Une longue quête
Dans son œuvre écrite, Georges Deherme a été peu bavard sur sa vie familiale et personnelle, ne livrant aucun indice, aucune piste permettant d'identifier des familiers et de retrouver d'éventuelles archives. Pendant une dizaine d'années, 1975-1984, toutes les recherches restent vaines. Puis en mars 1984, découverte du lieu ou G. Deherme est inhumé : Schaerbeek, en Belgique, ville proche de Bruxelles.
Un courrier auprès de la mairie pour renseignements sur le couple Deherme, Georges et Henriette sa femme, apporte une riche réponse. Marie-Adolphe (pour l'état civil) Deherme, décédé le 23 janvier 1937 au 187, Boulevard Auguste Reyers à Schaerbeek a été inhumé à l'ancien cimetière de la ville le 28 janvier 1937, puis transféré à Paris le 23 février 1938.
Direction Paris. Contact avec la Sous-Direction des Pompes funèbres et des Cimetières de la Ville de Paris. G. Deherme fut placé dans un caveau provisoire (25 février 1938), car il souhaitait être enterré dans la cuvette positiviste. Finalement, il est inhumé le 26 mai 1939 au Père Lachaise -5èmeligne de la 17èmedivision-, dans une concession acquise par Jérôme Gueldry, un neveu par alliance.
La famille Gueldry possédait une propriété à Mainvilliers près de Chartres en Eure-et-Loir. La mairie donne une adresse à Pully en Suisse.
Une lettre auprès de Jérôme Gueldry pour savoir si des archives existent, donne une réponse incertaine. "Quelques documents, fragmentaires, subsistent sans doute ça et là et, particulièrement, dans une maison de Provence où nous nous rendons que rarement". Les souvenirs de ces archives entreposées à Aups sont quasi-oubliés
Après une rencontre à Pully et une correspondance suivie avec Ghislaine Gueldry (1902-1998), nièce par alliance , sachant qu'il y avait peut être autre chose que "quelques documents fragmentaires" dans cette maison de Provence, la porte du grenier s'ouvre en juillet 1986.
Les "Trouvailles" du grenier
« La Charmante », une belle villa dans une forêt d'oliviers près d'Aups, petite bourgade du département du Var. C’est là que Georges Deherme s’installe en novembre 1920, pour le soleil du Midi, bon pour la santé de sa femme Henriette.
C’est dans un grenier de la maison que sont entreposées les traces de l’activité militante et intellectuelle de Deherme : journaux, brochures, dossiers de toute sorte. Ce reste d'archives représente peu : les tris opérés pour effacer des moments délicats de la vie, les déménagements successifs ont réduit le volume, un pillage et un incendie à Mainvilliers en 1940 ont faits de gros dégâts. En plus quarante ans de grenier et d’épisodiques travaux de toiture, l'humidité, la boulimie des souris et le temps, ont beaucoup dégradé l’ensemble. Un amas de cartons, dossiers éparpillés, abîmés, c'est tout ce qui reste, au milieu de grandes bonbonnes pour l'huile d'olive et d'outils. Rien d'un sanctuaire pour faire mémoire. Et pourtant...