Aller au contenu principal

Descriptif

Georges Deherme (1867-1937) est connu pour être l’initiateur des Universités populaires en France à la fin du 19èmesiècle. Mais on ne sait presque rien de sa jeunesse anarchiste, de sa vie d’homme vouée à la mémoire d’Auguste Comte, à la défense et la propagande du positivisme.

Ses archives personnelles – près de 300 dossiers, livres et brochures- permettent de mieux connaître la vie et l’itinéraire intellectuel de cet autodidacte, affamé de savoir et liseur infatigable, né dans une famille d’ouvriers typographes. Son parcours de vie est celle d'un "en-dehors" qui touchera aux marges de la respectabilité intellectuelle,

Description d'un dossier

Les dossiers regroupent différents types de documents :

- 1 des notes manuscrites (notes de travail ou citations d’auteur)

- 2 des coupures de presse

- 3 des monographies

- 4 des documents d’archives  imprimés (tracts, manifestes, circulaire, procès-verbaux, discours) ou iconographiques (dessins, photos, affiches, cartes postales, divers)

- 5 des correspondances

- 6 des numéros de périodiques.

- 7 Manuscrits littéraires

L’ensemble est présenté dans un grand désordre et cette hétérogénéité documentaire se combine parfois avec une diversité des thèmes.

1 Les notes manuscrites peuvent être :

- des citations avec le plus souvent le nom de l’auteur, le titre de l’ouvrage et la page

- des parties d’ouvrages recopiés par G. Deherme. Ce mode opératoire, pour préparer un travail, écrire un article donne à penser qu'il ne possède pas le livre support. Impossible de déterminer si la prise de note s’est faite à partir du livre ou d’une autre source. Ces notes sont accompagnées d’une indication au crayon pour classement à une rubrique (Philosophie). Cette note a été rajoutée à un moment ou Deherme a classé sa documentation pour y voir clair, à la faveur d’un déménagement moment de tri.

 - des notes de synthèse.

 - des coupures de notes manuscrites.

 - des informations griffonnées sur le premier support venu

Ces notes renseignent sur les lectures de G. Deherme.

2 Les coupures de presse sont des articles ou des billets assurant la publicité d’un article ou d’un livre de Georges Deherme. Ils sont publiés à l’identique dans nombre de journaux. Les quelques cinq mille articles recensés permettent de saisir la diversité des actions et engagements de G. Deherme, de saisir les témoignages, les réactions sur la réception de ses initiatives, ses engagements et ses écrits. Ils sont d’une grande valeur documentaire.

3 Les monographies sont présentes dans nombres de dossiers, dans leur intégralité, sous forme de chapitres ou pages isolées, arrachées dans une urgence oublieuse des références.

4 Les documents d’archives manuscrits, imprimés ou iconographiques :

5 La correspondance occupe une place importante, présente dans nombre de dossiers.

6 Les périodiques (numéro complet).

7 Les manuscrits littéraires.

Constitution d'un dossier

Concernant la constitution de ces dossiers, plusieurs questions se posent : Qui, quand, comment ?

Qui ? : Georges Deherme assurément mais aussi Henriette, sa femme, à partir de 1906 . Quelle part pour la famille Gueldry dans les rangements opérés en 1940 ?

Quand ? : Difficile de préciser à quel moment Deherme rassemble des documents. La réponse n’est pas évidente car composés de plusieurs strates, les dossiers sont vivants et enrichis dans le temps ce qui explique l’amplitude des années pour un même dossier.

Comment ? : Difficile de dire comment G. Deherme s’est procuré les matériaux (des journaux conservés ou des bouillons retrouvés ?). Une annotation manuscrite « à garder » ouvre plusieurs possibilités :

             -cette notation vaut pour lui après lecture pour un classement ultérieur

             - elle peut aussi être destinée pour un tiers, sa femme en l’occurrence, qui fut une collaboratrice efficace. Le classement a été fait à 4 mains, collaboration attestée par des annotations manuscrites sur certains documents.

Dans la constitution d’un dossier, il faut distinguer deux périodes.

1 La première est celle des années 1880-1890. Elle couvre les années de jeunesse, de sa formation intellectuelle d’autodidacte de G. Deherme. Les dossiers reflètent ses centres d’intérêt. L'anarchisme, l’évolution des être humains sous l’angle de la psychologie, la question de la criminalité et de la sanction, la question des femmes et du féminisme, la question de la démocratie, etc. Ils sont constitués de ses choix d’articles de presse, de ses notes de travail, des citations qu’il consigne sur de grands cahiers, numérotées pour une réutilisation future. Des dossiers d’études, de documentation constitués d’articles de presse, de monographies ou documents d’archives, de notes manuscrites ou de nombreuses citations. Ces dossiers  donnent à voir ses centres d’intérêts, ses lectures, le cheminement de sa formation.

2 À partir des années 1900, le mode opératoire change.

L'Université populaire La Coopération des Idées change le statut social de Georges Deherme. Il est connu. La notoriété que lui apporte la rue Paul-Bert puis l’U.P. La Coopération des Idées fait de G. Deherme un homme public. Les journaux s’intéressent à lui et les dossiers constitués de coupures de presse renvoient l’image que l’opinion porte sur G. Deherme.

Mais les dossiers doivent beaucoup à la notoriété grandissante de G. Deherme à partir des années 1898-1900. D’autres dossiers sont constitués de documents d’archives, monographies reçues à partir d’avril 1898 et surtout octobre 1899 lorsque G. Deherme et son œuvre d’éducation populaire est connue. Chacun veut témoigner de son action (Francolin, Musées cantonnaux).

A partir de 1898-1899, les notes manuscrites se font plus rares, les citations également. Ce n’est sans doute pas la fin des prises de notes, mais G. Deherme garde ce qui lui semble essentiel ce que dit la presse de son action, de ses articles, de ses faits et gestes.

Deherme reçoit quotidiennement  un nombre important de journaux et revues par le mécanisme de l’échange. Tous ne sont peut-être pas lus, certains parcourus et d’autres plus travaillés. Lorsqu’un article, un passage d’article l’intéresse une grosse accolade de couleur bleue ajoutée d’une mention garder. Cette mention pour lui ou pour sa femme. À chacun sa méthode pour rasembler deux coupures de journaux : pour Deherme un peu de cole, pour Henriette, une aiguille de couturière.

Les dossiers sont constitués par les articles où G. Deherme est cité. Il est abonné à L’Argus de la Presse, au Courrier de la Presse, sociétés qui fournissent des extraits de presse, sur tous les sujets et personnalités. Ces articles renseignent sur l ‘écho, la réception qui est faite aux initiatives et écrits de G. Deherme.   Chaque extrait est accompagné d’un bordereau d’identification avec plusieurs rubriques : le titre du journal ou de la revue, l’adresse, la date de publication, la signature. Toutes ne sont pas renseignées, et quand elles le sont, des erreurs de datation sont nombreuses  et le temps les a souvent rendues illisibles. Cela donne un ensemble peu homogène. Cette série d’articles renseigne sur l’influence intellectuelle exercée par G.Deherme, sur ceux qui le lise. Collection des coupures de presse permet de suivre la réception des livres.

Désormais la vie de l’U.P., ses crises et son échec, les articles de G. Deherme dans sa revue La Coopération des Idées, ses publications ne laissent pas indifférent. Les journaux et revues en parlent d’abondance et les coupures de presse recensées par Le Courrier de la presse constituent la matière de nombreux dossiers.

 

 

Identication

En rassemblant ces documents, notes, articles, G. Deherme ne s’est pas préoccupé de sa postérité, de faciliter la tâche de chercheurs ou curieux qui à distance consulteraient ses dossiers. Il n’a pas fait œuvre d’archiviste. G. Deherme a beaucoup joué des ciseaux pour découper les articles de journaux sans se préoccuper de l’identification. Il  néglige le titre du journal et la date de publication. C’était sans doute inutile pour lui, familier de ces textes, mais pour le chercheur cela complique. Il y a un travail d’identification de l’auteur, du support et de datation, pas toujours facile à réaliser car les indices manquent.

 Il est allé à l’essentiel. Pour un article un peu long, il découpe quelques paragraphes, voire quelques lignes occultant toutes les informations permettant d’identifier l’article :

-le nom du signataire 

-le titre de l’article

-la date de publication : la découpure laisse voir le numéro, le jour ou la semaine de publication, l’année. Ces éléments essentiels pour l’identification sont rarement réunis. Et les découpures montrent que Deherme ne s’en soucie point. Elle fait apparaître la semaine mais coupe l’année en son milieu rendant l’identification impossible sans de longues recherches

Pour rassembler deux coupures d’un même article, il fait un collage sur un support papier varié.

L’article découpé par Deherme peut se présenter sous plusieurs formes

- présenté tel que découpé

  • collé sur un support qui peut être divers. Deherme utilise d’anciens supports d’article de journaux. La méthode est intéressante car elle permet parfois d’identifier une date butoir, de mesurer un décalage entre la date de publication de l’article et sa date de mise en dossieLes coupures de presse sont parfois présentées nues ; parfois collées sur des supports papiers. C’est intéressant : le support peut être source de renseignement par son contenu. Il peut aussi renseigner sur le moment de constitution du dossier : si l’on peut identifier la date du support et la date de l’article, cela renseigne sur le moment ou le dossier s’élabore.

Les dossiers des années 1900, principalement alimentés par l’abonnement au « Courrier de la Presse » qui recense tous les articles ou le nom Deherme est mentionné ne sont pas d’une identification plus aisée.

Parfois, l’envoi ne porte que sur la page ou figure le nom Deherme ou Coopération des Idées.

Le titre peut être tronqué : le découpage ne prend que la moitié du titre dans le sens de la hauteur.

Concernant la datation toutes les coupures de presse ne sont pas accompagnées de l’identifiant, et lorsqu’il est présent plusieurs problème

  • les références sont parfois manuscrites avec lisiblité aléatoire (pour le titre du journal et le jour de publication, risque d’erreur important et vérifications indispensables)

         -le titre du journal

Les articles collectés par L’Argus de la presse ou Le Courrier de la presse sont accompagné d’un bordereau d’identification avec plusieurs rubriques : le titre du journal ou de la revue, l’adresse, la date de publication, la signature. Toutes ne sont pas renseignées, et quand elles le sont, des erreurs de datation sont nombreuses  et le temps les a souvent rendues illisibles. Cela donne un ensemble peu homogène. Cette série d’articles renseigne sur l’influence intellectuelle exercée par G.Deherme, sur ceux qui le lise. Collection des coupures de presse permet de suivre la réception des livres.

Cette difficulté d’identification des sources vaut aussi pour la correspondance. G. Deherme a beaucoup écrit et beaucoup reçu.

Pour les lettres ou cartons reçus, la difficulté est l’identification (auteur, date)

Pour les lettres envoyées, très peu d’originaux dans le fonds. Mais G. Deherme avait l’habitude de faire des brouillons qu’il a conservé. Néanmoins plusieurs problèmes :

-on ne sait pas toujours si la lettre a été effectivement envoyée.

-quelles modifications entre le brouillon et l’original ?

-la date d’envoi et le destinataire ne sont le plus souvent pas mentionnés.

Pour les lettres reçues le problème d’identification est aussi bien présent (signataire peu connu, date absente).

Il procède de même pour ses notes manuscrites de citations, découpant selon ses besoins quelques lignes ou paragraphes. Les dossiers sont remplis coupures orphelines de leur identifiants.

Si l’on ajoute l'état de conservation, dans un grenier, les souris et le temps ont fait leur œuvre : l’usure, les avaries ont rendu illisibles certains mots, voire des paragraphes entiers. Parfois, le titre du journal ou la date de publication ont été escamotés, rendant  aléatoire l’identification de l’extrait.  Il ne permet pas toujours une lecture fiable.