montant de votre abonnement au Bulletin pour lui demander s’il ne connaissait point les professeurs du Lycée de Roanne. Il a du vous écrire. Vous avez du aussi recevoir le Bulletin de cette année, et vous recevrez aussi celui de l’année prochaine également. J’ai pensé à une chose. Peut-être serait-il possible d’organiser à Roanne une grande réunion publique pour exposer le but et les moyens d’exécution su nouveau mouvement éthique social. Je crois que mon ami, l’ex abbé Victor Charbonnel mettrait volontiers sa parole de lumière et de liberté au service de notre projet. Qu’en pensez-vous ? J’ai voulu vous consulter avant d’en parler à M. Victor Charbonnel. Pouvez-vous vous charger de trouver une salle et de faire les affiches ? Non seulement cela vous amènerait des adhérents à votre groupe ; mais encore la recette vous constituerait un fonds de caisse pour la salle de groupe et les frais divers de matériel et d’organisation. Je dois vous dire que Victor Charbonnel est un des esprits les plus larges et les plus élevés de ce temps. Il est au surplus aussi peu curé que possible. Bien organisé, le succès de cette réunion serait certain. Cependant il y aurait à craindre une cabale des cléricaux et se mettre en garde. Réfléchissez-y je vous en prie et répondez moi à ce sujet. Savez-vous où vous allez faire votre service ? Remarquez que je ne vous assure pas du tout le concours de Charbonnel. Je ne sais pas encore s’il acceptera. C’est simplement une idée que je vous soumet.
Cordialement vôtre. G. Deherme 17, rue Paul Bert |
1898 | Jules RAVATÉ - Georges DEHERME, s.d. [8 Juillet 1898]. |
ÉCHOS
Jules RAVATÉ - Georges DEHERME, s.d. [8 Juillet 1898]. Projet de lettre au dos de la lettre reçue du 6 juillet 1898 Une idée presque semblable m’était venue. C’était de faire un cours d’ouverture à nos réunions quotidiennes, en une salle que ne nous aurez pas refusé la ville de Roanne. Mais la chose peut très bien se faire lors même que nous aurions organisé une réunion pu-blique.
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1898 | Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, 22 juillet. | VOIR |
ÉCHOS
Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, 22 juillet. Mon Cher Ami, Veuillez excuser du retard de ma réponse. Je voulais qu’elle fût précise, et ce n’est qu’aujourd’hui seulement que j’ai vu Victor Charbonnel. Il accepte en principe. Seulement ce ne sera probablement que pour le mois de novembre, alors qu’il passera par Lyon, et il faudrait que vous vous chargiez de toute l’organisation. Vu également cette semaine M. Letellier. En effet, il ne vous a pas écrit ; mais il a écrit à des amis de St Etienne pour les prier de vous seconder dans cette noble entreprise. L’un d’eux est le pasteur Comte, 2 rue Baley à Saint Etienne. Ecrivez-lui. Il pourra vous être très utile. Recommandez vous de M. Letellier et de moi. Et puis ? Et puis revenez à votre première idée d’aller trouver les professeurs du lycée ; mais il serait mieux qu’ils vinssent d’eux mêmes, et cela serait peut-être possible en faisant un article dans les journaux de la localité. Faites un appel très concis et très net. Je mets toujours la Coopération à votre disposition autant d’exemplaires qu’il vous en faudra, et cela ne vous coûtera que les frais d’expédition aux personnes de Roanne que vous présumerez devoir s’intéresser à votre projet soit 0,01 par exemplaire ; soit 0,50 pour 50 envois. Je crois que c’est la meilleure tactique. Cordialement vôtre. G. Deherme Je suis surmené et très fatigué. Je vais contrairement à mes premières intentions, interrompre nos réunions pendant les vacances, jusqu’au 1er octobre. D’autres groupent se forment pour cette date.
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1898 | Jules RAVATÉ - Louis COMTE, s.d. [24 Juillet 1898]. |
ÉCHOS
Jules RAVATÉ - Louis COMTE, s.d. [24 Juillet 1898]. M. Comte lettre au dos de la lettre de Cher Monsieur M. Deherme ayant crée à Paris des groupements pour répandre la science sociale éthique, il me vient à l’idée d’en fonder un pareil à Roanne. | |
1898 | Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, 27 septembre. | VOIR |
ÉCHOS
Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, 27 septembre. Mon Cher ami, Avez-vous lu l’article de Charbonnel la semaine dernière dans l’Eclair. Il y parle de son projet de conférences éthiques-sociales. Et, se rappelant de notre proposition, il cite, parmi les villes qu’il doit parcourir, Roanne. Ce matin même, je reçois une lettre de lui, et il me demande votre adresse afin de se mettre en relations avec vous à ce sujet. Je m’empresse de la lui envoyer comme bien vous pensez. Attendez-vous donc à recevoir sa lettre sous peu de jours. Et je vous serais très obligé de vouloir bien lui répondre aussitôt : Victor Charbonnel 1 rue Debrousses (quai de Sully) Paris. Quant à nous, nous reprenons nos causeries Lundi prochain. Ci-joint le programme. Il est mieux ; mais pas encore tel que je l’eusse voulu. Mais pour Novembre, j’aurai les éléments nécessaires pour faire une plus large place à la Science. Le mouvement se développe. Les socialistes eux-mêmes sortent de leur torpeur. Lisez-vous la Revue socialiste ? Le dernier no contenait une étude intéressante sur l’Extension universitaire. On y parlait avec sympathie de la Coopération des Idées ; mais l’auteur, mal renseigné ajoutait que c’était une œuvre anti-socialiste. Je lui ai répondu qu’il se trompait, et que nous n’avions aucun parti-pris, notre but étant de découvrir aux ouvriers intelligents tous les horizons intellectuels et que, si parmi nos causeries, les socialistes brillaient par leur absence, ça ne tenait qu’à leur sectarisme. J’offrais à ce Monsieur de le lui prouver, s’il voulait me donner son concours et celui de ses amis. Il a accepté. Nous verrons bien. Les socialistes veulent donc à leur tour entrer dans ce mouvement émancipateur : mais ils se proposent surtout un but de propagande. Ils ne réussiront pas. Que faites-vous ? Quant à moi je vous assure que je n’ai pas le temps de m’ennuyer. Et vos amis ? G. Deherme 17 rue Paul Bert
J’avais fait la bêtise de mettre sur l’enveloppe : en ville ; au lieu de à Roanne. Elle vient de m’être retournée par la poste. Charbonnel a dû vous écrire depuis. |
1898 | Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, 26 octobre. | VOIR |
ÉCHOS
Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, 26 octobre. Mon Cher Ami Je quitte à l’instant Charbonnel. Il m’a montré votre lettre. C’est très fâcheux que vous n’ayez pu réussir. Faîtes encore une tentative, je vous en prie. En tout cas, tâchez de savoir exactement qui est cause de cela et pour quelles raisons il se met en travers de nos projets. C’est très important. Car il ne faut pas se laisser faire, et l’on pourrait peut-être mener une campagne contre ce ou ces personnages. Informez vous d’où vient l’obstacle. Nous aviserons. Cordialement vôtre. G. Deherme 17, rue Paul Bert |
1898 | Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, 4 novembre. | VOIR |
ÉCHOS
Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, 4 novembre. En tête Union pour l’action morale 6, impasse Ronsin 152 rue de Vaugirard
Mon Cher Ami, M. Charbonnel m’avait déjà dit le succès de vos démarches. J’en suis fort heureux, car Charbonnel est un homme d’une âme élevée, d’un cœur ardent et généreux dont la parole sincère et forte ne peut-être que vivifiante. Mais d’un autre côté votre lettre m’attriste. Non pas seulement parce que vous m’annoncez votre départ. Mais parce que je vois l’esprit dans lequel vous partez. Il ne peut que vous rendre extrêmement malheureux durant votre année de service. Entendez bien ; je ne vous dis pas de vous résigner. À votre âge, je fus un révolté contre tout ce que je ne comprenais point ou contre tout ce qui gênait mes instincts ou insultait à mes idées. J’ai fait trois années de service dans ces conditions, et ça été horrible. Je ne sais comment j’ai pu y résister. Je fus un sot et un faible. L’opinion personnelle qu’on peut avoir sur l’armée n’est pas en question ici. Il y a ceci : l’homme doit et peut s’asservir les circonstances, au lieu d’en être l’esclave. La liberté vraie, il la possède : il n’est pas de prisons, pas de règlements qui puissent la lui arracher, pas même la mort, ni l’espace. Le cri de génie qu’il aura lancé ne sera pas perdu, et passera par dessus toutes les geôles ; l’effort patient, modeste qu’il aura accompli pour le bien n’aura jamais épuisé tous ses bienfaisants résultats, et sera une onde infinie que n’arrêtera point les digues ; et même la simple et silencieuse action sur soi ne sera pas perdue et retentira à travers les âges. C’est celle-ci que vous pouvez exercer à la caserne, et que nul gradé ne pourra vous empêcher d’exercer. En cela, mon cher ami, vous serez libre, malgré votre uniforme, bien plus libre que la brute qui vous insultera ou vous brutalisera. Et vous saurez que vous êtes plus libre que lui, que l’effort accompli par vous en conscience, que la pensée est au-dessus de ses atteintes. Vous serez votre roi. Avec un autre esprit, vous seriez malheureux ; avec cet esprit philosophique de faire concourir les conditions de votre présente existence à votre perfectionnement ; non seulement vous serez en paix, mais encore vous en tirerez un réel profit pour vous. Vous saurez alors ce que peut être votre volonté, par où pèche votre conscience. Vous connaissant mieux, vous serez plus fort, et vous pourrez mieux travailler à accroître votre force. Voyez-vous, le suprême malheur des riches et des puissants, c’est précisément de n’avoir que des conditions favorables : n’ayant plus à lutter, ils dégénèrent lorsqu’ils ne se suicident point de dégoût. La souffrance est salutaire, qui donne du prix à la joie, et qui guide vers notre perfectionnement. Voici un immense tas de matériaux : il y a de tout, des briques, des pierres de taille, des cailloux, du sable, du fer, etc. En quelques minutes vous pouvez vous ménager une cahute informe dans laquelle toute votre vie, vous souffrirez de froid, des intempéries. Mais faîtes un effort, ordonnez ces matériaux, consultez les architectes et l’enthousiasme ardent de votre âme, ayez du courage et de la patience, et vous édifierez un palais qui durera éternellement. Ces matériaux ce sont les contingences, les conditions dans lesquelles vous vivez : il ne tient qu’à vous d’être la cahute misérable ou le splendide palais, d’être la brute esclave de ses instincts ou l’homme libre. Je sais où sont vos tendances, et j’ai confiance. Ecrivez-moi souvent, dites-moi si je puis vous envoyez quelques lectures ? donnez-moi le n° de votre compagnie, car j’ai l’intention de vous écrire fréquemment bien que je sois fort occupé. Ne vivez pas trop en-dehors de vos compagnons. Leurs méchancetés et leur corruption sont faites d’inconscience. Tâchez de trouver quelqu’un à qui causer. Votre tout dévoué. G. Deherme.
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1898 | Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, s.d. [1er décembre 1898]. | VOIR |
ÉCHOS
Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, s.d. [1er décembre 1898]. En tête Union pour l’action morale 6, impasse Ronsin 152 rue de Vaugirard
Mon Cher Ami, M. Charbonnel m’avait déjà dit le succès de vos démarches. J’en suis fort heureux, car Charbonnel est un homme d’une âme élevée, d’un cœur ardent et généreux dont la parole sincère et forte ne peut-être que vivifiante. Mais d’un autre côté votre lettre m’attriste. Non pas seulement parce que vous m’annoncez votre départ. Mais parce que je vois l’esprit dans lequel vous partez. Il ne peut que vous rendre extrêmement malheureux durant votre année de service. Entendez bien ; je ne vous dis pas de vous résigner. À votre âge, je fus un révolté contre tout ce que je ne comprenais point ou contre tout ce qui gênait mes instincts ou insultait à mes idées. J’ai fait trois années de service dans ces conditions, et ça été horrible. Je ne sais comment j’ai pu y résister. Je fus un sot et un faible. L’opinion personnelle qu’on peut avoir sur l’armée n’est pas en question ici. Il y a ceci : l’homme doit et peut s’asservir les circonstances, au lieu d’en être l’esclave. La liberté vraie, il la possède : il n’est pas de prisons, pas de règlements qui puissent la lui arracher, pas même la mort, ni l’espace. Le cri de génie qu’il aura lancé ne sera pas perdu, et passera par dessus toutes les geôles ; l’effort patient, modeste qu’il aura accompli pour le bien n’aura jamais épuisé tous ses bienfaisants résultats, et sera une onde infinie que n’arrêtera point les digues ; et même la simple et silencieuse action sur soi ne sera pas perdue et retentira à travers les âges. C’est celle-ci que vous pouvez exercer à la caserne, et que nul gradé ne pourra vous empêcher d’exercer. En cela, mon cher ami, vous serez libre, malgré votre uniforme, bien plus libre que la brute qui vous insultera ou vous brutalisera. Et vous saurez que vous êtes plus libre que lui, que l’effort accompli par vous en conscience, que la pensée est au-dessus de ses atteintes. Vous serez votre roi. Avec un autre esprit, vous seriez malheureux ; avec cet esprit philosophique de faire concourir les conditions de votre présente existence à votre perfectionnement ; non seulement vous serez en paix, mais encore vous en tirerez un réel profit pour vous. Vous saurez alors ce que peut être votre volonté, par où pèche votre conscience. Vous connaissant mieux, vous serez plus fort, et vous pourrez mieux travailler à accroître votre force. Voyez-vous, le suprême malheur des riches et des puissants, c’est précisément de n’avoir que des conditions favorables : n’ayant plus à lutter, ils dégénèrent lorsqu’ils ne se suicident point de dégoût. La souffrance est salutaire, qui donne du prix à la joie, et qui guide vers notre perfectionnement. Voici un immense tas de matériaux : il y a de tout, des briques, des pierres de taille, des cailloux, du sable, du fer, etc. En quelques minutes vous pouvez vous ménager une cahute informe dans laquelle toute votre vie, vous souffrirez de froid, des intempéries. Mais faîtes un effort, ordonnez ces matériaux, consultez les architectes et l’enthousiasme ardent de votre âme, ayez du courage et de la patience, et vous édifierez un palais qui durera éternellement. Ces matériaux ce sont les contingences, les conditions dans lesquelles vous vivez : il ne tient qu’à vous d’être la cahute misérable ou le splendide palais, d’être la brute esclave de ses instincts ou l’homme libre. Je sais où sont vos tendances, et j’ai confiance. Ecrivez-moi souvent, dites-moi si je puis vous envoyez quelques lectures ? donnez-moi le n° de votre compagnie, car j’ai l’intention de vous écrire fréquemment bien que je sois fort occupé. Ne vivez pas trop en-dehors de vos compagnons. Leurs méchancetés et leur corruption sont faites d’inconscience. Tâchez de trouver quelqu’un à qui causer. Votre tout dévoué. G. Deherme.
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1898 | GOUVERNEMENT DU SOUDAN FRANCAIS - Monsieur le Ministre des Colonies, 31 décembre. | VOIR | |
1899 | Femme de G. DEHERME - X. s.d. [1899]. | VOIR | |
1899 | Georges DEHERME - LAISANT, s.d. [1899]. |
ÉCHOS
Georges DEHERME - LAISANT, s.d. [1899]. Monsieur,
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1899 | G. FRANCOLIN - Georges DEHERME, 24 février. | VOIR | |
1899 | GOUVERNEUR GENERAL DE L'ALGÉRIE - Monsieur le Ministre des Colonies, 26 mai. | VOIR | |
1899 | Gabriel SÉAILLES - X. s.d. [1er juillet 1899]. | VOIR | |
1899 | Georges DEHERME - Jules RAVATÉ., s.d. [15 juillet 1899]. | VOIR |
ÉCHOS
Georges DEHERME - Jules RAVATÉ., s.d. [15 juillet 1899]. En- tête Union pour l’action morale 6, impasse Ronsin 152, rue de Vaugirard Mon cher Ami, Voici les grandes chaleurs, les grandes marches, et au moment même où parents et amis commencent à oublier le soldat, voulez-vous me permettre de vous offrir cette petite somme, qui vous sera très utile ? Vous me feriez grand plaisir de l’accepter simplement, cpmme je vous l’offre, en ami. Que devenez-vous ? Vous n’avez plus que quatre mois à faire. Ça passera vite. Pourquoi ne m’écrivez-vous plus ? Je suis bien surchargé de besogne avec les Universités populaires, mais je trouverai toujours 5 minutes pour vous envoyer un mot. Avez-vous reçu le livre que je vous ai envoyé. Vous satisfait-il ? Il y a longtemps que j’eusse voulu vous écrire ; mais vraiment ayant tout à faire, j’ai reculé jusqu’ici. Je le regrette, et je vous prie de m’excuser. L’envoi de ma petite revue établissait toujours une correspondance entre nous. Par elle, vous êtes au courant de mes efforts, de la belle et grande œuvre entreprise, et qui m ‘écrase. Sentez-vous ce que je veux au fond ? C’est de réunir toutes les bonnes volontés, toutes les claires intelligences, toutes les consciences, et de former avec elles la Société nouvelle de beauté et de justice, dès maintenant, sans nous occuper de ce qui est autour, et qui est laid et mal. Notre action n’est plus négative, elle est positive. Nous ne nous contentons plus d’acclamer notre idéal et de montrer la hideur du temps présent ? cet idéal et nous le réalisons. Malgré la fatigue et quelques rancoeurs inévitables, je suis plein d’enthousiasme. Je sens que nous commençons une grande chose et qu’une ère nouvelle commence. S’il y a une bibliothèque à Marmande, tâchez donc de vous procurer la Revue Bleue de samedi prochain ou de samedi en 8 : il y aura un article de Séailles sur la Coopération des Idées. Ecrivez-moi, mon cher ami, et croyez-moi votre affectueux et dévoué camarade. G. Deherme |
1899 | Georges DEHERME - Secrétaire du Bulletin de La Revendication, 21 juillet. | VOIR | |
1899 | Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, août. |
ÉCHOS
Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, août. En- tête Mon cher Ami, Voici les grandes chaleurs, les grandes marches, et au moment même où parents et amis commencent à oublier le soldat, voulez-vous me permettre de vous offrir cette petite somme, qui vous sera très utile ? Vous me feriez grand plaisir de l’accepter simplement, cpmme je vous l’offre, en ami. G. Deherme
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1899 | Georges DEHERME - VIGNERON, 11 octobre. |
ÉCHOS
Georges DEHERME - VIGNERON, 11 octobre. Le Pain, 11 octobre 1899 | |
1899 | GOUVERNEMENT DU SOUDAN FRANCAIS - Monsieur le Gouverneur Général de l'Afrique Occidentale Française, 10 décembre. | VOIR | |
1900 | Georges DEHERME - X. s.d. [1900]. |
ÉCHOS
Georges DEHERME - X. s.d. [1900]. ….. ….. puissant.
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1900 | G. DEHERME - X. s.d. [1900]. | VOIR | |
1900 | R. PERGOT - Georges DEHERME, s.d. [1900]. | VOIR |
ÉCHOS
R. PERGOT - Georges DEHERME, s.d. [1900]. Monsieur G. Deherme Directeur de la Coopération des Idées Avec prière d’insérer dans le journal. Considérant que la coopération ne peut produire ses effets qu’à la condition que les coopérateurs aient un but commun Que la société « La Coopération des Idées » a été fondée en vue de l’éducation populaire et que cette éducation a pour but principal l’émancipation théologique des individus but que poursuivent du reste la plupart des conférenciers Que les conférences de l’abbé Denis sont forcément inspirées des idées théologiques que d’autres conférenciers combattent ; qu’il y a de ce fait contradiction, ce qui peut provoquer la confusion des idées, confusion dont nous souffrons ailleurs et qu’il est mauvais d’entretenir chez nous ; Que le clergé catholique a à sa disposition près de 40 000 églises subventionnées par l’Etat, les Départements, ou les communes, où nous ne sommes pas admis à la contradiction et où, sous la protection des lois, il expose ses idées et attaque les institutions républicaines tout en profitant des largesses du gouvernement ; Que chacun doit être traité d’après les principes qu’il prétend imposer aux autres (tout au moins pour en faire sentir les inconvénients) et qu’être tolérant envers la religion catholique, c’est faire marché de dupes ; Que, quelles que soient les opinions que l’on puisse avoir sur le rôle de la religion catholique dans le passé, il est impossible de ne pas constater qu’elle est actuellement, par suite de sa décadence morale, un élément de désordre, ainsi que l’ont prouvé les récents évènements politiques et la conduite du clergé catholique en ce moment encore. Les membres soussignés de la Coopération des Idées protestent contre les conférences de Mr l’abbé Denis et prient Mr Deherme d’inviter ce prêtre à ne pas continuer ses conférences inutiles et surtout nuisibles. R. Pergot , ?, G. Durand, |
1900 | A. DEHERME - Georges DEHERME (s.d.) 1900. | VOIR |
ÉCHOS
A. DEHERME - Georges DEHERME (s.d.) 1900. Cher Georges Après avoir bien réfléchi je préfère rester seule je suis très souffrante et je redoute les tracasseries comme elle la fort bien dit elle ne dit pas un mot de ce quelle pense je crois que tu ferais bien de te réinstaller à l'université elle peut si elle veut te rendre des services elle est jeune et forte c'est à toi d'avoir une volonté et de faire attention à ta bourse Si vous déménagez avant le demi terme elle peut s'arranger avec sa concierge en lui promettant la moitié si elle trouvais à louer pour cette époque Cela se fait journellement Je t'embrasse de tout cœur A. Deherme |
1900 | Georges DEHERME - Gabriel SÉAILLES, s.d. [1900]. | VOIR | |
1900 | Georges DEHERME - X. s.d. [1900]. |
ÉCHOS
Georges DEHERME - X. s.d. [1900]. Monsieur. Vous étiez parfaitement libre de refuser ; mais je ne puis vous laissez vous satisfaire d’une raison qui n’est qu’un trait d’esprit. Les conseils que je donne dans ma brochure s’adressent à des fonda-teurs d’U.P. Ils sont justes, vous le reconnaissez. Mais tout en les donnant, je ne puis les suivre que dans une certaine mesure. La bourgeoisie riche, non plus, ne subvient pas, non seulement à ses besoins intellectuels : les facultés, les lycées, les écoles, qui sont pour ses fils exclusivement sont entretenues par l’Etat – et vous savez sur qui ils prélèvent ses ressources ; mais même à ses plaisirs : L’Opera, le Theatre fra[…], etc, aussi sont subventionnés.
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1900 | Georges DEHERME - X. s.d. [1900]. | VOIR |
ÉCHOS
Georges DEHERME - X. s.d. [1900]. Monsieur, |
1900 | PRÉFECTURE DE POLICE - Georges DEHERME, 2 janvier. | VOIR | |
1900 | DIRECTION DES AFFAIRES INDIGENES DU SÉNÉGAL - Monsieur le chef de cabinet du Gouvernement Général, 6 janvier. | VOIR | |
1900 | PRÉFECTURE DE POLICE - Georges DEHERME, 10 janvier. | VOIR | |
1900 | Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, 11 janvier. | VOIR |
ÉCHOS
Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, 11 janvier. La Coopération des Idées Société des Universités populaires Siège social 157, Faubourg St-Antoine, 157 Paris
La Coopération des Idées Revue mensuelle de sociologie positive Rédaction et administration 157, Faubourg St-Antoine, 157 Abonnement annuel : 3 fr.
Mon Cher Ami, Je suis bien heureux d’avoir de vos nouvelles. Je ne savais que penser de votre silence. Je vois avec plaisir que vous n’abandonnez pas l’idée d’une Coopération des Idées à Roanne. Je voudrais bien pouvoir vous aider de quelque façon. Mais j’ai assumé une lourde tâche qui me prend entièrement. J’ai aussi à me défendre contre tout ce qu’on tente pour dénaturer l’œuvre commencée. La politique, la hideuse politique gâte tout. Mais soyez tranquille, elle n’entrera pas à la C.d.I. J’ai dû donner ma démission de secrétaire général de la Ste des U .P. pour conserver notre autonomie au Fg St-Antoine, et ce qui fait notre force. Je ne puis donc pas, de ce côté-là vous être d’une grande utilité. Mais je transmettrai votre lettre au Comité en vous recommandant chaleureusement. Je ne puis vous dire ce qu’il décidera. Je crois que ses ressources sont restreintes. En tout cas, vous ne pourrez avoir sa réponse pour samedi, à mon grand regret. D’ailleurs, si vous voulez bien faire une oeuvre d’émancipation prolétarienne, ne comptez que sur vous même ! Le bourgeois est fini. Le meilleur est un dissolvant. Il voit trouble. Qu’il fasse des conférences, qu’il y aille de sa pièce de cent sous, qu’il se suicide en silence et promptement, c’est tout ce que vous pouvez lui demander. C’est avec d’autres hommes que la Cité nouvelle s’édifiera. Quand vous serez organisé, je tâcherai de vous envoyer quelques livres. Du courage, cher ami, et en avant ! pour l’humanité meilleure sans journaleux, sans politicards, sans bourgeois, l’humanité des hommes vrais ! Vôtre. G Deherme
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1900 | Gabriel SÉAILLES - Georges DEHERME, s.d. [1er février 1900]. | VOIR |
ÉCHOS
Gabriel SÉAILLES - Georges DEHERME, s.d. [1er février 1900]. Vendredi Mon cher ami – Je compte aller vous voir demain après les examens du baccalauréat, c à d vers 5 h. J’ai reçu une lettre de Mr Guieysse, dont vous avez pu apprécier les sentiments amicaux. Il me fait part de votre décision de reprendre la Coopération des Idées comme bulletin de l’U. du Fbg, et de votre désir de laisser le secrétariat général. Sur le premier point, je crois qu’un Bulletin unique eût été préférable, pensez-y, mais votre revue garderait son sens et da valeur.. Sur le second point, je voudrais que vous eussiez assez de confiance en moi pour ne pas donner suite à une intention qui peut faire tort et à l’oeuvre impersonnelle pour laquelle vous avez tant fait déjà et à vous même. On ne comprendra pas votre retraite, on l’interprétera mal mais surtout vous vous serez enlevé à vous même un puissant moyen d’action. L’autonomie même des institutions particulières nous laisse tout pouvoir d’intervenir directement là où vous le croirez convenable, et les faits, en tout état de cause, ne pourront que vous être favorables. Si des groupes particuliers et indépendants prospèrent, tant mieux, vous ne pouvez que vous en réjouir ; si, ce qui arrivera pour plusieurs, je le crois, un échec se produit, vous n’aurez pas du moins limité volontairement le champ de votre action. Réfléchissez, je vous en pris, et ne subordonnez pas les fins supérieures que vous poursuivez à ce qui paraîtrait de la mauvaise humeur. Aurai-je mes cent exemplaires, j’en ai bien besoin. Inscrivez Mr Sabatier pour 10 fr à la Sété Gale. Travaillez aujourd’hui comme hier et attendez au moins les effets de la mesure prise pour justifier votre décision. Je vous parle, je vous assure, que dans votre intérêt bien entendu et dans l’intérêt de votre œuvre. Bien cordialement à vous – G Séailles |
1900 | Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, 3 février. | VOIR |
ÉCHOS
Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, 3 février. La Coopération des Idées Société des Universités populaires Siège social 157, Faubourg St-Antoine, 157 Paris
La Coopération des Idées Revue mensuelle de sociologie positive Rédaction et administration 157, Faubourg St-Antoine, 157 Abonnement annuel : 3 fr.
Mon Cher Ami,
Je vous envoie les statuts que vous me demandez ; mais c’est bien inutile. La Société, je crois, a du plomb dans l’aile. En tout cas, je ne m’en occupe plus. Je ne veux pas être un instrument pour un tas de jeunes arrivistes. D’ailleurs, si la Société revient à la vie, ce que je souhaite tout de même, ce sera avec d’autres statuts. Ce papier ne pourra donc vous être d’aucune utilité. Pour notre Coopération des Idées, vous pensez bien que j’ai supprimé d’abord toute réglementation. Je vous envoie une carte d’adhérent spécimen. Au verso vous trouverez les renseignements que nous donnons aux camarades. Nous sommes certains qu’ils en tiendront compte, mieux que si c’étaient des ordres ou des défenses. Je ne suis pas surpris de ce que vous me dîtes. Mais marchez tout de même. C’est nous qui avons raison. C’est nous qui préparons le monde de justice. Les sectaires, c’est le passé, même quand ils sont francs-maçons ou anarchistes. Les privilégiés clairvoyants et intelligents ont plus peur de notre Coopération des Idées que de la bombe à Ravachol. Nous avons mis quelque chose en branle qu’ils ne pourront plus arrêter. Voulez-vous un conseil ? Marchez. Commencez, si petitement que ce soit. Lorsque vous aurez un local et que vous vous réunirez, les professeurs et les f.-maçons solliciteront humblement l’honneur d’être admis parmi vous. Vous vous servirez d’eux, de leur savoir, et lorsqu’ils vous seront inutiles, vous les supprimerez, s’ils ne veulent se laisser absorber par vous. Quand vous aurez un local, je me ferai un plaisir de vous envoyez un ballot de livres. G. Deherme. La C.des I. hebd à 0,05 paraîtra le 7 avril prochain. Ce sera un organe d’action sociale. On ne fera pas de politique ni de polémique. On ne s’occupera que de l’action positive et de faire l’éducation sociale en vue de cette action. Cela s’adressera surtout aux coopératives, syndicats, bourses du travail, Universités populaires. C’est quelque chose de tout à fait nouveau et de fécond. Pouvez-vous me trouver un dépositaire-correspondant, ou mieux, consentiriez-vous à l’être ? Dites-moi combien d’exemplaires on pourrait placer à la Bourse du travail et ailleurs à Roanne. |
1900 | Gabriel SÉAILLES - Georges DEHERME, s.d. [5 février 1900]. | VOIR |
ÉCHOS
Gabriel SÉAILLES - Georges DEHERME, s.d. [5 février 1900]. 25, rue Lauriston Mon cher ami – J’espère que vous ne garderez aucune impression mauvaise ou décourageante des résolutions prises dans notre réunion d’hier. L’opinion unanime d’hommes que vous ne pouvez soupçonner de parti pris, tels que Mrs Buisson, Michel, le Dr Chaslin, Maurice Bouchor, moi-même doit vous rassurer. J’ajoute que les articles que publie le Temps et le Figaro montrent la nécessité pour nous de ne pas accepter la responsabilité…de tout ce qui pourrait se dire ici et là : le nombre même des groupes disséminés distraira l’attention. Vous avez aussi la consolation de penser que vos principes ont triomphé ; la centralisation momentanée que vous désiriez aurait risqué de devenir définitive. Faisons tous nos efforts pour réaliser une oeuvre qui nous dépasse et qui puisse nous survivre. Vous allez organiser le groupe de Fbg St Antoine, établir son bilan et son budget, avec l’aide de nos amis. Notre idéal doit être que chaque groupe vive et se développe par lui-même. J’ai le ferme espoir que vous donnerez l’exemple qui sera suivi. Vous avez la foi et la persévérance sans laquelle on ne fait rien. Dîtes vous bien qu’au fond rien n’est changé pour le moment et que si l’avenir nous réserve de voir autour de nous des œuvres vivantes […], ce sera notre pensée encore que d’autres auront contribuer à réaliser. Gardez donc votre confiance, votre tâche n’est pas diminuée. J’écris à Mr Guiyesse de vouloir bien nous aider ; quand vous aurez un projet, vous nous convoquerez. J’irai comme convenu dès que je le pourrai. Voulez-vous m’envoyer cent exemplaires de ma conférence Ne vous inquiétez pas sans raison et croyez à mes sentiments affectueusement dévoués. Signature G. Séailles |
1900 | Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, s.d. [1er mars 1900]. | VOIR |
ÉCHOS
Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, s.d. [1er mars 1900]. La Coopération des Idées Société des Universités populaires Siège social 157, Faubourg St-Antoine, 157 Paris
La Coopération des Idées Revue mensuelle de sociologie positive Rédaction et administration 157, Faubourg St-Antoine, 157 Abonnement annuel : 3fr.
Mon Cher ami,
Je vais vous envoyer par petite vitesse tout un lot de livres et revues intéressants pour votre bibliothèque ainsi que le n° qui vous manque des cartes (50) pour votre groupe et des Bulletins d’adhésion. C’est vous dire que je trouve votre idée excellente. J’y apporterai seulement une correction. La totalité de vos adhésions serait pour votre groupe qui payerait à la C.de I. de Paris une cotisation annuelle de 6 fr. seulement. Ce n’est que juste. Le journal insérerait vos communications et vous tâcheriez d’en placer quelques ex. Il faut toujours le moins d’administration possible, et laisser la vie agir. Vous tiendrez registre de vos adhérents vous-mêmes. Vous n’avez pas à vous occuper de la loi. Vos réunions sont privées, puisqu’il n’y a que vos adhérents qui y assistent. Gardez ce caractère apparent de réunion privée, et l’on ne pourra jamais rien contre vous. D’ailleurs, comme vous dites, vous êtes membre de la C.de I. de Paris qui est autorisée. Vous recevrez donc les livres et les cartes la semaine prochaine. Je tâcherai de vous faire un autre envoi sous peu. Tenez-moi au courant. Le journal empêchera surtout qu’on dénature le caractère des U.P. et qu’on les fasse servir aux appétits des coureurs de candidats. À vous bien cordialement G. Deherme |
1900 | G. VINCENTI - LA COOPÉRATION DES IDÉES, 14 avril. | VOIR | |
1900 | Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, 16 octobre. | VOIR |
ÉCHOS
Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, 16 octobre. Le Palais du Peuple Société anonyme à capital variable Siège social : 157, Faubourg Saint-Antoine, Paris
Mon Cher Ami,
Merci. La combinaison que vous me proposez coûterait plus cher qu’un journal purement local, imprimé dans la localité. Je suis persuadé que vous faites fausse route ; mais je n’essayerai pas de vous dissuader. En tout cas, moi, je ne puis rien. D’ailleurs je dois vous le dire bien franchement, je suis bien décidé, à l’avenir, à ne marcher qu’avec ceux qui coordonneront leurs efforts avec les nôtres, qui soutiendront la Coopération des Idées. Le plus grand obstacle, c’est notre indiscipline, notre personnalisme. Rien sans rien. En trois ans, avec les U.P., nous aurions pu organiser tout le prolétariat en dehors de la politicaillerie. Mais les bourgeois sont venus – ils ont des intérêts opposés et des ambitions – ils ont tout détraqué, et vous êtes, je crois, un des premiers qui y avez coupé. Ce n’est pas un reproche, mon Cher Ravaté. Vous verrez plus tard que j’ai raison. Sans appui, sans ressources, attaqué sourdement, nous avons repris l’œuvre, et voilà qu’elle se fait. Mais nous ne laisserons plus rouler, soyez certain. Le but, c’est le Palais du Peuple d’abord à Paris, avec la Fédération de toutes les organisations économiques, puis la Coopération des Idées quotidienne. Nous demanderons aux travailleurs conscients qu’ils nous aident pour cela. Et ce n’est pas de la centralisation, car ils réaliseront comme cela beaucoup plus vite ce qu’ils veulent chez eux. La force crée, la vie rayonne. La dispersion, c’est la défaite certaine. Voilà la situation, mon cher ami, et nous sommes bien décidés à nous y tenir, et à ne pas nous éparpiller. Le Palais du Peuple, qui éveillera le peuple de sa torpeur et l’arrachera aux politicards, montreras que nous avons raison. Ce sera tôt. Ne vous découragez pas, et croyez-moi votre tout dévoué. G. Deherme |
1900 | A. GAUCHER - Georges DEHERME, 20 octobre. | VOIR |
ÉCHOS
A. GAUCHER - Georges DEHERME, 20 octobre. Le 20 octobre Mon cher Deherme, Loyfert et Coryn me racontent ceci : Harrent a commis hier soir une petite lâcheté. A l’issue de sa conférence, après en avoir promis une série d’autres sur les reculs successifs que les Sciences font éprouver à la Religion, il déclara qu’il ne les ferait point parce qu’on avait admis à l’Université l’Abbé Denis. Applaudissements et approbation quasi-générale, paraît-il. La sortie fut orageuse et l’on se promit de montrer mardi à l’abbé Denis comment les anti-cléricaux entendent la tolérance. Il y avait eu, au préalable, conciliabule entre Harrent, Marx, ? et Koxszuisko. Les mêmes d’ailleurs, dans les conversations particulières critiquèrent aussi la composition « non confirme aux principes démocratiques » du Conseil d’administration. Vous devinez ce qui peut être dit. En résumé, il y a danger de quelques troubles pour le 23. J’espère qu’une harangue bien sentie de Charbonnel ou de Colomb ferait le silence ; mais Charbonnel le voudrait-il bien sincèrement ? et Colomb vous écrit, dans une lettre que je vous communique, qu’il va nous négliger un peu. Voyez le mieux. Croyez à mon amitié A. Gaucher |
1900 | Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, 6 novembre. | VOIR |
ÉCHOS
Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, 6 novembre.
La Coopération des Idées Journal populaire d’éducation et d’action sociale. Paraissant le samedi Rédaction et administration : 157, faubourg St-Antoine, Paris
Mon Cher Ami, Je suis très peiné de savoir votre groupe dissous. Ne vous découragez pas. Recommencez avec quelques amis, et gardez les livres pour ce groupe embryonnaire – qui se développera soyez en sûr. En tout cas, ne les renvoyez pas. Donnez les, si vous voulez absolument vous en débarrasser, à la Bibliothèque de la Bourse du travail. Mais je préférerais que vous les gardiez. Vous les utiliserez bientôt. Je ne me démonte pas sous l’assaut des politicards. S’ils gueulent, c’est que nous les écorchons. C’est ce que nous voulions. Nous préparons au C.C. un service général d’achats pour toutes les coopératives de consommation. Cela est d’une importance capitale. Si vous avez quelque influence sur une coopérative quelconque, tâcherez de la faire adhérer au Comité Central 1, rue Christine, et non à la politicienne Bourse des Coopératives socialistes. Toujours pour les mêmes raisons. Je ferai comme vous dites pour l’abonnement ? Surtout ne vous découragez pas. Bien à vous de cœur. G. Deherme.
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1900 | Edmond THIAUDIÈRE - Georges DEHERME, 26 novembre. | VOIR |
ÉCHOS
Edmond THIAUDIÈRE - Georges DEHERME, 26 novembre. 7 Rue L…. Asnières (Seine) 26 nov 1900 Mon cher ami, Nous avons reçu, à notre grand étonnement, ma femme et moi, de la part de la Société des Universités populaires ayant son siège rue Serpente, 28, l’avis d’avoir à acquitter nos cotisations à cette société, (moi de 10 francs et ma femme de 6 francs), en même temps qu’on nous envoyait des quittances signées par le trésorier. Il va sans dire que ma femme et moi n’ayant jamais marqué l’intention de faire partie de la dite société, je me suis empressé de renvoyer les quittances au trésorier. Mais il me semble que le procédé employé envers vous et qui a du être généralisé à l’égard de tous ceux qui vous ont adressé naguère des souscriptions pour votre œuvre personnelle est de nature à vous causer un double préjudice, moral et matériel et qu’il ne tend à rien de moins qu’à dépouiller votre entreprise au profit d’une autre. C’est pourquoi j’ai cru devoir vous en aviser. Combien vous devez être écoeuré, mon cher ami, vous si droit et si noblement désintéressé, de voir que vous avez laissé entrer dans votre ruche tant de frelons, et de plus d’une espèce ! J’aurais voulu vous aller dire cela de vive voix au lieu de vous l ‘écrire comme j’aurais voulu ces jours derniers vous porter moi-même mon nouveau petit livre de pensées, au lieu de vous l’envoyer, mais il n’y a pas eu moyen. Toutes mes amitiés ainsi que celles de ma femme pour la mère, le père et l’enfant. Edmond Thiaudière. |
1900 | Georges DEHERME - F. BUISSON, s.d. [1er décembre 1900]. | VOIR |
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Georges DEHERME - F. BUISSON, s.d. [1er décembre 1900]. Cher Monsieur, Je vous remercie, très sincèrement, de l’occasion que vous me fournissez d’une explication. J’aime votre sévérité. Laissez-moi vous dire tout d’abord qu’il m’importe peu de me « perdre ». Je sais ce que j’aurais gagné à être sage. Mais, c’est cela, justement, que je ne veux pas. Personnellement, je n’espère rien de la vie. Pour les U.P., c’est une autre affaire, et il me serait pénible de penser que je puisse leur nuire. Hélas ! cela n’est plus possible, quelque maladresse que j’y mette : tout le mal est fait. Et si j’interroge ma conscience, comme vous m’y invitez, elle ne me reproche rien. J’ai tout fait pour empêcher ce mal ; malgré tout et tous, je me suis tenu rigoureusement à ce que nous avions tous voulu ensemble, et j’ai tout supporté pour n’en pas démordre. L’Idée ne meurt pas d’avoir été gardée comme nous y avons tâché au Fg., mais d’avoir été dénaturée, inconsciemment d’abord peut être, par instinct misonéiste, mais trop profondément par la suite pour que ce ne soit pas systématique. La Coopération des Idées (je parle de l’U.P.) va disparaître. Est-ce moi qui l’ai tuée ? La lutte de classe m’apparaît de plus en plus comme un fait brutal mais inéluctable. Tout ce que font les travailleurs se retourne contre eux. Comme le sang des diabétiques se transforme en sucre, la société actuelle ne peut produire que de l’iniquité quoi qu’on fasse. Voyez la Coopération, l’Avenir de Plaisance, mises en coupe réglée par les politiciens. Voyez les Prévoyants de l’Avenir. Voyez les U.P.. Ici, en voulant arracher le peuple aux tyrannies des politiciens et des journalistes, nous avons fourni à ceux-ci un nouveau procédé ingénieux de nous duper. Les politiciens y sont vite devenus maîtres, les journalistes y font la loi, - et nous boycottent si nous[…] pas. Et les Intellectuels laissent faire. Tout cela en vérité a été mené fort habilement, et il faut se reporter d’un coup aux premières déclarations faites, aux premiers statuts de la Sté pour s’en apercevoir. L’œuvre n’était pas d’un parti. Dans le Comité, vous vous en rappelez ? il y avait des catholiques et des adhérents de la Patrie française. Elle était populaire, pour servir le peuple, et non pour l’exploiter encore. Nous nous proposions de faire des hommes, simplement, sans nous préoccuper de leur faire partager ou servir nos passions intellectuelles, nos humeurs du moment. Qu’a –t-on fait ? On a d’abord changé le titre de la Société, puis les statuts, puis le Comité, puis le but, puis l’action. La C.d.I., arrêtée en plein développement, s’est débattue seule, fièrement, sans arrêter une heure son activité, - et elle va disparaître, par l’abandon, la dispersion organisée pour confondre et annihiler, par les attaques sourdes. Ne me dites point que je me monte l’imagination. Les faits sont là, et là les écrits. La Société, sur ma proposition, avait été fondée pour créer l’U.P. du Fg, et la faire vivre, et la développer. Or seulement on ne l’a pas soutenue, arrêtant sa croissance, on a fait le vide autour d’elle ; mais encore on l’a combattue plus ou moins ouvertement. Savez-vous ce qu’on m’a dit pour expliquer cette étrange déviation ? « C’est votre conception, l’ancienne Sté, fort bien ; mais ceux qui vous ont donné l’argent en ont une autre maintenant, et ils l’appliquent. Eh bien ! non, mille fois non ! L’argent n’a pas le droit de salir l’idée, de détourner une œuvre. En acceptant telle ou telle somme, on ne m’a fait accepter aucune condition, j’imagine. Dans ce cas, jamais je n’aurais accepté un sou. Voilà une singulière politique ! Vous connaissez les incidents de l’abbé Denis. Ce que vous ne savez peut-être pas, parce que j’ai tenu à poser la question de principe, c’est que tout a été manigancé par des comités électoraux du quartier (je constate juifs et francs-maçons). Ce sont eux qui ont circonvenu un misérable reporter de l’Aurore pour de faux-compte-rendus, eux qui lancé Gohier, Guinaudeau, Pressensé, eux qui avaient préparé le chahut. Ne pouvant rien chez nous pour me supplanter, ils ont fondé à côté, au local de la Loge Diderot, du Comité politique, sous le titre Diderot une soi-disant U.P. J’ai prévenu la Société : elle a facilité le besogne mauvaise des comités électoraux, admis cette prétendue U.P. On lui fait fête. C’est elle qui doit tomber la C.d.I. ! Un membre du Comité, que vous connaissez bien, a dit au secrétaire de Diderot. – Mes félicitations. Le besoin de votre fondation se faisait sentir. Je demanderai une subvention pour vous à la Société. Pour savoir qui, vous n’avez qu’à assister à la prochaine réunion du Comité. Cette proposition sera acceptée, je n’en doute pas, comme sera repoussée notre demande de subvention, et qui nous serait tellement indispensable que le 15 janvier prochain nous ne pourrons plus payer notre terme. Ce sera la fin. Il faut en convenir, c’est logique. La C.d.I., veut tout le contraire de ce que veut l’U.P. Diderot, et, sans doute, la Société. Soutenir les deux serait absurde. Je vous le demande : est-ce que toutes les suppositions – les plus graves – ne sont pas permises ? Je n’ose encore me les faire toutes. Nous verrons La C.d.I. disparaître comme U.P., mais le journal restera. Vous me parlez de mes « inexactitudes » à propos de l’E. s. de Montmartre. Voici la note qui a paru dans les journaux et qui a motivé mon entrefilet. Je passe sur l’injure qui m’est personnelle, et je constate. Il y a bien, n’est-ce pas ? « anticlérical et socialiste ». Ce n’est donc pas une U.P. C’est un groupe politique. Pour moi, je suis bien découragé. Je ne crois plus possible de remonter le courant qu’on a créé. L’œuvre puissante, originale, profonde, que nous avons tentée avorte misérablement. La C.d.I. va durer quelques semaines, puis elle disparaîtra à la joie mauvaise de beaucoup, à la tristesse de quelques uns. Je dégagerai ma responsabilité de tout ce qui se fera sous le couvert de l’U.P., je développerai la pensée que nous avions eue pour ceux qui plus tard seraient tentés de la reprendre, et je me reposerai un peu. Je ne puis concevoir la C.d.I. végétant misérablement, quémandant, diminuée. On ne donne pas un tel effort sans des visées plus hautes. Tranquillisez-vous donc, je ne demande qu’à disparaître de la circulation. J’ai fait un beau rêve. Il est dissipé. Si cela ne va pas sans laisser quelque […] au fond, je le garderai pour moi. Je vous prie d’agréer, Cher Monsieur, l’expression de ma respectueuse affection. Signature G. Deherme. |
1900 | Georges DEHERME - F. BUISSON, s.d. [3 décembre 1900]. | VOIR |
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Georges DEHERME - F. BUISSON, s.d. [3 décembre 1900]. Cher Monsieur, Ma lettre citant un cas, qui nous tient à cœur, et qui certainement est beaucoup plus grave dans ses conséquences que tout ce qu’a pu laisser entendre mon article. Péguy en dit beaucoup plus que moi, Picquart dans sa lettre est plus cinglant. Je ne suis pas, je ne veux pas être d’un parti quel qu’il soit. Pour rien au monde, voyez-vous, je ne voudrais être à la place de Jaurès aujourd’hui. [Lorsqu’on a fait une révolution morale telle que celle de l’affaire]. Une révolution morale […] ne peut aboutir au maintien d’un Ministère. La voilà la trahison ! En pactisant avec les politiciens, en louvoyant, en renonçant, en amnistiant, je dis que les intellectuels se déshonorent. Je le dis à vous, pour qui j’ai la plus haute et respectueuse admiration, vous qui vous retrouvez à temps. Vous n’avez qu’une issue : la Révolution sociale, complète, sans arrière pensée. C’était le bloc. Tout ce qui se passe dans les U.P., sauf peut-être, à la Coopération des Idées (dont on a juré la perte aussi) c’est de la politique, c’est à dire la négation de tout ce qui nous avait réuni, nous travailleurs aux intellectuels. Les intellectuels désertent. C’est qu’ils ne voulaient encore qu’une République bourgeoise d’exploitation, et non la Révolution sociale qui était la conséquence naturelle de leur action. C’est ce qu’on va commencer à dire, c’est ce que la C.d.I., morte de sa sincérité, de sa fidélité aux principes […] plus fort que tous mes articles. Je sais ce qu’il y a au fond : on craint le Coup d’Etat. Et puis ? Mais c’est la raison d’Etat que vous convoquez à votre tour. Ce sont les politiciens et leurs collaborateurs inattendus les intellectuels qui préparent ce Coup d’Etat en invoquant les mêmes raisons que lui. En restant uni au peuple, contre les politiciens, en ne le trahissant pas, vous aviez la force avec vous pour résister. Maintenant, voyez-vous, c’est le dégoût prolétarien d’après les journées de Juin qui commence. Que Baudin marche pour ses 25 fs. Nous, nous resterons dans notre forteresse de classe, attendant l’écroulement de tout. Voilà ce qui va être. Encore une fois, je ne veux pas dire que tout cela est voulu consciemment par les intellectuels, ils ne faut, je crois, que se laisser conduire par leur sentiment de classe. Mais le peuple ne fera pas cette distinction. C’est une honte que les journaux réactionnaires reproduisent mes articles. Mais pour qui ? Je vous prie de me citer je ne dis pas une seule inexactitude, mais une seule exagération et dans mon article, et dans ma lettre. Je suis sincère, douloureusement je vous l’assure –- et je ne demande - toujours – qu’une loyale explication entre tous. J’ai été à la dernière réunion de la Sté des U.P., pour l’avoir, je n’y ai rencontré que des parlementaires à tactique, des gens qui ne veulent pas savoir, qui s’imaginent résoudre les difficultés en les niant. Je suis écoeuré. Veuillez agréer, Cher Monsieur, l’expression de ma respectueuse affection. Signature G Deherme J’ai fait mettre de côté vos brochures. |
1900 | Gabriel SÉAILLES - Georges DEHERME, s.d. [7 décembre 1900]. | VOIR |
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Gabriel SÉAILLES - Georges DEHERME, s.d. [7 décembre 1900]. Mon cher ami – Je comprends très bien votre point de vue mais les membres du Comité disent : nous étions les appuis que Deherme nous accuse de lui avoir enlevés, et vous avez vu que Bouchor a dit : la Sté des U.P. a fondé la Coopération du Fg St Antoine. On tournerait longtemps dans ce cercle. Fidèle à votre méthode qui est la bonne et qui est aussi la mienne, n’insistez pas sur les « anti », faites votre affaire, organisez, soyez positif. Vous pensez bien que, comme président de la Société, je puis être dans l’embarras, quand je vous appuie et qu’on m’oppose vos articles. Mais je suis convaincu que la Coopération des Idées est indépendante, qu’elle doit vivre, maintenir notre principe, revenir sans cesse au rapport de notre œuvre à la réforme sociale…. Je travaillerai à éviter les conflits, tant que je le pourrai. J’espère que mes amis n’y verront pas une sorte de duplicité ou d’incertitude. D’ailleurs je m’en expliquerai au comité, ….nullement aux choses extérieures. Tout ce que je voudrais, c’est que notre pensée ne fût pas perdue. J’ai écrit à Guieysse en lui signalant les faits que vous m’aviez dénoncés : il veut à tout prix que nous restions étrangers à la politique quotidienne ; ce qui ne veut pas dire, comme quelques uns semblent vous l’attribuer, être indifférent. Montrez donc un jour, ce qui d’ailleurs répond de tout ce que vous dîtes – que votre pensée n’est pas même… [négative] vous refusez de prendre le moyen pour la fin. Vous ai-je dit qu’on m’avait proposé de parler devant deux ou trois mille ouvriers à Lille ; j’ai refusé mais j’y songe pour l’an prochain
Si comme vous le pensez, dans deux ans il y a une Fédération des U.P. socialistes, et s’il n’existe rien en dehors d’elle, les socialistes auront montré par là que les ouvriers conscients sont avec [eux] puisque seuls, ils arrivent [à constituer] quelque chose de durable. – A la prochaine réunion, je vous donnerai la parole dès le début, vous exposerez vos idées, vous ferez les propositions que vous croyez devoir faire ; je tiens à ce que vous puissiez vous expliquer en toute liberté. Je crois utile que vous présentiez votre [reforme] qui est quelque chose de subjectif, ou que vous sachiez exactement ce qui vous sépare de nos amis sur le fond des choses. Expliquez-vous donc, préparez ..claire.. Je ne veux pas être politique, mais je crois votre œuvre…, et je ne voudrais pas que des questions de personnes, ce qui est la mauvaise politique, compromissent ce que nous faisons en commun. Parlez donc clairement. Pour la proposition de Mr Delbet, …le journal mis à part, la Sté paierait la moitié de votre terme. Mais inutile qu’lle… dans sa richesse. Nous en voulons …catholicisme ; nous ne répugnons pas seulement aux dogmes, mais à l’esprit. Je comprends très bien ce que vous auriez voulu. Vous auriez voulu que la Société resta groupée autour de vous, qu’elle consacra tous ses efforts à la Coopération des idées, qu’au lieu de se disperser.. D’autres U.P. auraient pu naître, elles auraient été ignorées de nous. En fait, vous le savez, les hommes qui dès le début se sont groupés autour de vous n’y ont pas consenti, ni Buisson, ni Bouchor, ni Michel, ni la plupart des autres. Dans ces conditions, vous avez fait ce que vous aviez le droit de faire ; vous vous êtes donné à votre œuvre personnelle. Mais vous ne pouvez légitimement accuser les hommes qui étaient librement venus à vous d’avoir fait ce qu’ils ont cru devoir faire. Vous vinssiez en ami : vous expliquer, faire vos propositions. Pour agir il ne faut pas être seul, il faut savoir faire collaborer les autres. Cordialement et amitiés. G Séailles Avez-vous toujours l’intention de faire un tirage du Palais du Peuple…. |
1900 | Georges DEHERME - Gabriel SÉAILLES, s.d. [15 décembre 1900]. | VOIR |
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Georges DEHERME - Gabriel SÉAILLES, s.d. [15 décembre 1900]. Cher Monsieur, Je reçois un mot de Guieysse m’annonçant la réunion de lundi. Dois-je y aller ? Je maintiens naturellement ma demande et je la transforme en une demande régulière de subvention : 1° parce que ce n’est qu’une compensation du préjudice que nous a causé la Société (voyez la lettre ci-jointe ; j’en ai quelques unes comme ça, moins véhémente, et des confirmations verbales) ; 2° parce que nous n’arriverons jamais, ici, à couvrir nos frais. – Je préviens déjà de la difficulté pour le terme de janvier. Nous n’avons pas moins de monde, mais nous avons beaucoup moins de recettes, parce qu’il y a beaucoup moins de curieux et plus d’habitués Qu’on n’allègue pas le journal à partir de Janvier, il couvrira ses frais. Les camarades de l’Avenir de Plaisance m’ont prévenu que les politiciens chassés de leur coopérative, qu’ils ont presque ruinée, vont se réfugier à l’U.P. du XIVe (Mme Kergomard, Bouchor, etc), et cela concorde parfaitement avec ce que vient de m’apprendre Henry Bérenger (un des fondateurs). Le secrétariat de l’U.P. du XIVe vient de le refuser comme conférencier parce que son sujet, qu’il vient de traiter chez nous, était l’Individualisme et les grands écrivains français. Il paraît que c’est être « nationaliste » que de faire aimer les grands écrivains français. Voilà où l’on en est. Et savez-vous qui est ce secrétaire ? c’est M Chaboseau, qui avait écrit ces curieux articles sur l’enseignement populaire dans la Revue socialiste : il n’y a qu’une science : le socialisme ; qu’une philosophie : le socialisme ; qu’un art, le socialisme, etc. Je crois me rappeler que vous l’avez agréablement raillé dans la Revue bleue. En ce moment, je réunis tous ces documents. La Société ne peut être utile qu’en résistant à cette corruption des U.P. Mais il faudrait qu’elle le voulût bien, et sans arrière pensée de substituer une politique bourgeoise-radicale–anticléricale à la politique socialiste. Sinon les U.P. auront perdu avant peu tout ce qui faisait leur originalité et leur force. Si je rentrais à la Société, ce ne serait que pour l’aider dans cette besogne, s’il n’est pas trop tard pour l’entreprendre. Jules Guesde est en train de devenir le vrai chef du socialisme français. Et en effet, c’est un vrai chef. Jaurès n’a fait que des boulettes, et il est bien compromis par son entourage. Il a manqué le coche. Sur cette crise décisive, il y aurait des choses bien intéressantes à dire. Je vais vous soumettre un petit travail que j’ai fait là-dessus. Je vous serais très obligé de me donner votre sentiment en me le retournant. – Mais je ne sais pas ou le faire publier. Cela n’a pas sa place dans notre journal ni au Bulletin. Veuillez agréer, Cher Monsieur, l’expression de mes sentiments les meilleurs. G Deherme |
1900 | X. - Gabriel SÉAILLES, 17 décembre. | VOIR |
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X. - Gabriel SÉAILLES, 17 décembre. Cambrai, 17 Décembre 1900 Cher Monsieur Séailles, Comment trouvez-vous que va Deherme ? Pour quelle date a-t-il juré d’exterminer – nouveau Saturne – le dernier de ses enfants ? Du train dont il marche – il ne tardera pas à avoir atteint ce but de l’isolement personnel absolu qui lui paraît l’idéal de la coopération. Je ne blague point. Voyez le ton de soulagement avec lequel il salue l’une après l’autre à son départ, chacune des U.P. qui lui fait la grâce de se séparer de lui. Il ne se contente pas du salut, il les remercie. S’il est vrai que c’est un apôtre, on ne lui reprochera pas la manie de catholicité de ses pareils. Sincère, je n’en doute pas un instant, mais quand l’obstination va à ce degré, il faut bien qu’elle finisse par ressembler au fanatisme, à tous les fanatismes. C’est devenu un voyant. Ecoutez le parler – justement à propos de la sécession de l’U.P. de Montmartre – de l’Idée, qui est trop nouvelle, trop haute, etc, pour pouvoir être comprise de tous ! Alors il marche, fasciné, vers son étoile, ne se retournant même pas vers les compagnons moins hypnotisés qu’il sème sur sa route. Ce qui ne l’empêche pas de les excommunier à sa façon. Car à part le genre de rhétorique, c’est encore une façon de pratiquer « l’exclusion » que de ne pas s’efforcer à retenir ceux qui tentent de s’exclure eux-mêmes, […] surtout de les y encourager et de les féliciter ensuite. J’aurais peut-être bien fait de commencer par vous certifier qu’au fond je pense à peu près complètement comme Deherme (que je ne connais absolument point, autrement que par son œuvre et son journal). C’est ainsi que dans le fameux conflit provoqué par la conférence de l’abbé, j’aurais été sans restriction de son côté (et du vôtre) si j’avais eu voix au chapitre. Et même à ce propos je vous confesserai mon impatience (et je ne dois pas être le seul) de voir enfin un de nos docteurs de la loi rétablir la vraie doctrine sur ce point précis du devoir de tolérance, car voilà trop longtemps qu’elle est ébranlée par les monstrueuses formules de tels ou tels prophètes, au premier rang desquels, j’abomine celle de Renouvier : « qu’on doit la tolérance à tous excepté aux intolérants. » En a-t-elle fait du chemin cette loi d’exception morale ! Je l’ai vue citer jusqu’à trois fois par jour. Je ne m’explique pas du reste, puisque Renouvier l’a prise à Locke, pourquoi on ne rend pas à César… Il faut croire que c’est une propriété à laquelle il tient beaucoup, car la formule en question est un des clous du récent et extraordinaire « Aglaophamos » de son disciple, mon ancien camarade de Douai Prat[1]. L’exception provient d’une confusion tellement grossière, dans sa banalité, qu’elle me crispe chez les gens qui se flattent d’argumenter. C’est l’éternelle confusion de ce qui est du droit public ou de la légalité et de ce qui est de droit naturel ou de la moralité. En ce qui concerne l’exercice de la propagande, ce que la justice morale n’admet pas, c’est que l’Etat fasse à telle ou telle croyance, tel ou tel parti, une situation et des conditions légales de faveur ou de défaveur ; et à cet égard je suis de ceux qui protestent avec le plus d’énergie et d’obstination contre le régime de privilège dont jouissent incontestablement l’Eglise et son parti. C’est pour cela qu’à l’occasion je pousse de tous mes poumons le cri inélégant de « A bas la calotte ! » qui donne le mal de mer à Deherme. Et je ne crois pas faire preuve d’incohérence, si l’occasion m’en est fournie le même jour, réclamant pour quelque monsieur prêtre la liberté de la tribune. C’est pour moi une grande joie de constater que nos milieux ouvriers des Ardennes, sous ce rapport, ont plus de sens moral et aussi plus de flair que Gohier et Bouchor réunis. Ils sont trop heureux, mes camarades de là-bas, quand il leur tombe du ciel une soutane avec qui causer. Malheureusement, depuis que Naudet et Garnier ne veulent plus récidiver, c’est un régal dont ils sont de plus en plus sevrés. J’en reviens à Deherme parce que je tiens à vous faire remarquer combien son obstination, d’ores et déjà muée en parti pris, frise l’iniquité caractérisée dans le jugement. D’abord il est manifeste qu’il ne connaît plus guère d’autre adversaire que le socialisme. Il ne lui faut pas moins de 6 à 8 colonnes (en plusieurs tranches) du dernier n° pour lui dire ses 4 vérités, et il est probable qu’il n’en a pas fini de cette fois. Je ne veux pas relever ce qu’a d’ingénieux, dans sa nouveauté terminologique, cette formule de la « Réaction socialiste », employée sans doute avec une toute autre signification que par Yves Guyot ou Leroy-Beaulieu, mais tout de même assez gentiment perverse. Mais là où j’ai le droit de dénoncer tout un système de contre-vérités notoires, c’est dans ce début de son article où il condamne en dix lignes toute la politique et la propagande du parti socialiste depuis vingt ans. Un home impartial et par suite informé ne peut plus écrire le 15 Xbre 1900 que « toute la besogne de ce parti s’est bornée à chercher des électeurs…à des querelle personnelles… « qu’il n’ a pas fondé une institution utile vraiment forte et durable » que le mutualisme, le syndicalisme, le coopératisme se sont développés malgré lui !! Je lui accorde que « le magnifique mouvement des universités populaires n’est pas sorti de lui », parce que je n’ai pas assisté de près aux phénomènes de sa naissance et que je ne me prononce que quand j’ai des faits et des preuves. Mais quand aux affirmations précédentes, pour croire à leur entière bonne foi, il ne me faudrait rien moins que la vôtre comme caution, car il me paraît difficile de prendre à ce point le contre-pied de la vérité sans improbité mentale. S’il ne veut pas qu’on le traite désormais, non plus comme un adversaire qui se trompe, mais comme un ennemi qui ment, - il fera bien de mettre une sourdine aux accents déjà malsonnants de son parti pris. Pour se refaire une documentation sur l’histoire du Parti socialiste depuis 70 je suppose qu’il n’a pas besoin de compter sur moi, mais vous pouvez lui offrir de ma part la démonstration sans phrases, rien qu’avec des faits, que chacune des assertions ci-dessus, - des verdicts plutôt, - est une monstrueuse erreur de sa […]. Et vous pouvez lui proposer, de ma part, par la même occasion, un petit ensemble de documentation sur un autre point d’où résultera pour lui tout au moins l’inexactitude partielle des bienfaits qu’il attribue à l’état-major du mouvement coopératif et la restriction proportionnelle des éloges qu’il leur décerne. Il en déchanterait, de son dithyrambe en l’honneur de cette fameuse « élite active, intelligente », etc…, si je lui contais par le menu la façon dont, il y a 3 ans, mon propre beau-frère fut ouvertement sacrifié comme coopérateur et parce qu’il avait admirablement réussi par Barthou au député Dansette, vengeur de Boulanger, sans que l’aréopage de la rue Christine trouvât autre chose qu’un ordre du jour solennel pour empêcher le sacrifice ou en atténuer les conséquences. Ce n’est qu’un fait, mais il en vaut d’autres… Je suis prêt à parier avec lui que l’Eglise coopérative ne survivrait pas à un événement comme la suppression des palmes académiques. J’oubliais le bouquet de la diatribe de Deherme. Ayant à démontrer cette loi, « que la parti socialiste, dès qu’il entre dans une organisation ouvrière, tend à la dissocier », il invoque trois exemples : 1° celui des U.P. que je lui accorde, -2° celui de la coopération, qu’il souligne de cette démonstration : « nos lecteurs savent ce qui s’est passé à l’Avenir de Plaisance. C’est à dire : désorganisation des coopératives ». Alors quoi ? cette affaire est réglée ? Il y a « chose jugée » ? Mais le même numéro contient encore toute une polémique qui ne paraît pas close du tout. Et si Deherme tient à connaître mon impression actuelle, uniquement fondée sur les articles et documents parus dans la « Coopération des Idées », je lui déclarerai tout franc que jusqu’à ce jour j’ai trouvé la défense aussi forte et lucide que l’attaque m’a semblé imprécise et faible. Mais ce n’est qu’une impression et je ne me permettrais pas de juger, dès à présent, entre les parties. Mais d’après quelles lumières dont il ne nous parle pas Deherme croit-il pouvoir se montrer si imperturbablement affirmatif ? Voilà un spectacle que moins que quiconque un Deherme devrait donner. Ici, mon cher Monsieur Séailles, je crains que vous ne puissiez laver votre ami de tout parti pris, de malveillance. En vain, évoqueriez-vous l’étourderie, la hâte du journaliste dont la copie est attendue. Il prend huit jours, que diable, pour pondre son petit canard. En résumé, non seulement je suis d’accord avec Deherme sur le fond et pour les principes, mais encore, je l’approuve dans sa vigilance jalouse à ne pas laisser confisquer une œuvre qui est sienne par des gens qui sont de mes amis et qui le feraient pour un bien, mais qui seraient des larrons tout de même. Mais est-il besoin sous ce prétexte de traiter en pire ennemi le parti socialiste tout entier, de dénaturer son histoire, de le disqualifier dans toutes ses prétentions et ses entreprises ? Ne suffit-il pas des prendre ses sûretés, et ne sont-elles pas faciles à prendre ? En est-ce une raisonnable que l’excommunication systématique à la mode guesdiste ? Jules Guesde a raison de ne pas vouloir de coopératives dans son Parti et les coopérateurs ont raison de repousser les socialistes politiciens ! Ce joli langage prouve que Deherme et Guesde considèrent pareillement leurs ouailles comme autant d’imbéciles, incapables de l’effort d’abstraction élémentaire de maître Jacques, de remettre le tablier de coopérateur sur la casaque de militant politique. Comme si en fait tout bon militant socialiste ne s’incarnait pas tour à tour dans un propagandiste doctrinal, un syndicataire et un coopérateur ! Que Deherme vienne donc un peu essayer de faire un tri des trois éléments, dans le système des organisations de notre fédération départementale ardennaise ! Oui, s’il coupe chaque tête en deux ou trois. J’imagine que ce n’est pas sans inquiétudes que vous le voyez s’évertuer ainsi à couper les ponts entre vous et nous. Je suis déjà un peu surpris -et du reste ravi- que ce dernier n° n’ait pas déchaîné de notre côté une plus retentissante bordée. Tant mieux jusqu’à présent, mais si Deherme devait continuer de plus belle, je crains… Enfin vous prendrez comme elles vous viennent ces réflexions d’un spectateur lointain et si pas absolument désintéressé, du moins absolument indépendant, qui vous offre […] ses plus sympathiques compliments. Vital Rousseaux.
[1] Louis Prat, Le Mystère de Platon. Aglaophanos., Préface de Ch. Renouvier, Paris, F. Alcan, 1901. Louis Prat (1861-1942) Ch. Renouvier (1815-1903). |
1900 | Gabriel SÉAILLES - Georges DEHERME, s.d. [19 décembre 1900]. | VOIR |
ÉCHOS
Gabriel SÉAILLES - Georges DEHERME, s.d. [19 décembre 1900]. Mon cher ami –
Lundi on a parlé de votre demande et, si le vote avait eu lieu, je crois bien qu’il vous eut été défavorable. Vous imaginez bien que vos articles contre la Société n’ont pas contribué à vous rendre le comité favorable. Mais j’ai demandé qu’on ajournât la décision à prendre : nous n’étions que sept ou huit, et j’ai fait observer que, qu’elle quelle fût, notre décision manquerait d’autorité. Nous réunirons la prochaine fois, en faisant appel à…, les membres les plus autorisés. Il est probable que dans le prochain bulletin de la Sté on vous réponde. Dans ce cas il n’y aura aucune polémique. On se borne à constater les faits. On prendra les noms de hommes qui ont participé à la Coopération des Idées et on prendra les noms des membres du comité de la Sté des U.P., on constatera qu’ils sont les mêmes. Pour les réponses, on notera sur la somme totale recueilli les sommes qui ont été apportées par des membres du Comité de la Sté des U.P. (Michel, Buisson, Glotz, Guieysse, Séailles), c’est à peu près tout, ou du moins la très grande partie. Je n’espère plus vous convaincre que la Sté des U.P. n’a aucun mauvais dessein contre vous. Je suis obligé de prendre un double personnage, comme le maître Jacques de Molière : l’ami de Deherme, son collaborateur volontaire – ou le président de la Sté des U.P. Je reconnais que ces deux personnages pour leur identité sont un peu ridicules. Mais, je l’ai déclaré l’autre jour, je ne fais preuve en ceci ni de duplicité ni d’incertitude. Je n’insisterai pas (je l’ai dit) pour que la Sté vous donne la subvention que vous demandez, mais je fais tout pour vous trouver en dehors la somme qui serait nécessaire pour combler votre déficit. Pourquoi ? parce que, j’en ai la conviction, vous faîtes une besogne utile, parce que vous avez l’idée la plus claire et la plus juste de ce que doivent être les U.P., parce que vous apportez à l’œuvre commune une volonté et un dévouement qui tiennent à une foi profonde. Je crois qu’avec un peu plus de bonhommie et confiance, vous auriez plus d’actions sur les hommes, ou mieux que vous préviendriez certaines oppositions. Mais ces défauts ont le mérite de n’être pas de ce temps de mollesse et veulerie. Si vous m’en croyiez vous donneriez, selon vos principes mêmes, moins de place à la polémique. Je crains parfois que vous n’arriviez à vous isoler. Je sais bien que les hérésies sont preuves de vitalité. Mais pour l’œuvre que vous entreprenez vous avez besoin d’un grand nombre de concours. Enfin faites pour le mieux. Pour ce qui est de la politique, les secrétaires se sont réunis l’autre jour, et ils se sont accordés à blâmer Royaumont. Si l’U.P. nouvelle à… contre la Coopération des Idées, je fais tout mon possible pour qu’il ne lui soit pas donné de subvention. Mais bien entendu les conférenciers restent libres de faire ce qu’ils voudront. Restez ce que vous êtes, ne faîtes pas soumission, répétez vous enfin que nous ne voulons pas détruire mais fonder, ce qui est la seule manière de détruire qui ne soit pas du nihilisme et stupidité. …pense à un grand manifeste l’an prochain à Lille, une philosophie de l’œuvre dans toute son ampleur. Nous n’apportons pas le loisir, l’inertie, mais l’effort, nous venons demander à ceux qui n’ont pas, nous proposons un surcroît de travail pour créer un surcroît d’énergie. Qu’entendez-vous en disant : « notre déficit a été couvert deux fois ? ». S’il s’agit du déficit de la Coopération, retirez donc tout simplement votre demande, à moins que vous ne la transformiez en une demande de subvention. Pour l’Union morale, j’ai une lettre de… qui est un pur chef d’œuvre d’inconscience ; je vais achever une note sur l’Enseignt Secondaire. Mr Arthur Fontaine vous a t-il donné l’article qu’il m’avait promis, si non, demandez le lui et nous serons tiré d’affaire. Bien affectueusement à vous. G Séailles. Je reçois une lettre de Tours. Le Recteur fait tout ce qu’il peut pour tuer l’U.P.. Je vous transmet cette lettre, vous me la rendrez à l’occasion. L’Université est en ce moment sans direction. |
1901 | Georges DEHERME - MAGNARD, s.d. [1901]. | VOIR |
ÉCHOS
Georges DEHERME - MAGNARD, s.d. [1901]. Cher Monsieur, Je n’en veux pas à Voltaire. Pour critiquer son oeuvre il faudrait autre chose qu’un ou deux articles. J’ai dit seulement que son nom ne pouvait être donné à une U.P., puisque il était contre l’émancipation populaire, ainsi que je l’ai montré par quelques citations - ci-jointes. Les bourgeois ont été pour Dreyfus qui était des leurs. Les travailleurs ont été pour Dreyfus qui était un « ennemi ». -Toute la différence des deux castes est là. Dreyfus libéré, ç’a été la décomposition du dreyfusisme, le « relativisme », la « défense républicaine », etc.. Les Conseils de guerre condamnent toujours, et les phraseurs intarissables de la justice, de la lumière et de la vérité se taisent. Ce serait de mauvais ton, n’est-ce pas ? Les bourgeois ne « marchent » que pour les victimes de choix qui ont 30000 livres de rente. La bourgeoisie est le signe d’iniquité il faut qu’elle disparaisse. Or le meilleur des bourgeois ne peuvent accepter le suicide. C’est fâcheux. Ils sont forcés au mal. Le peuple, lui n’est pas parfait. C’est entendu. Mais sa libération est dans la justice. Individuellement, il peut avoir tous les vices aggravés des bourgeois, -en tant que classe il est l’espoir lumineux de la démocratie, notre seule raison de ne pas désespérer de tout. Individuellement, le bourgeois peut avoir toutes les vertus et d’autres encore, - en tant que classe mais le Mal que nous devons battre. Non mon cher Monsieur ! Je n’admets pas de concurrence à notre U.P., - parce que, d’abord, je n’admets pas la concurrence. La bourgeoisie a toujours compris la liberté dans le sens négatif, c’est que son rôle, de transition, fût négatif. Que sont ses penseurs ? des destructeurs, des critiques. Il nous faut reconstruire. La liberté, et je pense donner bientôt mes idées la dessus, est positive. Elle est organique. Ce sera l’oeuvre des prolétaires. Vous voilà bien, avec vos idées d’Aristote ou de Platon, et vos diplômes, et votre creuse rhétorique. Rappelez-vous ce que dit Taine de la fausseté de cette éducation de collège. Savez-vous ce que ferait la concurrence des U.P. ? Un « autodidacte » comme moi ne peut s’imaginer des mentalités comme les vôtres, reflets de livres, de mots, toujours sûres, et malheureusement ignorantes de la vie, de la réalité, de l’action. Si les U.P. se concurrencent, elles disparaîtront. Voilà le fait. Ce serait peut-être long de vous le développer. Vos généralisations des hypothèses darwiniennes ne valent rien. Il y a beau temps que la critique on a été faite, que des savants ont montré que l’appui mutuel, même chez les bêtes, était la contrepartie de la lutte pour la vie. En tout cas, ces hypothèses sont inadmissibles en sociologie. M. de Lafr[…], pour faire plaisir à Drumont, a bien essayé de les réintroduire ces temps derniers, pour justifier la guerre des races ; mais cela n’a eu aucun succès. Je ne suis pas un déiste, comme vous croyez. À 11 ans je refusais d’aller au catéchisme et de faire ma 1ère communion. Je ne l’ai pas faite. Certes je n’ai pas « l’ignoble manie de la certitude », je cherche âprement. N’ayant pas de diplôme j’interroge la vie. Les systèmes ne valent que pour les esprits paresseux, et les certitudes sont des oreillers pour ceux qui n’aiment que le repos. Je n’ai pas choisi le chemin de velours. Votre lettre soulevait trop de questions pour que j’y puisse répondre d’une manière qui vous satisfasse. Excusez moi. Je tiendrai compte de certains points pour mes prochains articles. Mais vous m’aviez promis de venir visiter notre U.P. avec Madame Magnard. A quand ? Il faudra vous dépêcher avant que la « concurrence » la fasse disparaître. Veuillez agréer, Cher Monsieur, l’expression de mes sentiments les meilleurs G Deherme |
1901 | DENOYEL - Georges DEHERME, s.d. [1901]. | VOIR |
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DENOYEL - Georges DEHERME, s.d. [1901]. Bellevue 3 av Velizy (Rue de) Monsieur, Je n’ai pas gardé la bande, n’y attachant aucune importance et croyant reconnaître votre écriture et la manière de souligner vos articles. – Je la retrouve, je crois que c(est celle là, je crois que c’est celle que je vous envoie. Ne vous inquiétez en Rien de ces perversités qui viennent de Rome – Loyola. – C’est le truc moderne. J’ai vu qu’on attaquait L’Aurore – Le Journal du Peuple – et j’ai vu le chantage de suite – ils ont du envoyer l’article aux divers membre de la Société. Croyez moi vous êtes dans le vrai – J’ai 53 ans ½ et J’ai appris que le bonheur est de vivre pour les autres – la formule de Comte est la vraie. – Ne vous découragez pas – Car vous réussirez et ferez œuvre bonne et solide. – vous êtes à l’heure du succès – mais la réaction en voudra toujours au progrès - l’obscurité hait la lumière tout sera fait pour vous empecher de réussir – Tout et tous les moyens lui sont bons pour combattre. C’est une honte – que ce siècle se laisse envahir par le chantage – laisser dire laisser passer – et agirVous agissez bien – tout est là – Donc courage – Mon expérience m’a appris que quelques soient les déboires de la vie, le bonheur est dans le bien fait aux autres. Comptez sur mon dévouement absolu – et votre première récompense est la haine des sots et gredins – Marchez au grand jour – Voilà le soleil qui va faire murir la moisson – Mais il faut être tenace tout par l’idée fine – moi malgré les chocs, j’ai toute mon ardeur de 20 ans – c’est le corps qui renacle – mais comptez sur la tête et le cœur – tout est lent et dur. … l’assurance de ma considération et de ma très vive sympathie. Denoyel Le mérite est de chercher et trouver sa voie. |
1901 | DENOYEL - Georges DEHERME, s.d. [1901]. | VOIR |
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DENOYEL - Georges DEHERME, s.d. [1901]. Bellevue 3 bis Rue de Velizy Monsieur, Je suppose que c’est vous qui m’envoyez le Révolutionnaire et l’article qui vous vise, il me laisse bien froid cet article de la coterie Boulangiste -……..- Valeur zéro[1] - je ne m’occupe jamais des hommes, mais des actions des hommes. La votre est bonne – saine – loyale – absolument vitale et liée au sort de la nation – Eduquer – instruire à flots, - voilà votre vengeance. Continuez votre très belle œuvre et comptez sur mon dévouement absolu. On n’attaque que ceux qu’on craint – traitez cela par le mépris. A vous bien cordialement et bon succès. Denoyel
[1] Même négative –quelle mentalité – c’est triste !! |
1901 | Gustave GEFFROY - Georges DEHERME, s.d. [1901]. | VOIR |
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Gustave GEFFROY - Georges DEHERME, s.d. [1901]. Mon cher Deherme, Je ne connais rien des incidents qui ont amené votre départ de l’Université populaire du Fg St Antoine. Il y a sans doute là un des ces combats de tous les instants que les spectateurs du dehors ne peuvent comprendre. Ce que je sais très bien, c’est que vous avez fondé la Coopération des idées et l’Université populaire qui en a été la suite, que je vous ai vu à l’œuvre, que j’ai admiré votre volonté, votre énergie, et que je ne puis admettre que l’ouvrier d’une telle œuvre en soit écarté lorsqu’elle a encore, et plus que jamais, besoin de son effort, de sa ténacité, de son savoir. Ne vous laissez aller à aucun découragement, à aucune mauvaise humeur. Un homme comme vous reste joyeux quand-même. C’est le premier exemple qu’il doit à ceux qu’il veut conseiller. Ne flétrissez personne puisque vous travaillez pour tous. Cordialement à vous. Gustave Geffroy |
1901 | X. - Georges DEHERME, s.d. [1901]. | VOIR |
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X. - Georges DEHERME, s.d. [1901]. Mon Cher Deherme Peut-être avez vous appris que les camarades attribuant à un accès passager de mauvaise humeur, provoqué peut-être par un surmenage excessif, votre attitude actuelle, m’ont chargé de suppléer tant bien que mal jusqu’au jour, que je veux croire proche, où vous reviendrez prendre votre place à notre tête. Dans ces conditions, j’ai besoin d’avoir avec vous un court entretien pour vous demander quelques renseignements que vous seul pouvez donner, et je vous serai reconnaissant si vous voulez me consacrer, un soir de cette semaine, une heure. Dans le cas ou vous ne voudriez pas venir à l’U.P. vous pourriez me fixer tel lieu de rendez vous qui vous conviendrait ; je suis libre, sauf rares exceptions, tous les soirs à 6 heures. Bien amicalement vôtre. Signature [….] |
1901 | Lucien LE FOYER - Georges DEHERME, s.d. [1901]. | VOIR |
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Lucien LE FOYER - Georges DEHERME, s.d. [1901]. Saint-Germain en Laye 7 rue […] Mon Cher ami, Je suis heureux de voir que vous n’êtes pas « en scission d’idées » avec les camarades du faubourg St-Antoine. Ceci posé, je puis et je dois vous exprimer combien, à mon sens, il est regrettable que vous ayez cessé de figurer, en nom, au Conseil d’administration de l’U.P. Vos raisons – et d’autres encore- justifient parfaitement que vous cessiez de vous occuper, « en fait », de l’U.P. Mais je dirais volontiers que vous n’avez pas le droit - « en droit »- de lui retirer votre nom. N’y venez pas, ne vous occupez plus des conférences, ne prenez que rarement part à la direction générale de l’U.P. pour les grosses décisions à prendre ; bien. Il est normal que vous passiez la main.– Mais vous n’avez pas le droit d’avoir l’air de faire défection, -ou bien d’avoir l’air d’avoir été lâché par vos camarades. Il ne faut pas que l’opinion publique – puisse […] à la trahison de vos amis ni à la trahison de votre idéal, - ou de votre courage. Votre disparition serait d’un effet déplorable sut toutes les U .P., et bafouerait la cause de tolérance et de liberté que quelques uns d’entre nous, et vous, et moi, avons si récemment soutenue. Même si en fait, vous vous retirez, laissez sur la porte l’effigie du fondateur des U .P. Vous me parlez des « bêtises » que vous avez faites… Ne faîtes pas la plus grosse de toutes, qui serait de vous retirer ostensiblement. Ayez la vertu de votre fonction. La paternité est une dette L’acte accompli vous survit et vous retient. Vous n’avez pas changé le monde – tu parles !- mais vous avez crée les U.P. Ne les trahissez pas. Si la réalité est inférieure à votre rêve, que votre conduite ne soit pas inférieure à la réalité. La victoire n’est pas proche, mais la lutte continue. Vous dérobez, vous ne le pouvez pas. Je sais que les camarades de l’U.P. sont désolés de votre absence. Ils attendent votre retour. A la première occasion – avant la première occasion – restez en nom dans le Conseil d’adon de l’U.P. On vous ajoutera à la liste. Ou quelqu’un vous cédera sa place. Au besoin notre ami [..] ferait cela, vivement. J’ai refusé, par manque de temps, d’être du conseil où on m’avait nommé. J’ai fait mettre [Dreyf..] à ma place. [Drey..] certainement, vous mettra à la sienne. ________________ Etre nécessairement d’un parti ? Oui, je le sais, tristement. Oui, il le faut… Mais il ne le faut pas seulement pour avoir une action « extérieure », sur le monde, au moyen du parti (ce n’est là qu’une action, par définition, partielle, partiale, brutale, impérieuse). Il le faut pour avoir une action « intérieure », sur le parti dont on est. C’est triste à dire, mais on n’a guère comme public que les gens de son parti, ce sont ceux-là seuls qui vous écoutent favorablement, et qu’on peut à la longue pénétrer, imprégner ; on a des idées des mots, des habitudes, des souvenirs communs. Sur ceux-là on peut essayer l’action intégrale, juste, intellectuelle, supérieure. A y bien réfléchir, il n’y a pas de meilleure position que celle-là : être « l’indépendant dans son parti », l’enfant terrible, comme dit une expression vulgaire, - en attendant qu’on le domine et qu’on en soit la conscience. Ce qui m’énerve, et ce qu’on voit réussir (oui, il n’y a presque que cela qui réussisse) ce sot les lèche-pieds de partis, les aboyeurs et valets de partis – qui sont les mêmes qui changent de partis. Regardons presque que tous ceux qui arrivent : ce sont des transfuges. Jouer avec les partis, voilà ce que je ne pourrais pas, - si je le voulais ! Merci pour la note sur mes articles « De la vérité, des discussions et des moyens de s’entendre ». Je les ai relus récemment, en ayant besoin… Vraiment je les ai trouvés excellents ; c’est qu’à cette époque j’avais encore plus le temps de travailler que maintenant, et plus de jeunesse et pour ainsi parler plus de « lumière ». Mais - […]- ils sont trop aigus, trop pénétrants trop philosophiques, trop cérébraux, pour d’autres que des professionnels des questions abstraites. Il y a déjà trop de philosophie dans la Tolérance. Je ne vois pas bien la logique [..] de la Vérité […] les mains de gens qui ne sont pas rompus à ces efforts cérébraux, à ce genre de travail particulier de l’esprit. En conférence ça va, je prends deux ou trois gros exemples ‘les […] de la montagne et le sommet, - les divers grossissements sur microscope etc). Mais le texte imprimé est une […] d’idées. Je []çà comme un fragment d’un livre ultérieur. Et continuons notre œuvre !... Amitiés Lucien Le Foyer |
1901 | Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, 30 mars. | VOIR |
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Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, 30 mars. La Coopération des Idées Journal populaire d’éducation et d’action sociale`Paraissant le samedi Rédaction et administration : 157, faubourg St-Antoine, Paris Mon Cher Ami, Je vous remercie pour tout ce que vous faites pour le journal qui a en effet grand besoin d’être soutenu par ceux qui comprennent son effort. J’ai envoyé le n° à ? et nous ferons le service. J’espère que vous nous trouverez enfin un dépositaire pour Roanne. Pourquoi ne nous envoyez-vous pas quelques notes sur le mouvement social là-bas ? Il faudrait faire un journal vraiment social ne servant aucun intérêt ni aucune ambition. Très sincèrement, je ne vois que le nôtre dans ce cas. À vous de cœur. G. Deherme. J’ai fait envoyer les affiches. Vous devez les avoir. Et notre coopération, ça va ? ? adhérer au Comité central de l’Union coopérative et à l’Office coopératif. C’est Gide et Bancel. La Bourse coopérative, c’est Guillemin et autres fumistes politiciens, qui divisent tous nos groupements. |
1901 | JANVION - Georges DEHERME, 14 juin. | VOIR |
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JANVION - Georges DEHERME, 14 juin. Mon Cher ami, (1) J’apprends avec tristesse votre désaccord et aussi la détermination qu’on vous prêt. Vous avez commencé une œuvre qui demande une tutelle énergique & consciente et vous l’abandonnez – à peine ébauchée- sans crier gare. J’espère que vous ne quitterez pas ainsi le champ de bataille et que vous resterez avec nous – Que chacun y mette du sien. Les uns et les autres me font l’effet de mettre en avant des questions de susceptibilité personnelle mais je me mêle de ce qui… Allons, mon cher Deherme, ne soyez pas un mauvais père pour vos enfants en les laissant, à peine nés viables, à je ne sais qu’elle Assistance publique. Revenez à la tête et au cœur de votre université. Pour ma part, j’en serais heureux, très heureux. […] excellent espoir. Janvion
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1901 | CUNAT - Georges DEHERME, s.d. [septembre 1901]. | VOIR | |
1901 | LE COMITÉ PROVISOSIRE - X. 16 septembre. | VOIR | |
1901 | Th. MONOD - Georges DEHERME, 20 septembre. | VOIR |
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Th. MONOD - Georges DEHERME, 20 septembre. Rouen, 20 sept 1901. Cher Monsieur et compagnon d’armes, Est-il exact que, depuis le mois de juillet, vous ne dirigez plus la Coopération des Idées ? Et que, depuis lors, elle est dirigée par « un groupe d’adhérents », représenté lui-même par un « Comité provisoire » ? Et comment se fait-il que ce Comité convoque le 16 septembre, pour le 22, sans aucun avertissement préalable, et à un moment de l’année où une foule de gens (je suis du nombre) ne sont pas à Paris, une « Assemblée générale » qui devra délibérer sur une nouvelle organisation de notre Œuvre commune, et voter de nouveaux statuts ? Pourquoi pas une signature ? Mr Séailles est-il sympathique à cette convocation ?? Le docteur Legrain ? Mr Le Foyer ? Mr Wagner ? Et, surtout Mr Deherme ? N’est-ce pas d’ailleurs, tout d’abord à Mr Séailles et à vous qu’il appartiendrait de la faire ? Je vous avoue que mon premier mouvement (et aussi le second) c’est de dire avec Calino : « Je me méfie, de confiance ». Trois lignes, sur une carte postale, pour m’orienter, simplement, obligeront votre bien dévoué collaborateur. Th. Monod. |
1901 | Lucien LE FOYER - Georges DEHERME, 24 septembre. | VOIR |
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Lucien LE FOYER - Georges DEHERME, 24 septembre. Saint Germain en Laye 24 Sept. 1901 Mon Cher ami, Que s’est-il produit entre vous et vos camarades de l’U.P. ? J’ai appris la scission et été navré. J’ai été convoqué à une réunion dimanche et n’ai eu en vue que la survie de l’U.P. Surtout après les attaques dont elle a été l’objet, la Coopération des Idées ne peut pas disparaître !. Ce serait navrant. J’aurais bien voulu avoir votre opinion. Ce ne peut être le seul désir du travail solitaire enfin, - si légitime et profitable soit-il – qui vous ait déterminé à prendre une telle décision… Pourquoi ne m’en avoir pas dit un mot ? Je vous envoie ci joint 5 fr. pour la Coop des Idées (votre revue) – puisqu’elle est indépendante de l’U.P., - pour mon abonnement. Cordialement Lucien Le Foyer. |
1901 | A. DUFRESNE - Georges DEHERME, 27 septembre. | VOIR |
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A. DUFRESNE - Georges DEHERME, 27 septembre. Paris, 27 Septembre 1901. Mon Cher Deherme, Cunat, De la Calle et moi, membres du nouveau Conseil d’Administration de l’U.P., et très désireux de la voir marcher dans la voie que vous lui avez tracée, nous voudrions absolument savoir quelles est la situation de la nouvelle Association vis à vis de vous. A cet effet, ayez l’obligeance de nous indiquer un rendez vous, le plus tôt possible (sauf dimanche), le soir après 7 heures ; vous en fixerez vous-même le lieu. Cordialement à vous A. Dufresne |
1901 | Lucien LE FOYER - Georges DEHERME, s.d. [30 septembre 1901]. | VOIR |
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Lucien LE FOYER - Georges DEHERME, s.d. [30 septembre 1901]. En tête L’Union Internationale Composition de la Commission d’organisation Lucien Le Foyer (France) secrétaire Saint-Germain en Laye, 7 rue …. Mon cher ami, Je suis heureux de voir que vous n’êtes pas « en scission » avec les camarades du faubourg St-Antoine. Ceci posé, je puis et je dois vous exprimer combien, à mon sens, il est regrettable que vous ayez cessé de figurer, en nom, au conseil d’administration de l’U.P.. Vos raisons – et d’autres envies- justifient parfaitement que vous cessiez de vous occuper « en fait » de l’U.P..Mais je dirais volontiers que vous n’avez pas le droit –« l’endroit »-de lui retirer votre nom. N’y venez pas, ne vous occupez plus des conférences, ne prenez que rarement part à la direction générale de l’U.P. pour les grosses décisions à prendre ; bien il est normal que vous passiez la main.- Mais vous n’avez pas le droit d’avoir l’air de faire défection, - ou bien d’avoir l’air d’avoir été lâché par vos camarades. Il ne faut pas que l’opinion publique- puisse voir ni à la trahison de vos amis ni à la trahison de votre idéal, - ou de votre courage. Votre disparition serait d’un effet déplorable sur toutes les U.P., et bafouerait la cause de Tolérance et de liberté que quelques uns d’entre nous, et vous, et moi, avons récemment soutenue. Même si en fait, vous vous retirez, laissez sur la porte l’effigie du fondateur des U.P..Vous me parlez des bêtises que vous avez faites… Ne faites pas la plus grosse de toutes, qui serait de vous retirer ostensiblement. Ayez la vertu de votre fonction. La paternité est une dette. L’acte accomplit vous survit et vous retient. Vous n’avez pas changé le monde –tu parles !- mais vous avez créé les U.P.. Ne les trahissez pas. Si la réalité est inférieure à votre rêve, que votre conduite ne soit pas inférieure à la réalité. La victoire n’est pas proche, mais la lutte continue. Vous dérobez, vous ne le pouvez pas. Je sais que les camarades de l’U.P. sont désolés de votre absence. Ils attendent votre retour. A la première occasion –avant la première occasion- rentrer en nom dans le Conseil d’administration de l’U.P.. On vous ajouteras à la liste. Ou quelqu’un vous céderas sa place. Au besoin notre ami Dreyous ferait cela vivement. J’ai refusé, par manque de temps, d’être du Conseil ou on m’avait nommé, j’ai fait mettre Drefous à ma place. Dreyfous, certainement vous mettra à la sienne. Etre nécessairement d’un parti ? Oui, je le sais, tristement. Oui, il le faut…Mais il ne le faut pas seulement pour avoir une action " extérieure" sur le monde, au moyen du parti. (Ce n’est là qu’une action, par définition, partielle, partiale, brutale, impérieuse). Il le faut pour avoir une action "intérieure" sur le parti dont on est. C’est triste à dire, mais on n’a guère comme public que les gens de son parti, ce sont ceux-là seuls qui vous écoutent favorablement et qu’on peut à la longue pénétrer imprégner ; on a des idées, des mots, des habitudes, des souvenirs communs. Sur ceux-là on peut essayer l’action intégrale, juste, intellectuelle, supérieure. A y bien réfléchir il n’y a pas de meilleures position que celle-là : être "l’indépendant dans un parti", l’enfant terrible comme dit une expression vulgaire, - en attendant qu’on le domine et qu’on en soit la conscience. Ce qui m’énerve, et ce qu’on voit réussir ( oui, il n’y a presque que cela qui réussisse) ce sont les lèche-pieds des partis, les aboyeurs et valets de partis- qui sont les mêmes qui changent de partis. Regardons presque tous ceux qui arrivent : ce sont des transfuges. Jouer avec les partis, voilà ce que je ne pourrais pas, - si je le voulais. Merci pour la note sur mes articles "De la vérité, des discussions et des moyens de s’entendre". Je les ai relus récemment, en ayant besoin…vraiment je les ai trouvés excellents ; c’est qu’à cette époque j’avais encore plus le temps de travailler que maintenant, et plus de jeunesse, et pour ainsi parler, plus de "lumière". Mais -[…]- ils sont rop aigus, trop pénétrants, trop philosophiques, trop cérébraux pour d’autres que des professionnels des questions abstraites. Il y a déjà trop de philosophie dans le Tolérance. Je ne vois pas bien la logique […] de la Vérité entre les mains de gens qui ne sont pas rompus à ces efforts cérébraux, à ce genre de travail particulier de l’esprit. En conférence ça va, je prends deux ou trois gros exemples (les 2 versants de la montagne et le sommet, - les divers grossissements du microscope etc). Mais le texte imprimé est une miniature d’idées Je reverrais ça comme un fragment d’un livre… … Et continuons votre œuvre ! Amitiés Lucien Le Foyer |
1901 | A. DUFRESNE - Georges DEHERME, 7 octobre. | VOIR |
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A. DUFRESNE - Georges DEHERME, 7 octobre. Paris, le 7 Octobre 1901 Mon Cher Deherme, Après lecture de votre lettre le Conseil a décidé ce qui suit : Le local tout entier est dès maintenant à votre entière disposition, exception faite du logement du 1er Etage qui sera libre le 14 courant. Le Conseil vous invite à vous charger du service le plus tôt possible, au plus tard le 31 Octobre. Il est bien entendu que vous vous chargerez du paiement du terme ; dans ce but, la caisse est dès à présent à votre entière disposition, déduction faite des cotisations versées par les sociétaires. Ces cotisations formeront une réserve dont la destination sera fixée ultérieurement. Pr le Conseil d’Administration Votre tout dévoué. A. Dufresne. |
1901 | Charles PORGÈS - Georges DEHERME, 13 octobre. | VOIR |
ÉCHOS
Charles PORGÈS - Georges DEHERME, 13 octobre. St Cloud (S et O) le 13 octobre 1901 26, rue Dailly Monsieur, Je regrette vivement de ne pouvoir accéder au désir exprimé dans votre lettre du 11 … J’ai contribué au début de votre œuvre pour aider au commencement qui est difficile en toutes choses mais je partage absolument l’opinion émise dans votre brochure p.45-46 : « Les auditeurs devront toujours payer une cotisation et cette cotisation variable, doit être néanmoins suffisante pour couvrir les frais…l’U.P. réglera donc ses dépenses sur ses recettes de cotisations. Je ne crois pas qu’à la longue les U.P. doivent vivre de subsides. Recevez, Monsieur, l’assurance de ma considération la plus distinguée. Charles Porges. |
1901 | X. - Georges DEHERME, 14 novembre. | VOIR | |
1901 | Charles GUIEYSSE - Georges DEHERME, 23 novembre. | VOIR | |
1902 | Georges DEHERME - X. s.d. [1902]. | VOIR | |
1902 | Georges DEHERME - Charles PÉGUY, s.d. [1902]. | VOIR |
ÉCHOS
Georges DEHERME - Charles PÉGUY, s.d. [1902]. La Coopération des Idées Mon Cher Péguy, Je suis de votre avis, pour des raisons différentes. Je voudrais que le travailleur s'habituât à payer le travail intellectuel pour nous prouver qu'il croit à sa valeur. Bien vôtre.
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1902 | Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, 7 mai. | VOIR |
ÉCHOS
Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, 7 mai. La Coopération des Idées Université populaire Siège social : 157, faubourg St-Antoine, Paris (XIe arr.)
Mon Cher Ami, Merci de votre bonne lettre. J’y répondrai quelques jours, comme il convient, et publiquement. Un mot seulement, en hâte, pour me défendre d’être paradoxal. Non ! je ne m’amuse pas aux paradoxes. Je vous assure que je sens fortement ce que je dis et que, toujours, je suis dans la sérénité intellectuelle. C’est peut-être cela même qui fait croire au paradoxe. Je n’en veux pour preuve que l’exemple même que vous citez. Il est vrai, rigoureusement, que les réactionnaires, qui actuellement sont dans l’opposition, défendent la liberté et la justice. C’est un fait simplement. Je l’explique d’ailleurs dans le même article. Ce sont les cléricaux qui réclament la liberté de conscience, et ce sont les francs-maçons qui veulent nous imposer leurs dogmes grossiers ; ce sont les réactionnaires qui défendent la liberté de conscience, le Prince Victor qui rappelle la Déclaration des Droits de l’homme ; et ce sont nos jacobins qui fortifient l’État et font des distinctions sur le sens qu’il faut donner au mot de liberté. C’est notre stupéfiante « Défense républicaine » qui va chercher ses raisons d’agir dans Charlemagne, Saint Louis, Louis XVI. Ce sont des faits, tout récents, - et je n’y puis rien. Je ne suis pas d’un parti, et je ne manie pas les faits comme un partisan. Ce n’est pas parce que les réactionnaires se trouvent du côté de la liberté qu’il faut aller de l’autre. Ce n’est pas parce que les socialistes s’engraissent qu’il faut trouver que tout est bien. Je sais que cette position indépendante est difficile à tenir. Je la tiendrai néanmoins, ou j’y laisserai ma peau. Je sais aussi que les ouvriers préfèrent ceux qui les flattent que ceux qui les éclairent ; mais je ne suis pas un candidat. Bien cordialement votre. G. Deherme. Je publierai votre note. Elle intéresse en effet toutes les U.P. |
1902 | Jules RAVATÉ - Georges DEHERME, s.d. [juin 1902]. | VOIR |
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Jules RAVATÉ - Georges DEHERME, s.d. [juin 1902]. s.d. ( juin 1902) L’U.P. roannaise a résolu que tous les membres des autres U.P. de France, soldats dans notre ville, seraient reçus gratuitement avec plaisir dans son local et jouiraient de tous les avantages des autres membres. Ils n’auraient qu’à présenter leur carte d’adhérent de l’U.P. d’où ils sortent dont ils ont fait à laquelle ils cotisent. On m’a chargé de vous le communiquer pour l’insérer dans la C. des I.
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1902 | CAUSSÉ - Georges DEHERME, 12 octobre. | VOIR | |
1903 | Georges DEHERME - X. s.d. [1903]. | VOIR |
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Georges DEHERME - X. s.d. [1903]. Mon... Compaig Lors, que l'allée... |
1903 | Dr. Paul MICHAUT - Georges DEHERME, s.d. [1903]. | VOIR | |
1903 | G. STHAL - GOUVERNEUR GÉNÉRAL DE L'AFRIQUE OCCIDENTALE, 12 février. | VOIR | |
1903 | E. MALOT - Georges DEHERME, 2 avril. | VOIR | |
1903 | A. ESPINAS - Georges DEHERME, 22 avril. | VOIR | |
1903 | Mme LEGRAIN - Georges DEHERME, 23 mai. | VOIR | |
1903 | A. ESPINAS - Georges DEHERME, 30 mai. | VOIR | |
1903 | V. RICCI - X. 18 juin. |
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V. RICCI - X. 18 juin. 18 Juin 1903 Quelques amis de Deherme et de son œuvre vous prient d’user de toute votre influence pour le décider à renoncer à son projet de départ. Pour les Camarades de la C.d.I.
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1903 | V. RICCI - CHAILLEY-BERT, 23 juin. | VOIR |
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V. RICCI - CHAILLEY-BERT, 23 juin. En tête La Coopération des idées Paris, le 23 juin 1903 Monsieur Chailley-Bert. Mes amis se joignent à moi pour vous exprimer nos remerciements sincères et nous sommes flattés de nous trouver en parfaite communion d'idées avec vous relativement aux projets Deherme. En effet, nous pensons que son départ ne ferait pas seulement que de compromettre la vitalité de l'U.P., mais aussi son avenir et sa personnalité que nous aimons et dont l'amitié nous est précieuse. C'est donc aussi lui-même que nous voulons protéger contre la crise morale qu'il traverse en ce moment. Néanmoins je me rallie à votre idée de l'éloigner pour quelque temps, cela ne pourrait être que bienfaisant pour Deherme, d'autre part, je crois que cela lui donnerait l'illusion du "suicide moral" qu'il tentait et peut-être aussi l'envie de ne pas continuer. Espérons qu'il ne se plaindra pas de ce petit complot que, si vous le voulez bien, nous tiendrons secret. Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de notre sympathie. Pour les camarades : V. Ricci. |
1903 | J. CHAILLEY-BERT - Georges DEHERME, 6 août. | VOIR | |
1903 | J. CHAILLEY-BERT - Georges DEHERME, 11 août. | VOIR | |
1903 | A. MILLERAND - Georges DEHERME, 17 août. | ||
1903 | BAUDIN Pierre - Georges DEHERME, 20 août. | VOIR | |
1903 | J. CHAILLEY-BERT - Georges DEHERME, 26 août. | VOIR | |
1903 | Georges DEHERME - Monsieur le Ministre, 27 août. | VOIR | |
1903 | Georges DEHERME - X. s.d. [1903]. | VOIR | |
1903 | MINISTÈRE DU COMMERCE - BUISSON (député), 9 septembre. | VOIR | |
1903 | MINISTÈRE DU COMMERCE - A. MILLERAND, 9 septembre. | VOIR | |
1903 | Charles GIDE- Georges DEHERME, 11 septembre. | VOIR |
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Charles GIDE- Georges DEHERME, 11 septembre. Les Sources-par-Bellegarde Gard 11 sept 1903
Cher Monsieur Oui, envoyez tout de suite deux photographies de votre château chez Daudé (1, rue Christine) pour qu’il s’occupe de les faire clicher si ce n’est pas trop cher : peut-être pourrez-vous lui fournir vous-même quelques renseignements à ce sujet. J’avais entendu dire en effet que vous comptiez partir pour le Tonkin mais je n’y avais pas cru car on me disait que c’était pour y trouver un emploi et il me paraissait impossible que vous n’en trouviez pas à Paris. Vous êtes assez connu pour cela. Je suppose que celle que vous auriez sans doute pu avoir ne vous ait pas agréé. Je ne doute pas d’ailleurs que du jour ou vous serez parti, tout le monde va dire que si on l’avait su on vous aurez assuré les moyens de rester. Je ne doute pas que vous n’appreniez dans le Tonkin beaucoup de choses intéressantes et j’ai toujours regretté moi-même que les circonstances ne m’aient pas permis de vivre quelques temps dans ces sociétés vraiment nouvelles pour nous. Mais d’autre part je crains que vous n’ayez beaucoup à souffrir - au moins moralement- d’un régime social… qui doit contenir beaucoup plus d’injustices encore que le nôtre et où sans doute on ne peut vivre qu’en s’accommodant plus ou moins de ces injustices. Et je crains bien aussi que, vous un jour parti, la Coop. Des Idées et le Château du Peuple ne soient bien malades. En ce qui me concerne c’est pour vous personnellement bien plus que pour votre U.P. que je m’étais inscrit pour des conférences et je suppose qu’il en est de même de beaucoup d’autres. …si votre journal continue, vous nous enverrez de là-bas, sous un pseudonyme si vous voulez, des correspondances pour L’Émancipation qui, vous le savez peut-être, va paraître à Paris chez Picard et Kahn et sous une robe nouvelle à partir du mois prochain. En tout cas vous n’oublierez pas de donner votre adresse pour que je puisse vous suivre, au moins par lettre, dans votre lointaine résidence. Votre bien dévoué. Signature Charles Gide T.S.V.P. À la suite de l’article sur le Château que j’avais publié dans L’Émancipation, il y a quelques mois, j’avais reçu une lettre de M. Hubert Valleroux me demandant sous quelles formes votre association s’était constituée et comment elle avait pu traiter légalement avec la ville de Paris. Je lui ai répondu que je pensais que vous étiez constitués sous le régime de la loi nouvelle sur les associations de 1901 et que du reste je m’en informerais… mais j’ai négligé de le faire. Il y a précisément au Tonkin en ce moment un mouvement coop. (qui semble, chose intéressante, se rattacher à des institutions indigènes) et une commission vient d’être à cet effet sous la présidence d’un M. Grolleau, inspecteur des services civils.
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1903 | J. CHAILLEY-BERT - Georges DEHERME, 15 septembre. | VOIR | |
1903 | J. CHAILLEY-BERT - Georges DEHERME, 25 septembre. | VOIR | |
1903 | J. CHAILLEY-BERT - Georges DEHERME, s.d. [octobre 1903]. | VOIR | |
1903 | J. CHAILLEY-BERT - Georges DEHERME, s.d. [octobre 1903]. | VOIR | |
1903 | X. - Georges DEHERME, 1er octobre. | VOIR | |
1903 | L. VARENNE - Georges DEHERME, 2 octobre. | VOIR | |
1903 | A. LAPIE - Georges DEHERME, 2 octobre. | VOIR | |
1903 | J. CHAILLEY-BERT - RÉSIDENT SUPÉRIEUR DU TONKIN, 3 octobre. | VOIR | |
1903 | MINISTÈRE DU COMMERCE - Georges DEHERME, 13 octobre. | VOIR | |
1903 | MINISTÈRE DU COMMERCE - A. MILLERAND, 13 octobre. | VOIR | |
1903 | Lucien LEPESTEUR - Georges DEHERME, 17 octobre. | VOIR |
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Lucien LEPESTEUR - Georges DEHERME, 17 octobre. 17 octobre 1903 Mon cher Deherme, J’ai fait hier à la gendarmerie votre déclaration de départ. Je la transmet à M. Buisson pour la faire parvenir votre demande de sursis. Votre livret vous sera remis probablement en même temps que la présente. Au cas contraire vous le trouveriez à Hanoï. Pas grand chose de nouveau à l’U.P. depuis votre départ si ce n’est la stupéfaction de beaucoup en apprenant que vous étiez parti, un peu à l’improviste. Cela est si vrai que quelques uns de vos camarades ont décidé de vous faire remettre à Marseille une jumelle marine, ce sera la jumelle de l’amitié. Je me rends à la gare pour essayer de vous faire remettre cette jumelle avant votre départ. Puissiez vous la recevoir avant. Vous recevrez cette lettre quelques instants avant votre départ, peut-être même serez vous déjà au large. Je voudrais qu’elle vous porte tous mes vœux de bon voyage. Je voudrais aussi qu’elle vous exprime toute l’affection que je vous ai vouée, toute mon admiration pour votre œuvre et pour vous-même et qu’elle vous persuade que vous laissez à Paris un ami bien sincère et bien dévoué de plus. Je voudrais aussi vous remercier de la preuve de confiance que vous m’avez donnée en me permettant de collaborer à votre œuvre dans la mesure de mes moyens. Encore bon voyage et bonne chance. Nous espérons que vos nouvelles ne seront pas trop rares et que nous aurons avec le plaisir de vous suivre de cœur et de pensée dans votre voyage, celui de voir les paysages que vous nous dépeindrez. Une bien cordiale poignée de main et croyez moi votre bien dévoué. Lucien Lepesteur. Nom des camarades qui ont tenu à vous envoyer une modeste affirmation de leur amitié : Adler, Armand, Boulnois, Boismoreau, Bricon, Cunat, Félix, Girard, Mme Jetot, Berthe Jetot, René Jetot, Lang, Loyfert, Lepesteur, Petitbon, Ridou, Dufresne, Dlougowsky et sa sœur. Il y en a d’ailleurs que nous n’avons pas revu et qui se joindront certainement. |
1903 | Jules RAVATÉ - Jean GRAVE, s.d. [décembre 1903]. | VOIR | |
1903 | Jules RAVATÉ - Paul DELESALLE, s.d. [décembre 1903]. | VOIR | |
1904 | Jules RAVATÉ - J.B. GIROD, s.d. [1904]. | VOIR | |
1904 | Georges DEHERME - X s.d. [1904]. | VOIR | |
1904 | Georges DEHERME - Charles PÉGUY, s.d. [1904]. | VOIR | |
1904 | X. - Georges DEHERME, s.d. [1904]. | ||
1904 | L. DORISON - Georges DEHERME, s.d. [1904]. | VOIR |
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L. DORISON - Georges DEHERME, s.d. [1904]. L. Dorison, Doyen de la Faculté des Lettres de l’Université de Dijon, aime à penser qu’un témoignage sincère d’estime ne vient jamais trop tard auprès d’un homme de cœur. 1, rue Piron. |
1904 | L. BOISSE - Georges DEHERME, s.d. [1904]. | VOIR |
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L. BOISSE - Georges DEHERME, s.d. [1904]. Etampes, 96 bis rue St Martin (nouvelle adresse) Mon cher Deherme, Je considérerais comme une lâcheté de s’abstenir de juger dans une affaire où c’est un devoir de conscience de se prononcer. J’ai commencé à vous connaître rue Paul Bert où j’ai plus d’une fois accompagné mes maître Henry Michel et Séailles ; je vous ai suivi ensuite Fbg St-Antoine où j’ai eu le plaisir de faire plusieurs causeries familières ; je puis bien dire que ces minutes que j’ai passé avec vous, chez vous, que j’ai consacrées à une œuvre que vous faisiez vivre vous tout seul, comptent parmi les meilleures et les plus élevées de ma vie d’étudiant. Personnellement je ne partage point toutes vos idées philosophiques et politiques ; mais laissez moi vous dire que, je suis absolument de cœur avec vous. Et ce n’est point là, bien entendu, un certificat d’honorabilité que je prétends vous donner ; - des hommes tels que vous n’ont que faire des « témoignages de moralité » – je veux simplement vous dire que vous pouvez me compter toujours parmi les vôtres. J’ai l’habitude de lire chaque année à mes grands élèves de philosophie l’admirable pièce d’Ibsen, « l’Ennemi du peuple » - je continuerai, soyez en certain, et je leur expliquerai pourquoi la conscience d’un juste est plus forte que tout. Bien cordialement à vous. L. Boisse |
1904 | Jules RAVATÉ - LÉAGE, s.d. [1904]. | VOIR | |
1904 | Jules RAVATÉ - J. B. GIROD, s.d. [1904]. | VOIR | |
1904 | Jules RAVATÉ - J.-B. GIROD, s.d. [1904]. | VOIR | |
1904 | Jules RAVATÉ - J.B. GIROD, s.d. [1904]. | VOIR | |
1904 | Elise HATZFELD - X. 3 janvier. | VOIR | |
1904 | RAYNAL Jean - HALÉVY Daniel 5 janvier 1904 | VOIR | |
1904 | Jules RAVATÉ - Jean GRAVE, 20 janvier. | VOIR | |
1904 | X. - Daniel HALÉVY, 30 janvier. | VOIR | |
1904 | Georges DEHERME - L'ÉLAN, mars. |
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Georges DEHERME - L'ÉLAN, mars. Lettre publiée dans L'Élan, mars 1904 | |
1904 | Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, 16 mars. | VOIR |
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Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, 16 mars. La Coopération des Idées Université populaire (Fondée le 23 avril 1898) Siège social : 157, Faubourg St-Antoine, Paris (XIe arrt.)
Mon Cher Ami, Vos critiques sont justes. Je suis touché de la confiance que vous me marquez. Je ferai en sorte de la justifier. Je vous demande seulement quelque crédit. J’ai retrouvé tout, ici, dans le plus complet gâchis, sous des apparences brillantes. J’ai dû, d’abord, procéder à un nettoyage pas seulement matériel ; de plus là, le sale argent s’était introduit. Passons. Vous me comprenez. Je préférerais que l’œuvre disparu plutôt que de la voir diminuée ou salie. Je reprends le rude labeur que je mène depuis des années. Malheureusement, je ne pourrai pas changer le prix encore. Cela paraît un recul. Mais à tous ceux qui m’en feront l’observation, je dirai de ne payer que 3 fr. Veuillez donc dire à vos amis de Roanne de ne payer que 3 fr. Vous m’avez envoyé 4,50, j’inscris donc votre abonnement jusqu’au 1e ? 1905. Bien cordialement G. Deherme J’ai fait un voyage bien intéressant. J’écris un livre sur la colonisation. Je vous l’enverrai dès qu’il sera paru. Je suis revenu par la Mandchourie, le Transsibérien. C’est un travail ? |
1904 | Léon LETELLIER - Georges DEHERME, 28 mars. | VOIR | |
1904 | Léon LETELLIER - Georges DEHERME, 28 mars. | VOIR | |
1904 | Léon LETELLIER - Georges DEHERME, s.d. [avril 1904]. | VOIR |
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Léon LETELLIER - Georges DEHERME, s.d. [avril 1904]. Dimanche, Mon cher Deherme, Bien à la hâte, je vous retourne la lettre ci-incluse de Gillet. Je lui envoie un mot aussi pour lui indiquer la gravité des circonstances dans lesquelles vous m’avez parlé et le lien qui nous unit tous les deux. Je pense à vous, de plus en plus et suis bien vôtre. L. Letellier |
1904 | Aug. MARROT - Georges DEHERME, avril. | VOIR | |
1904 | Charles GUIEYSSE - X. 4 avril. | VOIR | |
1904 | Maurice BOUCHOR - Daniel HALÉVY, 7 avril. | VOIR | |
1904 | Jean RAYNAL - X. 8 avril. | VOIR | |
1904 | Emmeline WEILL-RAYNAL - Daniel HALÉVY, 9 avril. | VOIR | |
1904 | Henri BODEY - Georges DEHERME, 10 avril. | VOIR | |
1904 | MARROT - Georges DEHERME, 15 avril. | VOIR | |
1904 | X. - Georges DEHERME, 15 avril. | VOIR | |
1904 | A. MALEY - Georges DEHERME, 17 avril. | VOIR |
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A. MALEY - Georges DEHERME, 17 avril. Brighton, le 17 avril 04 Mon cher Monsieur Deherme J’ai appris la nouvelle vilenie dont vous avez été victime. Je n’ai aucun droit pour vous encourager à persévérer, car je n’ai rien fait, ou bien peu de choses, pour la Coopération des Idées et je n’aime guère le rôle de ceux qui restés sur la rive donnent des conseils à ceux qui luttent sur les flots. Pourtant, comme je n’ai jamais oublié et que j’ai toujours montré de la reconnaissance pour mes professeurs, je viens vous apporter le témoignage de ma sympathie. Qu’étais-je avant de vous connaître ? Un sectaire, comme tant d’autres, et, comme je ne croyais pas que la vie dût se borner à la satisfaction d’appétits matériels, je cherchais une aide dans quantité de doctriens philosophiques ou autres, dont, en somme, le dernier mot est pour chacune : « Je suis la seule excellente et mes adeptes doivent persécuter toutes les autres ». Grâce à vous qui avez été, par vos écrits, mon véritable professeur spirituel et à qui je dois une vie intellectuelle nouvelle, j’ai vu le calme se rétablir dans ma pensée, j’ai compris toute la profondeur de la parole : « Paix aux hommes de bonne volonté », qu’un autre avait dite avant vous. C’est pourquoi, si j’avais fait si peu que ce soit pour la Coopération des Idées, si je n’avais pas trop conscience de pourquoi ne pas l’appeler par son nom - mon égoïsme ou plutôt ma paresse, je vous dirais en mon nom et au nom d’autres : « Ne vous découragez pas, vous avez allumé une lumière ne la laissez pas s’éteindre. Sans doute vous récolterez souvent la haine, comme d’autres avant vous qui ont troublé les égoïsmes, vous n’acquériez peut être ni la fortune ni le pouvoir, mais plus tard vous pourrez regarder tranquillement la vie en face, en vous disant qu’après tout vous avez fait œuvre belle et bonne. Respectueusement et du fond du cœur avec vous. Maley Avocat, 5 Buckingham Road, Brighton, Angleterre |
1904 | Auguste MARROT - Georges DEHERME, 18 avril. | VOIR | |
1904 | Claude VERNEY - BOISMOREAU, 19 avril. | VOIR | |
1904 | Dr. LEGRAIN - Georges DEHERME, 21 avril. | VOIR | |
1904 | RÉDACTEURS DE L'ÉLAN - Georges DEHERME, 22 avril. | VOIR | |
1904 | MINISTÈRE DU COMMERCE - Georges DEHERME, 22 avril. | VOIR | |
1904 | G. LEMARQUIS - Georges DEHERME, 23 avril. | VOIR | |
1904 | Mme CHALAMET - Georges DEHERME, 29 avril. | VOIR | |
1904 | M. TERNOIS - Georges DEHERME, 30 avril. | VOIR | |
1904 | Henri DERONDE - Georges DEHERME, 30 avril. | VOIR | |
1904 | Pierre NATTAN-LARRIER - Georges DEHERME, s.d. [1904]. | VOIR | |
1904 | X. - X. (Georges DEHERME), s.d. [1904]. | ||
1904 | Edmond GROULT - Georges DEHERME, s.d. [mai 1904)]. | VOIR |
ÉCHOS
Edmond GROULT - Georges DEHERME, s.d. [mai 1904)]. Edmond Groult Fondateur des Musées cantonaux Avocat, Docteur en Droit, Officier de l’Instruction Publique, Membre de Plusieurs Sociétés savantes françaises et étrangères. Quilly-le-Vicomte, près Lisieux (Calvados) Cordiales sympathies. J’espère que vous triompherez sut toute la ligne. Le congrès des U.P. aura t-il lieu ? Y admettrez vous ma communication ? Vôtre, E. Groult |
1904 | X. - Georges DEHERME, s.d. [mai 1904)]. | VOIR |
ÉCHOS
X. - Georges DEHERME, s.d. [mai 1904)]. Cher Monsieur J’attendais de savoir où vous étiez –pour vous envoyer ce mot de mon ami Marrot. Comme je voudrais être des vôtres lundi. […] ne m’effraie pas du tout mais hélas voici 5 semaines que je suis dans mon lit et je n’espère pas en sortir avant 8 jours. Quand je serai debout – ne viendrez vous pas un jour chez moi ? je n’ose espérer aller à Paris- de si tôt. De tout cœur avec vous –naturellement je serai avec vous lundi.
Signature [Illisible] |
1904 | X. - Jacques BONZON, s.d. [mai 1904)]. | VOIR |
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X. - Jacques BONZON, s.d. [mai 1904)]. Monsieur Bonzon avocat 29, quai des grands Augustin
Ceci pour attester que j’ai toujours considéré la présence de Monsieur Deherme à la tête de l’Université Populaire – dont il est le créateur – comme indispensable à sa prospérité – j’ai toujours été et serait de nouveau parmi les adhérents dès qu’il reprendra la direction
Signature [Illisible] 235 Fg St Honoré |
1904 | B. BAYONNE - Georges DEHERME, s.d. [mai 1904)]. | VOIR |
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B. BAYONNE - Georges DEHERME, s.d. [mai 1904)]. B. Bayonne Receveur des Postes & des Télégraphes Mustapha – Plateau Saulière En toute hâte, ne pouvant faire mieux, vous envoie expression de sa vive sympathie et vous crie courage et espoir quand même ! Aura plaisir et joie vous serrer afft les 2 mains dans les premiers jours de Juin prochain. Fraternellement à vous. Signature |
1904 | Pierre de BOUCHAUD - Georges DEHERME, s.d. [mai 1904)]. | VOIR |
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Pierre de BOUCHAUD - Georges DEHERME, s.d. [mai 1904)]. Pierre de Bouchaud 9, rue d’Artois Cher Monsieur et ami. Je ne puis être des vôtres ce soir à mon grand regret mais sachez que ma pensée est avec vous et que je vote ce que vous voudrez […] |
1904 | Henriette MORRIS - Georges DEHERME, s. d. [1904]. | VOIR | |
1904 | X. - Georges DEHERME, 1er mai. | VOIR | |
1904 | Georges DEHERME - Gérant du journal L'Action, 2 mai. | VOIR |
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Georges DEHERME - Gérant du journal L'Action, 2 mai. Lettre publiée le 7 mai 1904 |
1904 | X. - Georges DEHERME, 2 mai. | VOIR | |
1904 | J. BRAY - Georges DEHERME, 2 mai. | VOIR | |
1904 | LEPESTEUR - GERVAIS-COURTELLEMONT, 3 mai. | VOIR | |
1904 | Edmond THIAUDIÈRE - Georges DEHERME, 3 mai. | VOIR | |
1904 | G. LEMARQUIS - Georges DEHERME, 4 mai. | VOIR | |
1904 | HAFFNER - Georges DEHERME, 4 mai. | VOIR | |
1904 | L. VARENNE - Georges DEHERME, 4 mai. | VOIR | |
1904 | Georges DEHERME - X. 5 mai. | VOIR | |
1904 | Auguste KEUFER - Georges DEHERME, 6 mai. | VOIR | |
1904 | Jacques BONZON - Charles WAGNER, 7 mai. | VOIR |
ÉCHOS
Jacques BONZON - Charles WAGNER, 7 mai. Paris, 7 Mai 1904 Monsieur Vous avez bien voulu vous intéresser à la Coopération des Idées et apporter votre appui à Mr Deherme oserais-je donc vous demander de me dire le plus tôt possible votre opinion sur la création de cette œuvre, la part qui revient à M. Deherme, les droits de direction qui lui appartiennent légitimement ? Vous savez sans doute qu’à la suite d’un pénible conflit avec une fraction de ses auditeurs M Deherme s’est vu dépossédé, par ordonnance du Président du Tribunal de la direction de son œuvre qui a été confiée à un liquidateur judiciaire. Nous sommes en appel de cette ordonnance et il nous serait très précieux si les amis de notre œuvre les soutiens de la première heure venaient dire à la justice comment celle-ci s’est vraiment fondée et que chasser Deherme c’est détruire la coopération des Idées elle-même. Veuillez agréer, Monsieur l’Expression de mes sentiments les plus distingués. Jacques Bonzon Avocat à la Cour 29 quai des Grands Augustins. |
1904 | ROUSSELOT Maurice - Georges DEHERME, 7 mai. | VOIR | |
1904 | Auguste MARROT - Georges DEHERME, 7 mai. | VOIR | |
Année | Titre | VOIR | ÉCHOS |
Pour citer cette base :
Mercier, Lucien. Georges DEHERME (1867-1937). Éduquer le peuple. Militer par la plume. Correspondance. [en ligne] https://www.georgesdeherme.fr/ (consulté le 21 novembre 2024)