1915 | Jules RAVATÉ - Eugénie RAVATÉ, 1er septembre. | VOIR |
ÉCHOS
Mercredi 1er septembre 1915 Ma chère grande Je croyais que |
1915 | Jules RAVATÉ - Eugénie RAVATÉ, 7 septembre. | VOIR |
ÉCHOS
Mardi 7 septembre 1915 Ma grande Tu as vu mes pérégrinations |
1915 | Jules RAVATÉ - Eugénie RAVATÉ, 10 septembre. | VOIR |
ÉCHOS
Vendredi 10 septembre 1915 Ma grande fille Tes ceintures de flanelle…. En P.S. Deherme est allé à Fontainebleau aujourd’hui, il m’aurait emmené avec lui si j’avais voulu. Il ne m’a pas conseillé d’y aller parce que partant à midi, il rentrera à 4h du matin. Donc, nuit blanche et je ne veux pas m’entraîner comme cela pour voir la forêt et un de ses amis, un ouvrier converti qui d’anarchiste est devenu catholique pratiquant. |
1915 | Jules RAVATÉ - Eugénie RAVATÉ, 12 septembre. | VOIR |
ÉCHOS
Dimanche 12 septembre 1915 Ma chère grande Une lettre courte
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1915 | Jules RAVATÉ - Eugénie RAVATÉ, 13 septembre. | VOIR |
ÉCHOS
Lundi soir 7 heures 13 septembre 1915 Je viens de cacheter ma précédente lettre |
1915 | Jules RAVATÉ - Eugénie RAVATÉ, 15 septembre. | VOIR |
ÉCHOS
Mercredi 15 septembre 1915 Ma grande Laisse moi rire de mon Riton |
1915 | Jules RAVATÉ - Eugénie RAVATÉ, 18 septembre. | VOIR |
ÉCHOS
Samedi le 18 septembre 1915 Ma chère petite Tant de correspondance hier matin…. Hier, je ne suis pas allé aux Invalides. J’ai eu du travail nouveau à faire. Reprendre sur une nouvelle base le calcul de Condorcet sur le pile ou le face modi-fié par la notion de couleur. C’est fastidieux comme tout au premier abord puis on s’y intéresse. Voilà le problème, dont je ne remue que les petits accessoires, je prépare le travail que Deherme finit. Quelle est la probabilité de faire sortir pile ou face en cent coups ? Sera-ce 49 fois pile et 51 fois face ? Alors je travaille sur les tables de chances des mathématiques ; j’additionne, je soustraits, je divise, je multiplie, j’inscris les résultats sur une feuille de papier. Ainsi quand j’ai obtenu 5 pile de plus que les faces, je re-commence . Je note combien de fois sur 15 ou vingt pages de chiffres. Puis je recommence par série de 10 de différence etc… puis je combine sur trois sous jetés en l’air, il y a des tables comme cela pour le calcul de probabilités combien seront gagnés ou perdus etc… Il y a encore le jeu des épingles. Combien sur 50 épingles jetées de haut y en a –t-il qui iront à droite, à gauche de la raie, si ces épingles sont jetées de manière à tomber sur la raie. C’est le calcul des probabilités et du hasard. Deherme me dit qu’il cherche la quadrature du cercle, -un cercle carré-. Pour certains coups simples, il a réussi à mon avis au bout de nombreuses années de recherche. Jules |
1915 | Jules RAVATÉ - Eugénie RAVATÉ, 20 septembre. | VOIR |
ÉCHOS
Lundi 20 septembre 1915 Ma chère petite Madame et Monsieur Deherme vont aller au bord fe l’Océan une quinzaine de jours. Deherme a besoin de repos, il a voulu user de drogues et il en résulte des dartres de tous les côtés. Ils vont aller du côté de La Rochelle. …. Hier dimanche j’ai du faire un gros plaisir à De-herme. Ayant eu des difficultés à résoudre je suis allé les lui soumettre au lieu d’attendre lundi il a pu les étu-dier, me donner d’autres indications. Si j’avais attendu aujourd’hui, -ils partent demain, lui et sa dame-, je n’aurais pas pu juger si ses indications résolvaient les difficultés et ainsi leur départ aurait été retardé ou alors j’aurais moi-même été immobilisé pour mon travail. Il était content qu’un dimanche, sans qu’il me le de-mande, j’aille travailler. C’est bien la moindre des choses. …. Deherme ne revenant que dans quinze jours, il part le 20, cela me mène au commencement du mois pro-chain et commencé, sûrement je le finirai. D’autant plus que s’il a retardé son départ cette année c’est qu’il espérait travailler pour le journal, dès maintenant et que cette espérance sera retardée un peu. Je crains, et cependant j’en suis content, d’être ici pour quelque temps ; quoique je ne sois sûr de rien. En attendant la guerre se prolonge et nous espérons qu’on en verra le bout. Alors le journal quotidien, si l’argent se trouve, et le journal hebdomadaire, la revue avec huit ou dix em-ployés avec les ressources personnelles de Deherme. Bien gros baisers. Jules |
1915 | Georges DEHERME - Horace DEHERME, 21 septembre. | VOIR | |
1915 | RAVATÉ Jules - Georges DEHERME, lettre 26 septembre | VOIR | |
1915 | Jules RAVATÉ - Eugénie RAVATÉ, 27 septembre. | VOIR |
ÉCHOS
Lundi matin 27 septembre 1915 Ma grande Ne t’étonne pas de la consultation ci-jointe. ….
Lorsque que je t’adresserai des numéros de L’action française, je soulignerai au crayon bleu ce qui pourra t’intéresser. Tu verras les choses à un autre point de vue, et surtout le bon sens et le sens politique des évènements. Quant à l’actualité, puisque tu lis le Journal, cela te suffira. Tu as dû voir les complications balkaniques. La Bulgarie avec sa mobilisation ne me dit rien qui vaille et je serais surpris si Grecs et Serbes, alliés comme autre-fois, n’allaient pas contre eux. Alors les Allemands et Autrichiens prendraient la Serbie à rebours et feraient en même temps une incursion jusqu’à Constantinople. Les Dardanelles ne sont pas encore libres, ces pauvres filles qui étaient bonnes à marier dans l’ancien temps n’ont pas seulement la ressource d’être violées par les Anglais et les Français débarquent. (Puisqu’on a pris le Pirée pour un homme, je puis bien prendre un détroit pour une fille). Bonnes nouvelles sur notre front. 12 000 prison-niers officiellement annoncés, indiquent un très gros ef-fort. On parlait hier de Soisson totalement mis hors des atteintes de l’ennemi. En tout cas, c’est une diversion utile parce que les Allemands verront que s’ils vont en-core sur le front bulgare, ils n’y suffiront pas. De leur côté les Anglais, sur leur portion ont pris des positions importantes. Par mer, ils ont bombardé les côtes belges. ….. |
1915 | Jules RAVATÉ - Eugénie RAVATÉ, 30 septembre. | VOIR |
ÉCHOS
Jeudi 30 septembre 1915 Ma grande Hier, deux sources de contrariété. … Avec ma lettre deux notes…. …. La deuxième concerne Rémy de Gourmont qui vient de mourir. Maurras sait très bien dire ce qu’il veut dire. Lorsqu’il n’est pas emporté par le parti pris poli-tique, il est savant et intéressant comme pas un. On l’a appelé le prince des logiciens, c’est surtout un homme de talent qui me plaît de plus en plus, hormis son aveuglement de parti. Mais oui, Deherme avait raison, son journal sera nécessaire, surtout de prendre le problème social sous l’angle que tu connais. Rendre hommage à toutes les bonnes volontés, qu’elle quelles soient, puis éclaircir la question financière et montrer que bien du mal vient de là et enfin faire aimer l’Humanité, c’est-à-dire l’ensemble des biens légués par nos ancêtres, par la notion de nation ou de patrie qui est le lien intermé-diaire entre la famille, l’individu et l’humanité. Puis dé-fendre la famille, la reconstituer, la consolider, lui don-ner un statut qui fasse d’elle le roc solide sur lequel on puisse bâtir. … |
1915 | Horace DEHERME - Georges DEHERME, octobre. | VOIR | |
1915 | Jules RAVATÉ - Eugénie RAVATÉ, 3 octobre. | VOIR |
ÉCHOS
Dimanche soir 3 octobre 1915 Ma chère grande Quelle mauvaise semaine ! |
1915 | J.-B. GIROD - Jules RAVATÉ, 4 octobre. | VOIR | |
1915 | Jules RAVATÉ - Eugénie RAVATÉ, 5 octobre. | VOIR |
ÉCHOS
Mardi soir 5 octobre 1915 Ma chère petite Je t ‘envoie une carte postale de Deherme où tu verras que demain matin , nous reprendrons nos causeries et notre travail commun. |
1915 | Jules RAVATÉ - Eugénie RAVATÉ, 8 octobre. | VOIR |
ÉCHOS
Vendredi soir 8 octobre 1915 Ma chère petite Je n’ai plus chaud du tout…. …. Ce matin au lieu de travailler, nous avons fait cau-sette, car maintenant je travaille avec lui dans son bu-reau, il a craint que j’aie froid dans mon petit trou où je passais mon temps tout seul. Évidemment j’avais froid, mais je regrette quand même mon petit tout seul où je faisais ce que je voulais et comme je le voulais. Nous avons causé de son journal quotidien : de moins en moins il compte réussir. Alors la revue est venue sur le tapis : revue populaire d’un assez grand format et d’un prix minime. Pas d’articles dogmatiques, mais plutôt un exercice de l’esprit, une réformation des opinions et des mœurs à propos de toutes les manifestations de l’activité sociale de façon à aboutir à une action poli-tique. Éclairer, documenter, faire discerner ce qui se cache sous les masques mensongers. Une revue d’honnêteté scrupuleuse, alerte, vivante, peut-elle ré-ussir ? Avec Deherme, oui ! Surtout après la guerre où chacun cherchera le nouveau. Et si rien de ce qu’il a combiné ne réussit, il fera avec sa femme le tour du monde en deux ans. Après quoi il reviendra à son vieux projet d’élever quelques enfants orphelins pour en faire de bons ouvriers intelligents aimant leur métier. Et il m’a demandé si je continuerais avec lui ; comme nous avons parlé d’autre chose, je n’ai pas répondu. … Deherme m’a fait lire les lettres qu’il avait reçues lors de la disparition de la Coopération des Idées. De Barrès, Maurras, comte de Mun, d’ouvriers syndiqués, d’anarchistes, de prêtres, de savants, de français et d’étrangers, de femmes, de Colette Yver. Il avait peu d’abonnés mais de bonne qualité et de tous les milieux, ce qui indique qu’en dehors des partis, au-dessus d’eux, il y a de la place pour une revue, si ce n’est pas un journal, qui groupera ces bonnes volontés qui veu-lent sortir des partis et agir pour le bien de la paix et de l’humanité. En effet, lorsqu’on veut faire quoique ce soit, il faut s’embrigader quelque part et cependant si l’on n’aime pas les étiquettes et qu’on veuille agir, on est pris par sa propre impuissance et son isolement. Les lettres venant d’un peu partout m’ont bien montré que l’action de Deherme était nécessaire et répondait à un réel besoin. |
1915 | Jules RAVATÉ - Eugénie RAVATÉ, 13 octobre. | VOIR |
ÉCHOS
Mercredi 13 octobre 1915 Ma chère grande J’avais envie de t’écrire ce matin avant de partir chez Deherme…. Jules
Entre le journal et la revue, tu crois que la revue aurait beaucoup d’action, plus que le quotidien peut-être. Aussi, le journal est bon, il rentre dans la tête et le foule, il impose des idées. C’est à la foule qu’il faut aller, ce que ne peut faire une revue. Il faut écouter Deherme, je l’écoutais ce matin dans le salon où il lisait son programme d’organisation à je ne sais qui puisque j’étais dans son bureau contigü au salon, je l’écoutais exposer sa matière, cela comme premier article, cela dans telle page, pour voir que le journal serait un jour-nal comme on en aurait jamais vu et qui aurait une grande portée sur l’esprit public. Il ne trouve toujours pas de titre. Le docteur Riment lui a écrit de Nancy une lettre de 12 pages qu’il m’a fait lire ; il lui propose l’Accord social. Deherme tient à « L’Ordre ». L’Accord social est pris. Plus je réfléchis, plus je trouve le titre magnifique et je crois fort que je vais m’y rallier. C’est simple, clair, net, français. |
1915 | Georges DEHERME - Horace DEHERME, 15 octobre. | VOIR | |
1915 | Jules RAVATÉ - Eugénie RAVATÉ, 15 octobre. | VOIR |
ÉCHOS
Vendredi 15 octobre 1915 Ma pauvre grande Laisse-moi rire de ta colère
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1915 | Jules RAVATÉ - Eugénie RAVATÉ 18 octobre | VOIR |
ÉCHOS
Lundi 18 octobre 1915 Ma chère petite Je n’ai pas reçu l’enveloppe de Youssouf Fehmi. Tu as dû l’oublier sur la table. Les cartes postales émanent de lui évidemment ; agent boche et jeune turc qui évite de rejoindre la Turquie, son pays menacé, c’est ty-pique. Deherme m’a dit de lui que c’était un pauvre et malhonnête homme et que, n’ayant pas voulu trop se laisser voler par lui, il s’était retourné contre lui. Quant à l’espèce d’appui qui lui fut donné par les positivistes bresiliens cela tient à ce que le pape Miguel Lemos ne croît qu’à lui et à son orthodoxie et que de ce fait De-herme fut excommunié. Les ennemis de nos ennemis sont nos amis. Cette carte postale est curieuse. Vois donc dans l’angle de droite les deux petits boches qui se soucient de l’enterrement comme du premier de leur fond de cu-lotte. Je la montrerai à Deherme. Il aurait voulu lire m’a-t-il dit il y a quelque temps l’Appel pour la paix du triste sire. J’ai oublié de le chercher s’il me le redeman-dait, il se trouve dans la bibliothèque à côté du placard dans le bas, au 2e rayon, sur les livres de Comte à droite avec la brochure des positivistes brésiliens et en compagnie des opuscules de Fehmi. …. Je t ‘envoie deux Actions française ; l’une contient le discours de M. Delahaye et si ce n’était la ritournelle royaliste, on se demanderait quel est le bonhomme plein de bon sens qui a trouvé les paroles nécessaires et justes en présence de la guerre actuelle et de l’agitation parlementaire pour la conquête des porte-feuilles. Et bien, ce discours a été haché par les inter-ruptions, tout le monde a vociféré parce qu’il jugeait inutile de renverser le ministère en temps de guerre, qu’il fallait mettre la patrie, le groupement social, la force de croyance admirable des morts ou mourants pour la Patrie au-dessus de nos divisions et de nos égoïsmes. Et les jongleurs qui vociféraient tant lorsqu’il s’est agi de voter en plein jour, de prendre des responsabili-tés se sont abstenus ou ont voté pour le ministère et son maintien. Il y a une lâcheté parlementaire qui est au-dessous de tout. L’autre journal est hachuré. Conserve-le moi. Il est typique de la manière royaliste de Maurras. Les si abondent et il y a confusion perpétuelle du passé, du présent, des choses et des êtres. Cette abondance de si est une marque des illusionnés et des jeunes. Maurras est resté jeune. C’est un « bûcheur » inouï me dit De-herme. Toute l’Action française est faite par lui. Ces jours derniers il a fait porter à Deherme son dernier livre « L’Etang de Berre » avec une dédicace à De-herme imprimée : « Imprimé spécialement pour M. G. Deherme ». Je lisais une de ces lettres à propos de la C. des I. : une écriture de nerveux,de rapide, d’impulsif. L’idée doit jaillir d’abondance et son style ainsi que sa logique, - on l’a surnommé le prince des logiciens, -ses amis-, ou le prince des sophistes, -ses ennemis-, sont de prime-saut, par une sorte de recti-tude due à sa vie de « bûcheur » et d’isolé.C’est un sourd qui ne prend pas part à la conversation ou plutôt imparfaitement. …. Jules Deherme m’a fait don du livre de Ch. Gide : « Prin-cipes d’économie politique ». Il m’a dit que j’avais des lacunes de ce côté-là, ce que j’ai avoué de bonne grâce, je lui ai même dit que j’en avais d’autres. Il m’a mis sa bibliothèque à ma disposition dès le premier jour d’ailleurs. Dès que le journal ou la revue paraîtront, il m’a dit qu’il n’y aura qu’à demander aux éditeurs les livres que je voudrais lire, ils nous les serviront. |
1915 | Jules RAVATÉ - Eugénie RAVATÉ, 19 octobre. | VOIR |
ÉCHOS
Mardi 19 octobre 1915 Ma chère petite. J’ai reçu l’enveloppe qui contenait les cartes pos-tales boches ; cette carte que tu m’as envoyée, je l’ai montrée à Deherme et il me l’a rendue ; en ayant deux, je l’ai déchirée pour ne pas être propagandiste, non pas de fausses nouvelles, mais de vérités tron-quées, parce que ce qui peut être vrai au camp de Tor-gau ne l’est pas du tout dans bien d’autres camps. Pour me le démontrer, Deherme me fait lire une lettre d’un prisonnier, J Defrenne, qui est dans un camp de repré-sailles – ils existent toujours quoique la presse alle-mande et française aient dit le contraire. Il y meurt de faim, travaille dans l’eau et pense y laisser ses os avant peu. J’avais donc déchiré cette carte postale, Deherme vient de me la redemander ; envoie-moi donc celle qui te reste et joins-y si tu la trouves, la circulaire de Fehmi sur la guerre actuelle. …. Tu liras un des journaux que je t’enverrai demain ou après-demain ; il traite du cas Hervé. La camarilla journalesque évitera de signaler son article, mais il est abominable, surtout parce qu’il a récidivé le lendemain. Sarrail est un bn général, 1e parce qu’il est républicain (et franc-maçon) 2e parce qu’on est garant avec lui, il ne fera pas égorger ses hommes. Ce qui sous-entend que les non républicains le font ; il y a déjà assez de tendances au dénigrement chez les inférieurs sans en-core en fournir de ce ton là. Maurras, courageux, de-mande pourquoi on ne lui applique le droit commun. Un citoyen qui dirait pareille infamie à côté de l’oreille d’un mouchard passerait en conseil de guerre, - à Paris, pour moins que ça, sous prétexte de propager de fausses nouvelles des hommes et des femmes ont été condamnés- et serait frappé durement. Hervé par la trompette retentissante de son antipatriotisme d’antan, n’est même pas caviardé par la censure. Maurras a du courage ; déjà à propos de la censure, il a été le seul journaliste à refuser de signer la pétition pour son abo-lition quoiqu’il en souffre autant que les autres jour-naux. Il la reconnaît maladroite, partiale, servant les amis, monté par Malvy, radical et franc-maçon, mais il la reconnaît nécessaire. Le fait primordial qui l’impose avant tout : nous sommes en guerre et tout ce qui af-faiblit l’effort guerrier, la constance de la nation, la con-fiance, est néfaste. Bien mieux, pour lui, la censure de-vrait suggérer, aiguiller les journaux dans le sens vou-lu, elle devrait être non pas négative et supprimer, mais positive. C’est une vraie surenchère à Paris, parmi les journaux, c’est à qui se fera suspendre un jour ou deux. Le journal saisi est en partie vendu parce qu’il est saisi, tout le monde veut voir pourquoi et prie les mar-chands de le cacher avant que la police vienne, puis le journal du lendemain, parce qu’il sera insolent pour tout le monde et ?, est enlevé en cinq secs. Deherme a fait partie de la censure, mais je ne sais pas où, je crois fort que c’est au bureau de la Presse et des fonds secrets de l’Afrique occidentale française, me disait que pour éviter cette surenchère, il n’y aurait qu’à prier le journaliste de supprimer d’eux-mêmes ce qui est jugé dangereux, puis de suspendre le journal une ou deux fois pour deux jours et en cas de récidive jusqu’à la fin d la guerre. Tout rentrerait dans l’ordre. …. |
1915 | Jules RAVATÉ - Eugénie RAVATÉ, 21 octobre. | VOIR |
ÉCHOS
Vendredi 21 octobre 1915 Ma petite maman Je t’aurais bien répondu.. …
Ce matin, chez Deherme, j’ai fait connaissance avec M. Dessaint qui sera le rédacteur en chef du jour-nal de Deherme, Deherme étant le directeur. Il est d’Amiens et vient d’être libéré comme officier d’administration étant de la classe 1887. Un journaliste actif, ayant déjà dirigé des journaux régionaux dans le Nord. Petit, bouillant, vif, une face candide avec des yeux bleus, plus de cheveux sur le crâne exception pour les temporaux. Il m’a plu par sa figure honnête. … |
1915 | Jules RAVATÉ - Eugénie RAVATÉ, 24 octobre. | VOIR |
ÉCHOS
Dimanche 24 octobre 1915 Ma chère maman Deherme, hier, m’a offert de passer quelques heures à l’Odéon ; on y jouait l’Assommoir de Zola et vraiment Desjardin dans le rôle de Coupeau s’est surpassé. Je vais bien, comme tu le vois ; jeudi théâtre, samedi théâtre et presque pas de travail pour Deherme. Je crois que notre journal va trouver des sympathies actives et que les préparatifs vont aller un peu plus vite. M. Imbert de la Tour, membre de l’Académie des sciences morales et politiques nous donne –ce nous est de Deherme- son adhésion. M. Etienne Lamy, secrétaire perpétuel de l’Institut, est en train de se tâter. On ne fait rien sans chefs de colonne, en France sur-tout ; c’est donc là qu’il faut chercher, puis quand les autorités sociales ont donné leur appui, beaucoup d’autres suivent. On ne fait rien sans les « grands » et les grands ont toujours peur de se compromettre. C’est un cercle vicieux. Donc la machine se met en mouvement en notre faveur. Je crois que c’est de joie que Deherme m’a offert une soirée de distraction en même temps qu’à lui. Cela lui a permis de se débarrasser de son beau-frère, un peintre, qui allait le « tanner toute la soirée ». Je lui ai été présenté, c’est un bavard, bon peintre, paraît-il, qui est attaché actuellement au ministère de la guerre, (état-major général). Grand gaillard, qui sait tout et parle d’abondance. Chevalier de la Légion d’honneur. Il revient des tranchées du Nord ou il a vécu une quinzaine. Il revient avec quelques pochardes, quelques études faites pendant les repos forcés, lorsque le tir était trop vif et qu’il n’était pas permis de se promener sur le terrain. « Le général dit : Messieurs la danse commence, il est trois heures, le tir va durer jusqu’à cinq. Asseyons-nous, moi je tire ma boîte de couleur et je dessine. C’était magnifique ; à mille mètre devant notre observatoire, les obus arrivaient avec des sifflements et excavaient le terrain. De quoi se régaler l’œil. Et cela devenait plus beau à mesure que la nuit venait, les éclatements de projectiles, les trajectoires des obus illuminaient la terre et le ciel ». Voilà le travail d’un attaché à l’état-major général. Un homme plus âgé que Deherme qu’on ferait mieux de laisser chez lui. Les mots de Gustave Hervé sont encore plus abominables que tu ne t’en doutes puisqu’ils portent leurs fruits sanglants. (Ne dis rien de cela,ni de notre journal à Antonin). On a encore fusillé des Français ; il y a eu des fléchissements en masse dans un secteur de la dernière attaque. Et le journal d’Hervé n’y est pas pour rien. Les vieux ferments d’antimilitarisme lèvent avec de pareils articles et tu sais qu’il suffit de quelques poilus pour les répandrent, les commentant pour créer des hésitations fâcheuses ayant des répercussions pour les autres unités engagées. Le journal d’Hervé est plus répandu sur le front qu’on ne le croit et une conscience de journaliste comme celle d’Hervé –mais a-t-il de la conscience- aura à se reprocher d’abord ces fusillades de français à français, mais encore des pertes de vie d’homme par les obus prussiens. Antonin ayant un journal ne ferait pas cela, même par bavardage, il aurait peur du sang répandu. Un universitaire si, un arriviste si, un Téry si. Ah ! que Péguy fut prophétique. Regarde les ceux de sa génération qu’il a stigmatisé ; tous bien placés, bien nantis, bien arrivés. Lui, il y a laissé sa peau, eux y ont trouvé leur pain, leur beurre, la satisfaction de leur passion. Hervé n’a pas de défaut comme homme public. Beaucoup de journalistes en ont et c’est par là qu’on les tient. Ainsi Daudet est un viveur, un jouisseur. Un Briand c’est pour une femme, Hervé non. Le seul qu’on lui connaisse, un vice vrai, c’est la gourmandise ; pas un ivrogne, donc pas gourmand à l’extrême du vin fin, mais gourmand. Un dîner fin, bien servi, argenterie et lumière, et fleurs, font son plaisir. Veut-on quelque chose de lui, on lui offre cela. Très curieux, hein, ces dessous de la vie des grands et petits hommes. Ajoute encore qu’il hait le peuple, ses promiscuités ; il les subit quand il y est obligé, mais il s’en débarrasse aussi vite qu’il peut. En prison,il protestait parce qu’on mettait à ses côtés, les terrassiers poursuivis pour délit politique comme lui. Drôle de monde tout de même. …. |
1915 | Jules RAVATÉ - Eugénie RAVATÉ, 26 octobre. | VOIR |
ÉCHOS
Mardi 26 octobre 1915 Ma chère petiote Ton petit ? me fait de la peine en réclamant son papa. Hélas non ! son papa ne peut pas encore venir, il compte même rester jusqu’au 1er janvier au moins. De-herme me disait encore ce matin, s’il n’y avait que les calculs à faire je vous dirais bien d’aller chez vous pen-dant un mois, mais voilà le moment où nous allons in-terrompre les chiffres pour d’autres besognes concer-nant le journal….. …. La thèse du miracle et celle d’Hervé n’ont rien de commun quant à leurs résultats. Evidemment pour moi, parpaillot de premier ordre, la notion de miracle ne s’accorde guère avec les réalités et la conquête de la science positive et de la logique ; mais pour le croyant la notion de miracle –sur laquelle ne s’entendent guère les catholiques quoiqu’ils en disent- a une valeur mo-rale qui renforce l’effort à accomplir pour le réaliser. Hervé critique directement le chef, jette la suspicion ; le prêtre non, aussi l’incroyant n’y prend pas garde ou n’en tient pas compte, si ce n’est pour critiquer ; le prêtre non, parce qu’il s’adresse au croyant qui concilie le don de Dieu, la grâce que Dieu lui accorde pour vaincre avec la valeur de soldats et des chefs. Les in-crédules eux-mêmes n’ont-ils pas dit à propos de la vic-toire de la Marne qu’il y avait eu miracle dans l’arrêt de la ruée allemande, expliquant par là non l’intervention du doigt divin, mais un certain impondérable, une in-connue qu’ils n’arrivent pas expliquer complètement ; leur raison n’est pas satisfaite par la valeur des chefs, l’endurance et l’énergie des troupes. Dans ces évène-ments humains si complexes il y aura toujours une part d’inconnu que les croyants appelleront : miracle, les non-croyants : hasard. Evidemment, les catholiques sont peu discrets, quelques uns triomphent bruyamment et ils exagèrent le thème miraculeux ; mais nul n’a encore dit que ni le savoir des chefs et la valeur des troupes n’étaient pas de compte pour la victoire de la Marne et que lorsque les chefs commanderaient il faudrait s’abstenir. Nul n’a dit cela et Hervé l’a dit. Pour cette question de miracle le vieux proverbe : Aide toi et le ciel t’aidera, est sim-plement paraphrasé par les théologiens, soit dans leurs églises, soit dans leurs journaux. Au front, ils mar-chent, obéissent et c’est l’essentiel. Les libres-penseurs ont la liberté de nier le miracle, urbi et orbi, il faut que les catholiques aient le même droit contraire. Mais le devoir de tous est d’obéir, d’agir, de porter leur énergie au maximum ; voilà pourquoi la notion de devoir est supérieure à celle de droit. L’une porte à l’action, l’autre à la discussion…. |
1915 | Jules RAVATÉ - Eugénie RAVATÉ, 28 octobre. | VOIR |
ÉCHOS
Jeudi soir 28 octobre 1915 Ma chère maman Je serai de retour le 1er janvier, hier Deherme m’a dit que je pouvais t’avertir. C’est donc fait. Deherme est aussi vite découragé qu’enthousiasmé. M. E. Lamy qu’il venait de voir retire d’une main ce qu’il donne de l’autre et lui conseille de réunir d’abord les financiers, puis ensuite les parrains moraux de l’œuvre. Deherme me dit que s’il avait l’argent et les financiers, il n’aurait pas besoin de Lamy où plutôt que Lamy viendrait lui-même lui offrir ses services. Donc il ne compte pas sur un lancement ferme, ni une solide préparation avant la fin de la guerre, dès lors fin décembre, tout ce qu’il voulait faire et me faire faire sera fini. Ce matin, il m’a dit sous le sceau du secret mo-mentané, que l’on allait convoquer avant la fin de no-vembre les classes 1887 et 1888, donc la sienne et qu’on préparait les décrets ou la loi qui convoquerait les classes antérieures à ces dates et qui étaient totale-ment libérées de toute obligation militaire.C’est la dé-fense de la Serbie qui nous vaut ça. Donc fin no-vembre, je pourrai peut-être bien retourner à Roanne, à moins que Deherme, restant à Paris, je puisse conti-nuer à lui être utile jusqu’à la date du 1er janvier. Comme toujours l’imprévisible est là, pour tout déjouer. Lorsque l’heure sonnera de retourner à Roanne, je prendrai le train et je tomberai dans vos bras ; mais, si vous étiez ici, je prendrais longtemps encore mon sort en patience. Ne travailler qu’avec un ami et comme il plaît, c’est mieux que le rêve. Enfin je serai toujours re-connaissant à Deherme de ses leçons, de ses causeries, de ses livres, de ses revues qu’il m’a prodigués et de tout ce qu’il a fait pour mieux me faire connaître Paris et la vie. Il a mis sa nombreuse expérience des hommes et des choses à mon service et ce n’est pas peu dire. |
1915 | Georges DEHERME - Horace DEHERME, 1er novembre. | VOIR | |
1915 | Jules RAVATÉ - Eugénie RAVATÉ, 1er novembre. | VOIR |
ÉCHOS
Lundi 1er novembre 1915 Ma chère petite maman J’ai reçu ta lettre… |
1915 | Jules RAVATÉ - Eugénie RAVATÉ, 3 novembre. | VOIR |
ÉCHOS
Mercredi soir(8h) 3 novembre 1915 Ma chère maman Je ne suis pas allé chez madame Segond… …. L’autre jour tu m ‘as parlé de la Serbie et de la guerre, je ne t’en ai pas parlé parce que tu avais peut-être autre chose à penser et puis aussi parce que je n’avais plus de place. Cela va la prolonger de six mois, voilà tout. Et puis surtout que j’ai la peur très grande que les Grecs nous frappent dans le dos ; ils ont pro-testé plus fort qu’on ne nous l’a dit lorsque nous avons débarqué à Salonique et à la première anicroche, ils nous flanqueront dehors. Les Anglais sont la cause de tout ; ils ont hésité et nous ont laissé marcher seul ; ils avaient des faiblesses pour les Bulgares comme les Ita-liens avaient de la retenue à cause des Allemands qui aidaient les troupes du tsar Ferdinand. Ils ont peur, ces anglais, de l’hégémonie russe dans les Dardanelles et à Constantinople. Quand à cette offre de Chypre, elle était tellement inacceptable que les Grecs ne pouvaient l’accepter et que les Anglais savaient encore ce qu’ils faisaient. Nos bons alliés de l’autre côté du Détroit étaient plus bas, politiquement et économiquement parlant, que nous. La guerre leur a évité l’économie d’une révolution. Pensons aux attentats inexpiés des suffragettes, au mouvement séparatiste de l’Irlande et l’Ecosse, au problème religieux de la Galles du Sud qui en avait assez de payer des impôts pour le clergé offi-ciel et l’école officielle ; pensons à cette lutte entre les seigneurs, ces lords, et les groupements ouvriers, la lutte électorale, le système parlementaire et tous ses défauts auxquels les ouvriers avaient adhéré en masse ; pensons au système économique et industriel bien plus bas que le nôtre –(l’accroissement écono-mique de l’Allemagne étant de 250%, le nôtre 140%, l’anglais 90%) ; pensons à l’aristocratisme anglais de l’ouvrier, à ses castes fermées, à ses règlements dra-coniens, à sa production limitée qui brimait sérieuse-ment l’industrie anglaise et l’on se dit que la culbute était inévitable. Songe donc à tout ce qu’il a fallu dire et faire pour leur faire donner une direction guerrière à toute leur activité, aux mots et aux salaires qu’il a fallu dire et donner aux ouvriers, aux grèves quand même et disons nous que la guerre aura sauvé l’Angleterre et celle-ci n’a pas donné tout ce qu’elle aurait du et pu, pas dans la même mesure que nous. La guerre durera jusqu’en 1917, ma petite. On crée l’outillage, qui ne donnera des outils de guerre que mi-lieu 1916, pour chasser l’Allemand chez lui, définiti-vement. La bataille d’Arras nous a coûté 3 millions d’obus, le tiers de notre réserve. Sans parler des ca-nons, fusils, mitrailleuses hors d’usage.En trois ou quatre jours, cela nous a coûté plus que dans toute la bataille de la Marne. Nous improvisons très bien, sans doute, mais on ne peut avoir de munitions comme les allemands qui en avaient accumulé plus que nous ne l’imaginions et qui, dès le premier jour, ont organisé tous leurs ateliers et tous les nôtres qu’ils ont pu con-quérir. La guerre finira en 1917 ; les coups de canon : juillet et août, la signature de la paix : décembre. Voilà les pronostics….
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1915 | Jules RAVATÉ - Eugénie RAVATÉ, 5 novembre. | VOIR |
ÉCHOS
Dimanche 5 novembre 1915 Ma chère maman En réalité ma lettre….. Avant diner j’ai mis à la poste le journal que je t’avais signalé en compagnie d’un autre qui sera bien intéressant aussi, notamment en ce qu’il contient la conclusion de l’article de Daudet sut Téry et encore parce qu’à la revue de la presse il y a deux citations des journaux socialistes (Humanité et Guerre sociale) qui valent la peine d’être lues et qui devraient être commentées pour l’édification des lecteurs socialistes et ignares. Socialistes et ignorants, cela va aller de pair bientôt, notre peuple populaire a perdu beaucoup en instruction et en jugement depuis 1830 ; le régime de suffrage universel et de la compétence électorale (fausse compétence) l’a abruti. On ne trouve plus de ces ouvriers intelligents connaissant leur histoire leur métier, la philosophie générale, l’intelligence générale du mouvement de leur époque et des idées. |
1915 | Jules RAVATÉ - Eugénie RAVATÉ, 7 novembre. | VOIR |
ÉCHOS
Le 7 novembre 1915 Ma chère grande J’ai bien reçu tes lettres |
1915 | Jules RAVATÉ - Eugénie RAVATÉ, 9 novembre. | VOIR |
ÉCHOS
Mardi 1h1/2 soir 9 nov Ma chère maman En rentrant de déjeuner |
1915 | Jules RAVATÉ - Eugénie RAVATÉ, 14 novembre. | VOIR |
ÉCHOS
14 novembre 1915 Ma chère petiote Ton petit quelot est guéri |
1915 | Jules RAVATÉ - Eugénie RAVATÉ, 15 novembre. | VOIR |
ÉCHOS
Vendredi 15 novembre 1915 Ma petite maman Raconte donc à tes petites quelotes que leur papa |
1915 | Jules RAVATÉ - Eugénie RAVATÉ, 16 novembre. | VOIR |
ÉCHOS
Mardi 16 novembre 1915 Ma chère maman Nous avons aussi la neige. …. Je crois bien que Deherme a une grande confiance en moi, hier il m’a fait lire une de ses pièces de théâtre qui a failli être jouée chez Lugné-Poë. Elle est vérita-blement éducative. Trois actes 1er acte : vivre pour au-trui 2e acte : vivre au grand jour 3e acte : L’ordre pour base. C’est une jeune fille, devenue mère de famille, mère de 3 enfants, qui a rompu avec un fiancé aimé parce que son devoir envers ses parents a exigé qu’elle se maria avec un vieux relâché. Quoique ses enfants soient grands, elle refuse les avances anciennes et nouvelles de son ex-fiancé. « Une femme qui a appar-tenu à un homme ne peut être à un deuxième ». Elle reste mère et se prépare à élever, conseiller son fils qui va se marier avec une charmante jeune fille. Ce fils est comtiste, théoricien, rigide. Il est pur et sain ; les deux autres enfants sont des tarés ; l’une fait la putain, l’autre deviendra voleur et assassin de son parrain l’ex-fiancé. Cette mère a vécu dans le devoir, a brisé sa vie pour autrui, s’est dévouée et elle reste fidèle à sa ligne de conduite. Au 2ème acte, c’est sa fête, ste Clotilde. Toute la famille, moins les deux enfants égarés, se trouve réunie. Beaucoup d’esprit. Vers la fin, la fille ar-rive en mauvaise tenue et ivre ; elle veut parler secrè-tement à sa mère qui, écoutant le fils bien-aimé, veut que sa sœur parle devant tout le monde, mais comme elle est insolente, il la veut mettre dehors. Cette fille qui a toutes les impudeurs craint la tache de famille, veut l’honneur de la famille, ne consent pas à dire de-vant tous ce qu’elle est venue raconter, mais, brisée par la lutte avec son frère, exaspérée par sa morale, lui dit enfin « je suis une putain, ça se peut, mais la fa-mille est belle, va, la tienne, oui, la tienne. Ton frère est un assassin, tu lui as refusé de l’argent, il vient de tuer quelqu’un et s’étant réfugié chez moi, je l’ai mis dehors et il va venir là. Je ne veux pas que mes protec-teurs soient compromis ». Vivre au grand jour est pé-nible et délicat. 3e acte Arrivée du fils assassin. La mère ne peut lui pardonner et le frère encore moins. Ce conflit entre l’amour maternel et l’horreur pour l’assassin de celui qu’elle avait aimé et qu ‘elle aimait encore est tragique. L’assassin se cache pendant que la police entre. La po-lice arrête le fils sage et positiviste, la mère croyant qu’on veut arrêter l’assassin, le frère voyant l’erreur de la police, dénonce son frère qui est caché et le plus tra-gique, c’est que la police ne recherchait le fils taré que pour un faux qu’il avait commis et non pour l’assassinat, puisque le parrain, l’ex-fiancé assassiné avait refusé , avant de mourir de dénoncer le fils de celle qu’il aimait. Pièce pleine d’idées, de nuances, que j’aurais voulu voir jouer, mais qui paraîtra dûre, mé-chante et tragique, sermoneuse et trop sévère dans sa rigidité. Deherme va changer son fusil d’épaule et suivant mes conseils sans abandonner le groupement pour le journal prépare une étude dont il m’a lu le canevas, étude qu’il répandra à plusieurs milliers d’exemplaires dans toute la France pour tâter l’énergie française et rallier tous ceux que le souci de la France intéresse avant toute chose. Les personnages arrivés et officiels sont trop timides, ont trop peur de se compromettre. Millerand, comprend Deherme, déclare admettre avec lui la nécessité de la refonte du régime parlementaire, de la constitution, du suffrage universel mais refus la présidence de ce groupement parce qu’il y a des bona-partistes qui en font partie. Deherme me dit que Mille-rand est un honnête homme et qu’il est capable d’agir pour le bien public.
De grosses bises à vous trois Jules. |
1915 | Jules RAVATÉ - Eugénie RAVATÉ, 18 novembre. | VOIR |
ÉCHOS
Le 18 novembre 1915 Ma chère maman Je voulais |
1915 | Jules RAVATÉ - Eugénie RAVATÉ, 19 novembre. | VOIR |
ÉCHOS
19 novembre 1915 Ma chère maman Je n’ai pas plus |
1915 | Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, 25 novembre. | VOIR |
ÉCHOS
25 novembre 1915 Prenez tout votre temps, mon cher ami. Vous rattraperez cela. Laissez-vous aller à la douceur du repos, chez vous, auprès de votre chère femme et de vos petites. Je me hâte d’écrire l’opuscule dont je vous ai parlé, car j’ai le sentiment angoissant que nos politiciens sont prêts à commettre la suprême trahison en consentant à la paix à l’heure la plus défavorable pour la France. Si rien ne les retient, c’en est fait de ce qui aura été la civilisation française. Aussi, je voudrais qu’il y ait une force de constituée –si l’armée n’intervient pas- qui puisse intervenir à ce moment tragique. Ne vous préoccupez pas de tout cela. Jouissez du moment présent. Nous aurons, peut-être, bien des mauvais jours à vivre. Embrassez vos petites pour nous, avec nos meilleures pensées pour votre femme et nos amitiés.
Signature |
1915 | Georges DEHERME - Horace DEHERME, 27 novembre. | VOIR | |
1915 | Jules RAVATÉ - Eugénie RAVATÉ, 1er décembre. | VOIR |
ÉCHOS
Mercredi 1er décembre 1915 Ma chère maman Un magnifique voyage .... |
1915 | Jules RAVATÉ - Eugénie RAVATÉ, 3 décembre | VOIR | |
1915 | Jules RAVATÉ - Eugénie RAVATÉ, 6 décembre. | VOIR |
ÉCHOS
Lundi 6 décembre 1915 Ma petite maman Ce n’est pas tous les jours… …… Deherme est malade, je l’ai vu 5 minutes au plus ce matin. Il a la tête lourde et de l’insomnie. Je suis sûr que son inaction lui pèse et qu’il est malade d’avoir échoué en s’adressant à ceux qu’il croyait l’élite intellectuelle morale, financière du pays. La notice qu’il prépare pour l’élite anonyme du pays lui donne du travail ; il veut convaincre ceux qu’il ne connaît pas, mais qui doivent exister dans la France, que notre pays n’est pas en décadence si l’on trouve un noyau qui a le souci du bien public, de l’ordre et surtout de l’avenir. Il doit en être à la moitié de sa brochure et je crois fort que le doute vient de le saisir sur la réalité de cette élite et l’utilité de son travail. « Il est difficile de convaincre pour le bien, le langage est limité ; tandis que pour le mal, tous les artifices servent ».
..... De bien grosses bises pour vous trois. Jules |
1915 | Jules RAVATÉ - Eugénie RAVATÉ, 6 décembre. | VOIR |
ÉCHOS
Mardi 6 décembre 1915 Ma chère maman Tu n’auras que … …
Jeudi Deherme m’a invité à déjeuner en compagnie de Dufresne, chimiste, ancien pilier de la Coopération des Idées. Le repas d’adieu. |
1915 | Jules RAVATÉ - Eugénie RAVATÉ, 8 décembre. | VOIR |
ÉCHOS
Mercredi 8 décembre 1915 Ma Chère maman Je ne t’écrirai pas…. …. Deherme ne va toujours pas bien, il m’a avoué qu’il y avait beaucoup de dépression causée par son échec complet sur toute la ligne. Cette dépression a ramené un accès de fièvre coloniale qu’il traite à la quinine. Mais ce qui le fait enrager le plus, c’est l’impossibilité de pouvoir travailler à sa notice à l’élite inconnue de la France qu’il veut soulever et rallier, puisque l’élite classée, officielle, celle qui a le goût de l’ordre avant tout, défile par la tangente et ne croit pas le mal si grave et si profond que le dit Deherme. Cette pseudo-élite, ou plutôt, cette demi-élite, tout en croyant le mal assez puissant pour paralyser l’action française ne suppose pas qu’il soit nécessaire qu’elle s’engage à fond, résolument. Elle espère, elle aussi, un miracle qui la sauvegardera sans qu’elle n’ait rien risqué, elle compte aussi que le travail se fera sans elle ou que la mise en train faite par d’autres –mais qui, les autres- elle viendra pousser à la roue et sauvegarder ainsi son honneur et ses bénéfices. Ah ! si une émeute de quelques instants n’était pas désastreuse en tout temps et surtout à ce moment, il serait à souhaiter que leurs nerfs ébranlés par une petite secousse leur fasse entrevoir le danger des énergies et des vertus françaises qui vont se dis-solvant de plus en plus. Deherme réussira-t-il de l’autre côté vers lequel il se lance ? L’élite inconnue et silencieuse qui doit être quelque part en France sera-t-elle trouvée et ralliée par lui ? Il doute encore de ce côté-là, il a peur qu’il n’y ait plus d‘élite éclairée et clairvoyante et cette dernière chance d’action lui échappant, il ne se voit pas entre les bras d’une doctrine d’Action française avec Charles Maurras pour pontife, malgré toute la sympathie qu’il a pour lui. Homme d’action et rien que cela , il n’entrevoit pour lui que le repos, le silence, l’ataraxie, le verbiage par le livre ou alors les compromissions, les accointances suspectes : toutes choses qui lui répugnent. C’est un violent accès de découragement qui le bouleverse et le tient au lit, avec des insomnies fiévreuses. Je déjeune chez eux demain, c’est convenu en compagnie de Dufresne, il m’a dit à nouveau aujourd’hui de ne pas l’oublier et de ne promettre à personne. .... |
1915 | , s.d. [15 Décembre 1915]. | VOIR |
ÉCHOS
Mon cher Ami, Nous sommes heureux d’avoir de vos bonnes nouvelles et de vous savoir avec les vôtres. Nous avions vraiment quelques remords de vous avoir exilé. Ma femme est toujours dans le même état. L’effet de l’électricité a été nul. Pour moi, je viens de traverser une très mauvaise période, et j’en suis encore tout moulu. J’ai été repris la semaine dernière par un violent accès de fièvre que je n’ai pu combattre qu’avec de fortes doses de quinine. Ce n’est pourtant pas le moment d’être à bas. J’ai beaucoup à faire. Je suis à peu près sûr maintenant d’être mobilisé en avril. La classe 1888 le serait en mars. Il faut que j’ai terminé l’opuscule dont je vous ai parlé et que mon livre, L’Argent et le Nombre soit prêt à paraître à l’armistice. Avec ces Messieurs de l’Académie, je ne sais pas trop où nous allons. Ils sont pleins de bonnes intentions, mais ils n’ont pas assez…, de ce qu’il faut. En attendant, les réunions se succèdent aux réunions. Ce que vous me dites de l’état d’esprit à Roanne est navrant ; mais il ne faut pas trop s’y tenir. Votre région a été particulièrement contaminée. Le Boche donne de la bande. La population allemande est beaucoup plus démoralisée que la nôtre. Il est vrai qu’avec un gouvernement, elle peut tenir quand même. Tandis que, nous, à la moindre dépression, ce serait l’effondrement. Là-bas, c’est le pouvoir qui soutient le moral de la nation ; ici, c’est le moral de la nation qui soutient, les hommes du Ministère Gélatine. Quoique vous en disiez, l’état général des troupes est bon. J’en ai divers témoignages. Ce que vous me dites sur l’action, c’est bien cela. Je vois une association appuyant le journal, ayant autant de sections qu’il y a de parties dans le journal : politique, économique, administration publique, enseignement, etc, et chaque section subdivisée elle même en un groupe pratique et un groupe théorique. Vous voyez ça. Je crois que avec 1916, nous pouvons voir la fin de la guerre. Continuez vos calculs. Vous me rendez service. Cela servira un jour. Je ne veux pas, d’ailleurs, que vous fassiez ce travail rebutant pour rien. Ce doit être un petit supplément utile à vos maigres appointements. Nous fixerons, si vous voulez, le prix du cahier, soit 14 calculs, à 3 fr. D’après mes propres expériences, cela fait à peu près 0,75 de l’heure. En travaillant 1h1/2 par jour, vous avancerez vite. Avec nos baisers aux petites, notre amitié à Madame Ravaté, croyez à notre affectueuse sympathie. Signature. |
1915 | Jules RAVATÉ - Georges DEHERME, 22 décembre. | VOIR | |
1916 | BALLOT H. - Georges DEHERME, s. d. [1916]. | VOIR | |
1916 | H. BALLOT - Georges DEHERME, s. d. [1916]. | VOIR | |
1916 | H. BALLOT - Georges DEHERME, s. d. [1916]. | VOIR | |
1916 | J. de BEAUREPAIRE - Georges DEHERME, s. d. [1916]. | VOIR | |
1916 | H. BOURNAY - Georges DEHERME, s. d. [1916]. | VOIR | |
1916 | J. E. FAVRE - Georges DEHERME, s. d. [1916]. | VOIR | |
1916 | Jean FINELLE - Georges DEHERME, s. d. [1916]. | VOIR | |
1916 | FOVEAU de COURMELLES - Georges DEHERME, s. d. [1916]. | VOIR | |
1916 | Mme Georges MÉRIC - Georges DEHERME, s. d. [1916]. | VOIR | |
1916 | Jules MONT - Georges DEHERME, s. d. [1916]. | VOIR | |
1916 | Jacques MORLAND - Georges DEHERME, s. d. [1916]. | VOIR | |
1916 | Albert MÉRY - Georges DEHERME, s. d. [1916]. | VOIR | |
1916 | SADOUL - Georges DEHERME, s. d. [1916]. | VOIR | |
1916 | Joseph SERRE - Georges DEHERME, s. d. [1916]. | VOIR | |
1916 | Albert SATGÉ - Georges DEHERME, s. d. [1916]. | VOIR | |
1916 | J. E. SALMON - Georges DEHERME, s. d. [1916]. | VOIR | |
1916 | Achille SEGARD - Georges DEHERME, s. d. [1916]. | VOIR | |
1916 | Georges SCHNEIDER - Georges DEHERME, s. d. [1916]. | VOIR | |
1916 | Alex SE. - Georges DEHERME, s. d. [1916]. | VOIR | |
1916 | Henri SIVIGNON - Georges DEHERME, s. d. [1916]. | VOIR | |
1916 | Achille SEGARD - Georges DEHERME, s. d. [1916]. | VOIR | |
1916 | Joseph SERRE - Georges DEHERME, s.d. [1916]. | VOIR | |
1916 | Christian SCHEFER - Georges DEHERME, s. d. [1916]. | VOIR | |
1916 | L. de SIL - Georges DEHERME, s. d. [1916]. | VOIR | |
1916 | du CHAMBON - Georges DEHERME, s. d. [1916]. | VOIR | |
1916 | Eugène SÉGER - Georges DEHERME, s. d. [1916]. | VOIR | |
1916 | SERGEAUT - Georges DEHERME, s. d. [1916]. | VOIR | |
1916 | Adolphe ALHAIZA - Georges DEHERME, s.d. [1916]. | VOIR | |
1916 | Achille SEGARD - Georges DEHERME, s. d. [1916]. | VOIR | |
1916 | René SAULNIER - Georges DEHERME, s. d. [1916]. | VOIR | |
1916 | X. - Georges DEHERME, s. d. [1916]. | VOIR | |
1916 | SALTEUR de la SERRAZ - Georges DEHERME, s. d. [1916]. | VOIR | |
1916 | SALTEUR de la SERRAZ - Georges DEHERME, s. d. [1916]. | VOIR | |
1916 | Robert de SOUZA - Georges DEHERME, s. d. [1916]. | VOIR | |
1916 | Eugène NAVELLE - Georges DEHERME, s. d. [1916]. | VOIR | |
1916 | Lucien MAUBON - Georges DEHERME, s. d. [1916]. | VOIR | |
1916 | A. DUPUIS - Georges DEHERME, s. d. [1916]. | VOIR | |
1916 | André LENEKA - Georges DEHERME, s. d. [1916]. | VOIR | |
1916 | A. GEEPAERT - Georges DEHERME, s. d. [1916]. | VOIR | |
1916 | F. WALLET - Georges DEHERME, s. d. [1916]. | VOIR | |
1916 | Théophile GEFFRÉ - Georges DEHERME, s. d. [1916]. | VOIR | |
1916 | HERSANT - Georges DEHERME, s. d. [1916]. | VOIR | |
1916 | A. de PALOMERA - Georges DEHERME, s. d. [1916]. | VOIR | |
1916 | Georges DEHERME - ÉVËQUES, s. d. [1916]. | VOIR | |
1916 | X. - Georges DEHERME, s. d. [1916]. | | |
1916 | Jean FINELLE - Georges DEHERME, s. d. [1916]. | VOIR | |
1916 | Adrien HENRY - Georges DEHERME, s. d. [1916]. | VOIR | |
1916 | NIEL - Georges DEHERME, s. d. [1916]. | VOIR | |
1916 | H. VRIGNAUD - Georges DEHERME, s. d. [1916]. | VOIR | |
1916 | L. CAMILLE de HOGUES - Georges DEHERME, s. d. [1916]. | VOIR | |
1916 | Raoul de GUNTZ - Georges DEHERME, s. d. [1916]. | VOIR | |
1916 | Georges DEHERME - PHILIPPAU - , s. d. [1916]. | VOIR | |
1916 | UNION DU SUD-EST DES SYND. AGR - Georges DEHERME, s. d. [1916]. | VOIR | |
1916 | PRILLAUX - Georges DEHERME, s. d. [1916]. | VOIR | |
1916 | X. - X. s. d. [1916]. | VOIR | |
1916 | PENCHENIER - Georges DEHERME, s. d. [1916]. | VOIR | |
1916 | Georges PORCHÉ - Georges DEHERME, s. d. [1916]. | VOIR | |
1916 | X. - Georges DEHERME, s. d. [1916]. | VOIR | |
1916 | Jules RAVATÉ - Georges DEHERME, s.d.[1er Janvier 1916)]. | VOIR | |
1916 | Georges DEHERME - Mme CORYN, 15 janvier. | VOIR | |
1916 | Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, 11 février. | VOIR |
ÉCHOS
Bandol, 11 février 1916 Mon Cher ami, Pour trouver, moi, l’isolement propice au travail, et, ma femme, le soleil sédatif, nous sommes venus échouer ici, sur les bords de la Méditerranée, il y a une huitaine. J’espère qu’en un mois j’aurai écrit l’Appel décisif sur lequel je m’énerve depuis si longtemps sans aboutir. Je ne compte plus sur le concours académique. Ces gens-là sont trop lourds à remuer. Il est vrai qu’ils ne sont pas pressés, étant immortels. L’ami Dessaint vient de me faire lire en manuscrit un petit livre, de l’étendue du précédent Les Conservateurs républicains, qui est un chef d’oeuvre de clarté, de précision et de force. Nous allons le publier. C’est un programme politique d’application immédiate inspiré des principes fondamentaux de la politique positive. C’est le Pouvoir central démontré par la guerre. Comme nul n’est plus ignorant en politique que le Français si politicailleur, je conseille un autre titre. J’attends toujours mon ordre de mobilisation ou l’armistice. La guerre se prolonge. Nos soldats tiennent. Mais nos politiciens achèvent de se déshonorer. Surtout les socialistes. Je me demande comment les Français n’ont pas un sursaut de colère ou de dégoût, qui balaye cette fripouille, la fleur pestilentielle des urnes. Malgré tout, notre situation militaire s’améliore. Espérons. Et vous que devenez-vous ? Je suis plus tranquille de vous savoir chez vous. Comment allez vous ? Où en êtes-vous de vos expériences ? Dès que vous aurez terminé, je vous serais obligé de m’envoyer les cahiers avec les résultats. Ma femme en fait beaucoup en ce moment, -ici, elle a le temps- et ça va très bien. Je pense que cela pourra servir un jour. Nous sommes à Bandol pour le moins jusqu’au 5 mars. Ecrivez-nous donc à cette adresse : Hôtel des Bains à Bandol (Var) Bien affectueusement vôtre tous deux. Signature Vous ai-je dis que Valois a été acquitté, Il a été versé dans un autre régiment et moins d’un mois après, il été cité à l’ordre de l’armée et proposé pour la croix de guerre. J’en ai eu grand plaisir. |
1916 | Eugénie RAVATÉ - Georges DEHERME, 12 février. | VOIR | |
1916 | Jules RAVATÉ - Georges DEHERME, 12 février. | VOIR | |
1916 | Jules RAVATÉ - Georges DEHERME, 13 février. | VOIR | |
1916 | Eugénie RAVATÉ - Georges DEHERME, 13 février. | VOIR | |
1916 | Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, 13 février. | VOIR |
ÉCHOS
Bandol 13 février 1916 Mon Cher Ami, Comment vous trouvez-vous depuis votre retour à Roanne ? Que dit votre médecin ? Encore que le Dr Delore m’ait assuré que vous vous trouverez beaucoup mieux après l’opération et malgré le dicton « pas de nouvelles, bonnes nouvelles », nous voudrions bien savoir où vous en êtes. Tant que vous ne serez pas tout à fait sur pied, Madame Ravaté nous fera le plus grand plaisir en nous écrivant au moins une fois par semaine. Pour vous, il vous faut reposer et ne reprendre votre activité intellectuelle que lorsque vous serez tout à fait bien. Nous partons Vendredi. Nous serons donc à Paris samedi. Je n’aurai pas terminé mon travail ; mais ce qui me restera à faire sera peu de chose. J’espère pouvoir vous envoyer mon livre et celui de Dessaint à la fin d’avril. Vous serez alors en état d’y donner votre atten-tion et de me faire part de votre impression. La classe 1888 va être convoquée pour avril ; mais non la classe 1887. Cela me donne du temps. Et d’ailleurs, il faut attendre l’issue de cette terrible bataille de Verdun pour entreprendre quoi que ce soit. Bien affectueusement de nous deux à vous deux, avec nos meilleurs baisers pour vos chères petites. Signature Dès maintenant, il est préférable de m’écrire à Paris, où les lettres nous attendront si elles arrivent avant nous. |
1916 | Henriette DEHERME - Eugénie RAVATÉ, 13 février. | VOIR | |
1916 | Eugénie RAVATÉ - Henriette DEHERME, 16 février. | VOIR | |
1916 | Eugénie RAVATÉ - Georges DEHERME, 20 février. | VOIR | |
1916 | Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, 20 février. | VOIR |
ÉCHOS
20 février 1916 Mon Cher ami, Ce que vous me dites de votre état de santé, dans vos deux billets que je viens de recevoir, me consterne. Sans doute, ce ne sera qu’une crise que vous surmonterez ; mais vous serez toujours sujet à en avoir d’autres. Ce n’est pas vivre, ça. Il faut absolument en finir, ne serait-ce que par un traitement héroïque. Je crois vous l’avoir déjà dit : à votre place, je consulterais un chirurgien. Peut-être y a-t-il une opération à tenter. Pour nous, cela me paraît indiqué. Ne vous tourmentez pas pour les cahiers, et renvoyez-les moi ici avec les résultats. Ma femme qui a des loisirs et un entrain du diable, les terminera. Il va sans dire que j’ai à vous tenir compte des 12 semaines que vous avez faites depuis votre départ et je vous enverrai le montant soit 36 fr, à la première occasion. Quand vous serez sur pied et si vous pensez encore me donner de votre temps, j’aurai d’autres expériences à vous faire faire. Mais, pour le moment, vous n’avez qu’à vous soigner. Pour cela, si je puis vous être utile de quelque manière, ne craignez point de me le de-mander. Vous me ferez plaisir. Mes accès de fièvre sont complètement disparus, et j’ai plein de courage. J’espère faire du bon travail ici. Le manuscrit de Dessaint est entre les mains de Perrin. Il pourrait donc paraître en avril. Mais si Perrin ne nous offre pas des facilités pour une ample distribution gratuite, je demanderai à Dessaint de l’éditer moi-même. Dans ce cas, j’annoncerai sur la couverture de mon opuscule, lui-même distribué à profusion, que ce petit livre sera adressé gratuitement à ceux qui nous le demanderons. De toute façon, ces deux manifestes paraîtront en avril. Ce sera notre entrée dans l’action. Vous y auriez votre place. Comme je voudrais qu’alors vous fussiez tout à fait rétabli ! La prise d’Erzeroum par les Russes est une bonne affaire pour nous. Cela nous rapproche de la décision. L’Allemagne marque de plus en plus sa fatigue, son énervement et son affolement. On annonce qu’elle va tenter un suprême effort contre nos lignes. Ce sera pour elle, le commencement de la fin. Il n’y a que nos difficultés intérieures qui s’accumulent. Il dépend d’une élite fortement constituée et agissante qu’elles soient surmontées. Songez qu’avec l’Alsace et la Lorraine, auxquelles nous annexeront le bassin de la Sarre, la France, bien aiguillée, peut devenir, en très peu de temps, la plus grande puissance métallurgique du globe. Allons, reposez vous, ne pensez pas à tout cela, et guérissez vous vite. Si cela vous fatigue d’écrire, nous comptons sur Madame Ravaté pour nous donner régu-lièrement de vos nouvelles. Croyez mon cher ami, à notre double affection. Signature. Vous ne devez pas avoir d’autre préoccupation, maintenant, que de vous guérir coûte que coûte. C’est l’égoïsme sacré. Se garder d’abord, pour pouvoir mieux se donner. Il faut concentrer toute votre volonté sur cet unique objet, et prendre toute décision énergique qui convient. |
1916 | Georges DEHERME - Eugénie RAVATÉ, 21 février. | VOIR | |
1916 | Henriette DEHERME - Eugénie RAVATÉ, 22 février. | VOIR | |
1916 | Henriette DEHERME - Jules RAVATÉ, 22 février. | VOIR | |
1916 | Eugénie RAVATÉ - Georges DEHERME, 24 février. | VOIR | |
1916 | Eugénie RAVATÉ - Georges DEHERME, 5 mars. | VOIR | |
1916 | Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, 7 mars. | VOIR |
ÉCHOS
7 mars 1916 Mon Cher ami, Nous avons été heureux de recevoir le mot de Mme Ravaté. Nous espérons que vous allez guérir rapidement. Je ne croyais pas, vraiment, que vous seriez si vite transportable. Vous voilà chez vous, auprès de vos petits anges. Votre vaillante femme saura vous soigner. Je vous vois mieux chez vous, maintenant que j’y suis allé, et tant que vous ne serez pas complètement rétabli, ma pensée sera avec vous. Vous avez montré un grand courage. Vous n’avez plus qu’à prendre patience. Nous suivrons avec sympathie les étapes de votre guérison. Dès, le lendemain, ici, je me suis remis au travail. Je voudrais en terminer au plus tôt pour retourner à Paris et me mettre à l’action. Je pense que Dessaint ne tardera pas à m’y rejoindre. Puis, dès que vous serez sur pied, je compte sur vous. La besogne ne manquera pas. La ruée sur Verdun aura été un avertissement. Les esprits auxquels nous nous adressons seront d’autant mieux disposés à nous entendre. D’ici six semaines, vous recevrez le petit livre de Dessaint et mon appel. Vous me direz bien tout ce que vous en pensez. En attendant, reposez vous et soignez vous docilement. Votre chère femme nous écrira le plus souvent qu’elle pourra. Un mot, seulement, marquant vos progrès de santé nous fera le plus grand plaisir. Nous quitterons Bandol pour Paris vendredi en huit. Nous serons donc à Paris dès samedi en huit. Bien affectueusement à vous deux, de nous deux, avec nos doubles bécots sur les quatre joues roses des petites. Signature Madame Ravaté voudra bien m’envoyer la note de la clinique et de l’auto. Dès mon retour, je m’empresserai de lui en faire parvenir le montant. |
1916 | Eugénie RAVATÉ - Georges DEHERME, 8 mars. | VOIR | |
1916 | Eugénie RAVATÉ - Georges DEHERME, 14 mars. | VOIR | |
1916 | Georges DEHERME - X. 17 mars [1916]. | VOIR | |
1916 | Georges DEHERME - Eugénie RAVATÉ, 19 mars. | VOIR | |
1916 | Eugénie RAVATÉ - Georges DEHERME, 21 mars. | VOIR | |
1916 | Eugénie RAVATÉ - Georges DEHERME, 28 mars. | VOIR | |
1916 | Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, 30 mars. | VOIR |
ÉCHOS
30 mars 1916 Mon Cher Ami, Voici plusieurs jours que je veux vous écrire, et je reçois de vos bonnes nouvelles par Madame Ravaté avant de l’avoir fait. C’est que je viens de mettre la dernière main à mon opuscule qui est prêt pour l’impression. Je suis parvenu à le réduire à 80 pages, et ce n’a pas été facile. Je n’ai visé qu’au résultat que je me propose. S’il n’est pas atteint, je ne vois pas ce qu’on pourra bien faire d’autre. En tout cas, je puis attester qu’il n’y aura jamais eu d’entreprise plus complètement désintéressée. Vous recevrez donc cela avant la fin d’avril. Le petit livre de Dessaint aussi, qui est sous presse. Quand vous aurez repris toutes vos forces, il faudra que vous nous aidiez à la diffusion. Ce sera le moment de l’action. Nous saurons en juin ou juillet ce que nous aurons à faire. Si mon appel a été entendu, ce sera le moment de venir vous installer définitivement à Paris. Il faut donc que vous vous soigniez, que, jusqu’à guérison complète, vous ne pensiez qu’à cela. Je sais, d’ailleurs, que la bonne tyrannie de Madame Ravaté saura vous y contraindre au besoin. Ma femme me charge de vous transmettre à tous deux ses affectueuses amitiés. J’y joins les miennes. Et nous embrassons, bien fort, vos chères petites.
Signature Je compte sur Madame Ravaté pour nous donner de vos nouvelles toutes les semaines. |
1916 | Henriette DEHERME - Jules RAVATÉ, s.d. [1er avril 1916]. | VOIR | |
1916 | Eugénie RAVATÉ - Georges DEHERME, s.d. [2 Avril 1916]. | VOIR | |
1916 | Eugénie RAVATÉ - Georges DEHERME, 3 avril. | VOIR | |
1916 | Georges HAVARD - Georges DEHERME, 4 avril. | VOIR | |
1916 | Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, 6 avril. | VOIR |
ÉCHOS
6 avril 1916 Mon Cher Ami, Je reçois à l’instant le petit mot de votre excellente femme, qui m’annonce que vous avez dû encore faire venir votre docteur. Nous espérions que vous alliez vous acheminer vers la guérison la plus complète, sans aucune autre complication. C’est une pénible déception pour nous. Mais je ne m’y arrête pas trop. Le Dr Delore m’avait prévenu , en effet, qu’il y aurait probablement une ponction à vous faire dans un mois. Votre médecin a donc bien vu ce qu’il y avait à faire. Tout ce que je sais de lui, d’ailleurs, me donne confiance. Vous êtes en de bonnes mains. Ne vous tourmentez donc pas à cause de cette petite rechute. Votre organisme aussi mène une guerre de tranchées –si j’ose dire- avec des alternatives diverses. Mais vous tiendrez, et la victoire est au bout. La bonne saison vous sera propice. Ma femme est, en ce moment, depuis notre retour, dans une mauvaise période, - harcelée par de terribles névralgies. Aussi, je la conduis demain chez le Dr Mathieu. Moi, je suis en plein travail de préparation. Ma brochure est chez Arrault. Celle de Dessaint s’imprime. Valois, de [...], vient de m’envoyer des documents syndicalistes fort intéressants. La direction de la CGT se défend contre une guerre au couteau que lui fait l’opposition (Merrheim) –naturellement plus démagogique qu ‘elle- pour prendre sa place. Ils ont toutes les tares des parlementaires qu’ils singent dans leurs plus basses attitudes. Quels pauvres êtres ! En ce moment !...nos affaires militaires vont assez bien. Allons ! du courage. Après cette grande secouée, vous serez physiquement renouvelé. Je compte sur vous, sur votre force. Avec tous mes remerciements à Mme Ravaté pour la peine qu’elle prend de me donner de vos nouvelles nos meilleurs baisers aux petites et, à vous, nos plus affectueuses pensées. Signature |
1916 | Georges DEHERME - Eugénie RAVATÉ, 6 avril. | VOIR | |
1916 | Eugénie RAVATÉ - Georges DEHERME, 11 avril. | VOIR | |
1916 | Eugénie RAVATÉ - Georges DEHERME, s.d. [15 avril 1916]. | VOIR | |
1916 | Eugénie RAVATÉ - Georges DEHERME, 19 avril. | VOIR | |
1916 | Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, 21 avril. | VOIR |
ÉCHOS
21 avril 1916 Mon Cher ami, Comment allez vous ? Nous espérons que le mieux annoncé par Mme Ravaté, dans sa dernière lettre, n’a fait que s’accentuer et que vous avez tout à fait surmonté déjà cette petite rechute. Voilà plusieurs jours que je veux vous écrire. Mais je suis en plein travail d’épreuves, d’adresse à préparer. On va commencer à tirer la semaine prochaine. Vous aurez donc ma brochure dans quinze jours. Je ne m’imagine pas l’effet qu’elle pourra produire. L’extrême concision que je me suis imposée a nui à la clarté. Mais si j’avais présenté un plus volumineux ouvrage, on ne l’aurait pas lu. Quoi qu’il en soit, plus tard, on pourra se reporter à ces pages. Je crois avoir indiqué ce qui peut nous rendre plus forts ou plus faibles. La volonté de vivre doit d’abord donner celle de traiter sérieusement d’aussi graves questions. Si les Français ne l’ont plus, je n’y puis rien. Il n’y a plus rien à faire. Il semble que les évènements marchent. L’Allemagne s’épuise et [...] de plus en plus. Le ressort est cassé. La débâcle est proche. Que je voudrais donc que vous fussiez sur pied pour ce beau jour de la victoire ! Ce seront de beaux moments à vivre. Je compte beaucoup sur ces heures d’enthousiasme pour illuminer les pauvres raisonnements que je supporte. C’est pourquoi je ne me suis pas trop pressé. Nous pensons bien à vous deux, à vos chères petites. Nous comptons toujours sur votre chère femme, si admirable de dévouement pour nous donner de vos nouvelles. Bien cordialement Signature Je reçois à l’instant la carte de Mme Ravaté, -et nous nous réjouissons de ces bonnes nouvelles. |
1916 | Eugénie RAVATÉ - Georges DEHERME, s.d. [26 avril 1916]. | VOIR | |
1916 | Ph. PETIT - Georges DEHERME, 30 avril. | VOIR | |
1916 | Maurice HINCHFELD - Georges DEHERME, 31 avril. | VOIR | |
1916 | G. OHNER - Georges DEHERME, 31 avril. | VOIR | |
1916 | Henriette DEHERME - Jules RAVATÉ, s.d. [1er mai 1916]. | VOIR | |
1916 | Edouard GUERBER - Georges DEHERME, 2 mai. | VOIR | |
1916 | Eugénie RAVATÉ - Georges DEHERME, s.d. [2 mai 1916]. | VOIR | |
1916 | Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, 2 mai. | VOIR |
ÉCHOS
2 mai 1916 Mon Cher Ami, Combien nous sommes heureux de vous savoir, enfin, en voie de guérison. Je vous ai envoyé hier une histoire de la 3e République. C’est la plus récente, et donc la plus étendue. Elle est faite du point de vue catholique ; mais il n’importe. Les tendances marquées ; il reste les faits. Pour la 2e République, j’étais assez embarrassé. Je n’avais sous la main qu’un Napoléon III de Proudhon que vous avez lu, sans doute. C’est un ouvrage posthume, non terminé ; mais dont la meilleure partie est consacrée aux évènements incohérents de notre romantisme politique et social. Hier, sur les quais, j’ai trouvé ce volume de Spuller, qui est assez objectif, me semble t-il. En tout cas, je tiens le Proudhon à votre disposition. Vous pouvez garder ces ouvrages. Cela me désencombre. Je joins à mon envoi un petit Comte. Ne vous inquiétez pas des menées socialistes. Elles n’ont pas l’importance qu’on leur accorde en général. Ils ne songent qu’aux élections. Il y a même, chez les plus intelligents et les plus honnêtes, une évolution vers le positif dont nous devons nous réjouir. Il y a une manifestation bien curieuse de cet esprit nouveau. Ce sont les articles de Lysis, dans la Victoire. Vous devriez les lire. J’ai toujours pensé que Lysis est Albert Thomas. Je tâcherai de m’en informer. J’attends d’un moment à l’autre la livraison de mon imprimeur et les exemplaires du petit livre de Dessaint. J’ai du prendre quelqu’un pour m’aider à recueillir, classer, écrire 20000 adresses. Dès que ce sera expédié, je me préoccuperai de 20000 autres. Il faut que tout ce qui est capable de réfléchir en France soit touché par cet appel. S’il n’ont pas entendu, j’aurai fait, du moins, tout ce que je pouvais. Pour Madame Ravaté, je vous signale aussi la Religion positive de Baumann. Si vous ne l’avez pas, je vous l’enverrai. Allons ! continuez votre effort vers la guérison. J’ai besoin de vous. Ne vous fatiguez pas trop. Embrassez bien vos petites pour nous, et transmettez à Madame Ravaté notre chaude sympathie. Bien affectueusement Signature Pour la guerre, tout va bien. |
1916 | A. MARTIN - Georges DEHERME, 8 mai. | VOIR | |
1916 | LA RENAISSANCE - Georges DEHERME, 9 mai. | VOIR | |
1916 | Henriette DEHERME - Jules RAVATÉ, s.d. [10 mai 1916]. | |
ÉCHOS
Bien cher Monsieur Ami, C’est toujours, pour nous,… Mon mari travaille toujours beaucoup, et, entre chaque crise névralgique, je l’aide autant que je puis…. tout en déplorant fort de ne pas vous avoir à nos côtés ! Les cahiers verts aussi ne chôment pas !... Vous serez émerveillé. Le petit opuscule, (qui est très grand par tout ce qu’il contient !) ne tardera pas à être lancé, et, j’ai une ardente curiosité de connaître quels seront les résultats de cette tentative.. |
1916 | Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, 15 mai. | VOIR |
ÉCHOS
15 mai 1916 Mais non mon cher ami, il ne faut pas aller à l’hôpital. Vous ne serez pas si bien soigné que par votre femme. Je sais pourquoi vous avez exprimé de désir. Mais vous vous trompez. Le repos que votre femme pourrait prendre pendant ces quinze jours serait une illusion. Elle se tourmenterait. Et l’énervement moral s’ajouterait à la fatigue physique. Vous-même, vous souffririez de ne plus voir le cher visage tutélaire… Ce qu’il faut, c’est que Madame Ravaté se fasse aider pour les gros ouvrages de la maison, et pour qu’elle puisse se reposer quelques heures par jour en se faisant remplacer auprès de vous. Ne vous découragez pas. Ces alternatives de haut et de bas indiquent à quel point vous étiez atteint. Mais vous surmonterez la grande crise, et vous n’en serez que plus fort. La maladie est une manifestation de défense de l’organisme. Il faut laisser faire, patiemment, et attendre les beaux jours. Voici mon appel, enfin ! Ne vous fatiguez pas à le lire, ni surtout à me donner votre impression. J’attendrai que votre état soit amélioré. Je vous ai envoyé hier le livre de Dessaint. J’espère que la prochaine lettre de Madame Ravaté nous dira que vous allez mieux. Bien affectueusement à vous deux. Signature |
1916 | BOCQUILON - Georges DEHERME, 19 mai. | VOIR | |
1916 | H. BALLOT - Georges DEHERME, 20 mai. | VOIR | |
1916 | Eugénie RAVATÉ - Georges DEHERME, 20 mai. | VOIR | |
1916 | Henriette DEHERME - Jules RAVATÉ, s.d. [20 mai 1916]. | VOIR | |
1916 | X. - Georges DEHERME, 21 mai. | VOIR | |
1916 | "LE SOU DES LYCÉES" - Georges DEHERME, 21 mai. | VOIR | |
1916 | F. GODEFROY - Georges DEHERME, 22 mai. | VOIR | |
1916 | SOC. GÉN. DES ÉTAB. BERGOUGNAN - Georges DEHERME, 22 mai. | VOIR | |
1916 | X. - Georges DEHERME, 22 mai. | VOIR | |
1916 | ASS. POUR L'ÉTUD - Georges DEHERME, 23 mai. | VOIR | |
1916 | LA CONCORDE - Georges DEHERME, 23 mai. | VOIR | |
1916 | E. ALLÉGRET - Georges DEHERME, 23 mai. | VOIR | |
1916 | Georges DEHERME - Jules RAVATÉ, 23 mai. | VOIR |
ÉCHOS
23 mai 1916 Mon Cher Ami, Enfin, voici de meilleures nouvelles ! Nous les attendions avec impatience. Vous devez garder tout votre courage. C’est vous-même qui triompherez du mal. La belle saison vous aidera. En tout cas, je suis sûr que la meilleure preuve d’affection que vous puissiez donner à votre femme est de vous efforcer de guérir. C’est une mauvaise pensée que vous aviez d’aller à l’hôpital. Je vous envoie 6 ex. mais ne pensez à la distribution que lorsque vous vous sentirez tout à fait bien. J’ai fait les expéditions aux trois adresses indiquées. Je suis en pleine fièvre d’action. J’ai deux employés chez moi et un troisième en ville. 5000 brochures sont déjà parties depuis une semaine. J’ai déjà quelques bonnes lettres. Je suis étonné d’avoir été si bien compris. On sent que l’heure est venue. Il se pourrait que nous réussissions. Rétablissez vous donc promptement pour assister et collaborer à ce beau mouvement. À bientôt. Je compte toujours sur notre chère Madame Ravaté pour nous donner de vos nouvelles. Bien affectueusement de nous deux à vous deux, avec nos meilleurs baisers aux mignonnes. Le petit André Aveline est enfin en pension. Mais la mère se tourmente et s’ennuie de ne plus l’avoir avec elle. |
1916 | Marcel HUBER - Georges DEHERME, 24 mai. | VOIR | |
1916 | Sophie BENOIST. - Georges DEHERME, 24 mai. | VOIR | |
1916 | GRAND SÉMINAI. DE COUTANCES - Georges DEHERME, 24 mai. | VOIR | |
1916 | FOVAREILLE - Georges DEHERME, 24 mai. | VOIR | |
1916 | Ed. FOUQUIER - Georges DEHERME, 24 mai. | VOIR | |
1916 | GUICHARD - Georges DEHERME, 25 mai. | VOIR | |
1916 | Blanche X. - Georges DEHERME, 26 mai. | VOIR | |
1916 | G. BONNEUIL - Georges DEHERME, 26 mai. | VOIR | |
1916 | André BLAY - Georges DEHERME, 26 mai. | VOIR | |
1916 | X. - Georges DEHERME, 26 mai. | VOIR | |
1916 | Henriettte DEHERME - Jules RAVATÉ, 26 Mai. | VOIR | |
1916 | SOC. GÉNÉ DES ETAB. BERGOUGNAN - Georges DEHERME, 27 mai. | VOIR | |
1916 | Ed. SAMSON - Georges DEHERME, 27 mai. | VOIR | |
1916 | MAIRIE DE SAINT-MANDÉ - Georges DEHERME, 27 mai. | VOIR | |
1916 | de BOURBON - Georges DEHERME, 27 mai. | VOIR | |
1916 | Henriette DEHERME - Eugénie RAVATÉ, s.d. [27 mai 1916]. | VOIR | |
1916 | René GARNIER - Georges DEHERME, 28 mai. | VOIR | |
1916 | SOC.DES VOLONTAIRES DE 1870-71 - Georges DEHERME, 28 mai. | VOIR | |
1916 | SOC. de GÉOGRAPHIE DE TOULOUSE - Georges DEHERME, 28 mai. | VOIR | |
1916 | LA FINANCE COLONIALE - Georges DEHERME, 28 mai. | VOIR | |
1916 | KERALLAIN - Georges DEHERME, 28 mai. | VOIR | |
1916 | FÉD. des ASS. DÉPART. DE SINISTRÉS - Georges DEHERME, 29 mai. | VOIR | |
1916 | Raymond GENDRE - Georges DEHERME, 29 mai. | VOIR | |
1916 | Albert GRIMAUD - Georges DEHERME, 29 mai. | VOIR | |
1916 | Eugénie RAVATÉ - Georges DEHERME, 29 mai. | VOIR | |
1916 | X. - Georges DEHERME, 30 mai. | VOIR | |
1916 | "POUR LA VIE" - Georges DEHERME, 30 mai. | VOIR | |
1916 | L. BARJON - Georges DEHERME, 30 mai. | VOIR | |
1916 | Jules FOURDINIER - Georges DEHERME, 30 mai. | VOIR | |
1916 | P. MARESCOT - Georges DEHERME, 30 mai. | VOIR | |
1916 | René GARNIER - Georges DEHERME, 31 mai. | VOIR | |
1916 | ASPE-FLEURIMONT - Georges DEHERME, 31 mai. | VOIR | |
1916 | G. SECRESTAT-ESCANDE - Georges DEHERME, 31 mai. | VOIR | |
1916 | Albert GRIMAUD. - Georges DEHERME, 1er juin. | VOIR | |
1916 | GLORIEUX Achille - Georges DEHERME, 1er juin. | VOIR | |
1916 | Henriette DEHERME - Jules RAVATÉ, s.d. [1er juin 1916]. | VOIR | |